Tunisie, Marzouki plaide pour un gouvernement restreint de compétences

Publié le Vendredi 30 Novembre 2012 à 21:29
Moncef Marzouki,Le Président de la République, Moncef Marzouki, a plaidé ce vendredi dans une adresse au peuple pour un gouvernement restreint. "L’intérêt suprême du pays requiert un gouvernement restreint composé de compétences, notamment dans les ministères liés au développement, à l’économie et aux questions sociales". "La nomination doit se faire sur la base de la compétence et non selon l’appartenance et l’allégeance partisanes", a-t-il suggéré. "Ce gouvernement doit entamer des réformes radicales et rapides a fortiori en matière de jugement des corrompus, de résolution des problèmes des blessés et des martyrs de la révolution  et sera amené à mettre le train du développement sur les rails".

Marzouki a déploré en préambule les incidents de Siliana : "Je regrette vivement cette violence inacceptable à tous les niveaux", a-t-il dit, appelant à une commission d’enquête. Selon ses dires, "le problème est qu’on n’a pas une seule Siliana. Ces événements sont survenus plus d’une fois et je crains qu’ils surviennent dans plusieurs régions ce qui donnerait lieu à un état de tension continue qui risque de menacer l’avenir de la Tunisie et de la révolution".

Selon le chef de l’Etat, "le cœur du problème a trait au volume des attentes d’une part,  et à l’action du gouvernement pour satisfaire ces attentes d’autre part". Et d'ajouter en substance : "Les attentes sont profondes et nombreuses dans les régions démunies, chez les  jeunes,  la classe ouvrière, les acteurs politiques et les femmes, et nous sommes conscients qu’elles n’ont pas été satisfaites".

"L’action du gouvernement n’a pas pu être au niveau de ces grandes attentes du peuple", a-t-il martelé. "Le peuple s’attendait à ce qu’il y ait un questionnement des symboles de l’ancien régime et cela n’a pas eu lieu, le développement qu'on a promis aux régions n’a pas jusque-là commencé", a-t-il reconnu.

Il a réitéré sa solidarité avec le gouvernement et dit assumer sa responsabilité de tout ce qu’il a entrepris, et tout ce qu’il n’a pas réussi, "cela n’empêche pas l’autocritique du gouvernement et du pouvoir dans son ensemble, on n’a pas pu se hisser au niveau des demandes de la société, si cette situation perdure nous irons à notre perte", a-t-il mis en garde.

"La Tunisie est à la croisée des chemins ou bien on choisit la voie de l’anéantissement, ou bien la voie du salut", a-t-il souligné, appelant toutes les parties politiques, économiques et sociales à assumer leur responsabilité pour sauver notre pays.

Marzouki s’est engagé à assumer sa responsabilité jusqu’à la dernière minute, en continuant à écouter les acteurs politiques, à rassembler et à favoriser l’apaisement, pressant l’Assemblée nationale constituante à accélérer la rédaction de la constitution. "C’est une nécessité vitale d’arriver aux élections avant l’été", a-t-il affirmé.

Il appelé l’UGTT à jouer son rôle dans l'apaisement, et recommandé aux citoyens de ne pas se laisser instrumentaliser, et de ne pas sombrer dans la désespérance. Marzouki s’est voulu rassurant, en valorisant les atouts de la Tunisie : "la Tunisie est forte, et est capable d’être un exemple, un modèle et une école".  La Tunisie est, selon ses dires,  "en gestation douloureuse, laquelle va donner naissance à un enfant beau et vivace c’est celui de l’Etat démocratique".
H.J.


 

Commentaires 

 
+3 #1 la Troika récolte ce qu'elle sème
Ecrit par zarzour     01-12-2012 15:48
La troika depuis la formation du gouvernement provisoire a raté le but noble qu'il s'est assigné:chercher le bien de la tunisie et sortir le pays de la situation où il se trouvait.Les Tunisiens etaient contents qu'un avenir meilleur allait s'ouvrir devant eux.Malheureusement cet état euphorique n'a pas duré assez longtemps pourque les citoyens se rendent compte qu'ils avaient fait le mauvais choix,l'agneau d'hier c'est rapidement mué en un cerbère,sa cupidité et son avidité n'ont cessé de s'accroitre.les calculs politiciens et les surenchères des ces derniers jours ont eu un effet de boomrang:la contestation s'est amplifiée,les heurts sanglants ornent les rues de la république,le gouvernement se réfugie dans le déni et rejette la faute sur les autres formations,il se comporte réellement en un occupant non en un citoyen responsable.Enfin il est un peu tard pour un remaniement du gouvernement car on va changer simplement les têtes et continuer dans le même sillage en imposant une nouvelle équipe illégitime et arbitraire.Ce qu'il faut réellement :des nouvelles élections sous contrôle international dans les plus brefs délais afin qu'une nouvelle équipe sortie des urnes voit le jour,il faut des hommes et des femmes compétents et non des banis ammis.Il faut un nouveau visage pour la Tunisie qui sera capable de faire oublier les déboires de cette troika qui a beaucoup plus détruit que construit.
 
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