Tunisie, Mellassine raconte son souk |
Publié le Mardi 16 Mars 2010 à 11:32 |
![]() Les véhicules qui y étaient garés n’appartenaient pas tous à des clients du marché. Ceux des commerçants et des transporteurs du coin occupaient les meilleurs emplacements parce que, tout logiquement, leurs propriétaires étaient là dès l’aube. Sur le plan de l’organisation, on ne peut pas dire que le parking est un modèle du genre. Il y avait quand même des agents pour y mettre de l’ordre et surveiller les voitures mais l’espace est trop petit pour accueillir les centaines d’automobilistes qui visitent le souk un jour de congé. C’est pourquoi tous les espaces libres qui se trouvent alentour se transforment chaque dimanche en parkings provisoires (mais payants tout de même). C’est à peine si les voitures n’étaient pas garées sur la voie ferrée qui traverse la zone. En fait, ce n’est pas le souk de Mellassine qui est à l’origine de cette situation chaotique, mais le marché hebdomadaire qui se tient dans le quartier et qui ferme à la circulation ses principales artères. C’est vraiment la foire (aux sens propre et imagé) sur près de trois kilomètres carrés de rues, de trottoirs et de terrains vagues. Les étals et les échoppes sont installés plutôt au milieu de la voie publique et gare aux conducteurs de bus, de taxi ou de voiture particulière qui effleurent la marchandise qui dépasse de partout ! Si au moins, ces derniers pouvaient emprunter un autre passage ! Mais il n’y en a vraiment pas et il faut patienter pour sortir de ce labyrinthe dominical. Entre passé et présent
En ce qui concerne le souk municipal de Mellassine, c’est nous dit-on, le plus vieux de Tunis. Il fut créé en 1966 et ses commerçants les plus anciens étaient établis avant cette date à la rue de la Kasbah, dans le quartier d’El Hafsia puis à France Ville. Au début, ces derniers (dont la plupart étaient ainsi récompensés pour leur participation à la lutte nationale) ne payaient qu’un loyer annuel symbolique ; on permettait aussi à des pères de famille de condition très modestes de tenir un commerce dans ce nouveau souk. Il y avait principalement des marchands de meubles d’occasion et des fripiers dans ce temps-là. La municipalité avait aménagé des rues assez larges entre les boutiques et tout allait relativement bien pour les commerçants. Dans les années 80, le loyer augmenta mais resta raisonnable. C’est dans les années 2000, selon certains d’entre eux, que le souk entra dans une nouvelle ère marquée par les abus de toutes sortes et par l’anarchie totale. Le marché perdit sa vocation première, c’est-à-dire la friperie et les vieux meubles et donna lieu à des commerces en tous genres. On réduisit également les surfaces mises en location mais paradoxalement, le montant du loyer augmenta considérablement. Et l’on grignota quelques mètres sur chacune des artères qui traversent le souk pour créer davantage de locaux. De sorte qu’aujourd’hui, le passage d’un petit triporteur par l’une de ces voies est capable de provoquer un énorme bouchon.
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Commentaires
Ecrit par faf 69 liban 25-10-2012 12:19