Barcelone/Union pour la Méditerranée : Du pareil au même

Publié le Mardi 04 Novembre 2008 à 19:34
Photo de famille des ministres des Affaires étrangères de l'UPM.L’Union pour la Méditerranée amorce un virage à la fois prévisible et surprenant. Israël, dont la présence a suscité autant de grincements de dents, obtient un rôle clef au sein de la nouvelle entité qui élira domicile, contrairement à ce qui était prévu, loin des rivages Sud de la Méditerranée.

Israël a fait du chantage : l’obtention d’un rôle influent dans l’administration de l’UPM, soit celui d’un adjoint du secrétariat général, en contre partie de l’acceptation de la Ligue arabe en tant que membre à part entière des différentes réunions et rencontres de l’UPM. Il y aura au total cinq secrétaires généraux adjoins : 3 pour le Nord et 2 pour le Sud (israélien, palestinien, italien, maltais et grec) disposant tous de mandats de trois ans. Le Secrétaire Général qui sera issu d’un Etat du Sud n’est pas encore désigné.

Paris a persuadé ses partenaires d'autoriser les deux premiers co-présidents de l'UPM - France et Egypte - à exercer leur fonction pendant deux ans avant de la céder à d'autres Etats. C'est-à-dire que la présidence de l’UPM sera dissociée de la présidence de l’Union européenne qui, elle, est de six mois.

Après deux jours de réunion, les ministres des Affaires étrangères brandissent l’exploit qu’ils ont réussi à venir à bout de tous les désaccords et à parvenir à des compromis qui satisfont tout le monde. Mais, rien n’atteste que la nouvelle structure méditerranéenne sera différente du processus de Barcelone, lancé en 1995 dans la ville Catalane et qui était, des années après sa naissance, à mille lieues d’atteindre ses objectifs.

La toute nouvelle UPM semble, selon toute vraisemblance, avoir du mal à se défaire de l’ombre de Barcelone. Notamment au regard du rôle qu’aura Israël au sein de cette union, un rôle décisif en vertu duquel l’Etat hébreu aura toute la latitude d’influer sur le cours des décisions.

Tout en sachant que le conflit israélo-palestinien était la pierre d’achoppement majeure sur laquelle a trébuché le processus de Barcelone, il n’est pas du tout exclu, au regard de cette réunion de Marseille, que l’UPM soit aux prises avec les mêmes entraves. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Par ailleurs, à part le geste symbolique d’un SG venu du Sud, l’UPM favorise le statu quo par rapport à Barcelone. D’autant que le SG aura une marge de manœuvre limitée puisqu’il aura toujours à se référer à ses cinq adjoints, dont certains auront tout naturellement plus de poids que d'autres. Une multiplicité de responsables qui sera génératrice de lourdeur administrative et ralentira le processus de prise de décisions.

Conclusion : A l’issue de cette réunion de Marseille, on est bien loin des belles paroles de Nicolas Sarkozy, initiateur du projet, quand il professait à l’ouverture du sommet de Paris : «l’UPM doit se baser sur l’égalité, la parité et le pouvoir de décision exercé en commun ». Car, l’égalité ne peut pas se décréter par un simple claquement de doigts ; elle a besoin de soubassements réels pour se traduire dans les faits.

La Rédaction


 

Commentaires 

 
#2 Baignade et poisson
Ecrit par Tounsi2     07-11-2008 21:45
Si l'UPM peut garantir pour nous et pour les générations futures un "lagon" (car il est presque fermé des deux côtés) mediterraneen qui restera propre à la baignade et où on peut pêcher des poissons propres à la consommation(et non des "poisons" bourrés de déchets industriels que n'importe quel pays des deux rives peut jeter dans la mer) c'est OK, sinon elle ne servirait à rien
 
 
#1 un coup à tenter
Ecrit par parisien     07-11-2008 14:16
la plus belle action que pourrait faire maintenant les pays arabes c'est un retrait collectif de cette "union" qui favorise plus les pays du nord que les pays du sud. On en a marre de se faire arnaqué à chaque fois!!!!
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.