Avenir du printemps arabe, quel rôle pour l’islam politique ? |
Publié le Dimanche 25 Décembre 2011 à 19:55 |
![]() L’acte historique de Mohamed Bouazizi, n’a fait qu’attiser la colère des peuples bafoués dans leurs droits les plus élémentaires. Mais voilà que quelques mois après les premiers évènements, accèdent au pouvoir les partis islamistes. Des partis qui auparavant étaient persécutés, emprisonnés, et torturés parce qu’accusés de toutes les horreurs. Beaucoup se sont interrogés sur les raisons de la montée des islamistes, et s’inquiètent sur le devenir du rêve de la démocratie. Peut-on concilier entre islam et démocratie, islam et modernité ?
«L’Islam politique est né pour faire face à une laïcisation forcée, et imposée dans les pays arabes», avance Mohamed Goumani, secrétaire général du Mouvement de la réforme et du développement, lors la conférence organisée le 21 et 22 décembre, à Tunis, et intitulée «Où va le printemps arabe ?».
Organisé par l’Observatoire Arabe des Religions et des Libertés avec la collaboration de la fondation Siftung-Adenauer, l’évènement à réuni nombre d’intellectuels tunisiens et arabes, pour élucider la question de l'islam et la démocratie. Mohamed Goumani parle de démocratie islamique qui toutefois susciterait des craintes quant au risque de voir la religion prendre le dessus sur tous les domaines de la vie. «L’autre interrogation concerne le fait de voir si l’on va avoir droit à un législateur indépendant où un législateur qui suit les préceptes de la charia islamique. Mais aussi si les islamistes s’appuient sur l’Islam comme outil électoral ou mode de vie». Telles sont, selon lui les inquiétudes de certains. Il présente toutefois quelques éléments de réponse, qu’il estime plausibles. «L’émergence des islamistes est le résultat de la défaite des modernistes mais pas de la modernité. D’ailleurs les islamistes en Tunisie, parlent de concepts modernes, comme la démocratie, les droits de l’homme et des valeurs propres à la Tunisie. je considère que si les modernistes ont échoué dans leur mission, c’est parce qu’ils ont écarté leur identité, l'identité des Tunisiens», dit-il. Il estime que pour faire réussir une démocratie arabe, il faut se défaire de l’emprise des systèmes étrangers et que néanmoins les révolutions doivent être encadrées «parce que sortir d’une dictature ne nous rassure pas pour autant sur l’instauration d’une démocratie ».
Maher Hanin, membre du PDP, a une autre vision de la question. Selon lui la révolution est une réconciliation entre l’intellectuel et la réalité et que le printemps arabe porte un message universel et non pas idéologique. « Les signaux du printemps arabe se sont soulevés contre l’idée que le musulman n’est pas prêt pour la démocratie. Et de là nous avons transformé notre langue en langue universelle avec des slogans crées en Tunisie et qui ont fait le tour du monde ». Maher Hanin pense que la révolution est universelle et que toutes ses revendications sont humaines : «la pauvreté, le chômage, la cherté de la vie, la retraite…etc. Ce sont les mêmes revendications scandée en Thaïlande, en Grèce et ailleurs, lors de mouvements de révoltes qui sont arrivés jusqu'aux Etats-unis. La révolution a sa propre identité qui n’a rien de culturel, mais qui est économique », étaye-t-il. Le principal défi selon le militant du PDP est de réconcilier l’idée d’une identité ouverte sur l’extérieur et des idéologies islamistes « les islamistes au pouvoir seront-ils capables de mettre une constitution universelle qui protèges des valeurs universelles », s’interroge-t-il. Un intervenant au nom de Mohamed Kamel Kouki, a attiré l’attention sur les défis sociaux qui à son sens la menace du clanisme (arouchia) qui doit rester en dehors de la politique et qu’il faut unir le peuple autour d’une identité historique et mémoire collective uniques en intégrant les valeurs, le sens de la dignité et de la liberté.
Mohamed Haddad, qui a présidé ce panel sous le titre :"La situation tunisienne- la dialectique démocratie/ identité", déplore que le terme modernisme soit instrumentalisé par des partis politiques, «d’ailleurs, les régimes despotiques ont tout instrumentalisé ; la modernisation, la religion et même les associations pour arriver à leurs fins». Il ajoute que la modernité n’est pas le propre d’un parti, pour qu’il s’en donne un nom «tout comme l’islam occupe un rang très élevé pour être assimilé à un personnage ». Chiraz Kefi |
Commentaires
Ecrit par riadh 04-01-2012 18:06
moderniste ou laïcs sont des insultes...
comment vous voulez etre optimiste sur l'avenir économique et politique a partir de là??
Ecrit par BLONDIN 28-12-2011 07:35
"La domination tyrannique de l'oumma sur les autres communautés." Quel mépris !
Qu'est ce que la oumma vient faire dans le massacre au Nigeria ( mille fois condamnable) ?
Et la oumma catholique est pédophile alors ? allez jusqu'au bout de votre logique !!!!
L'Islam politique est un projet ( je parle d'Islam pas des produits dérivés made in USA comme les Talibans ou el Qaida), communautaire oui c'est vrai , je suis d'accord mais je dirais comme le projet US ou comme le projet Européen.
Tout le monde bosse pour sa communauté , réveillez vous Whirlpool.
Ecrit par zak 26-12-2011 19:27
Au lieu de chercher à leur imposer une voie et des modèles pré-mâchés,laissez les construire leur avenir comme ils l'entendent!!
La Démocratie est à mon avis incompatible avec l'Islam,et que ces peuples devront tôt ou tard choisir entre ses 2 modèles.
Et je pense,que si on leur demandait aujourd'hui de choisir,librement ie sans représailles économiques,entre la Démocratie et l'Islam:leur choix serait l'Islam!
Ecrit par Ben Whirlpool 26-12-2011 16:25
C'est pour cela que les islamistes l'ont en horreur: leur projet c'est bien l'islam politique, communautaire, totalitaire.
Le rôle de l'islam politique et l'avenir du printemps arabe est aujourd'hui clairement énoncé par les égyptiens massacreurs de coptes et les nigérians massacreurs de chrétiens: c'est l'établissement forcé de l'islam par le fer et par le feu, c'est la domination tyrannique de l'oumma sur les autres communautés.
Or, ceux qui usent de la violence périront par la violence. Quant à ceux qui se servent de Dieu pour soigner leurs frustrations, qu'ils craignent et se repentent !