Bush- Sarkozy- Liaison dangereuse

Publié le Jeudi 08 Novembre 2007 à 14:38

Bush et Sarkozy hier lors d'une conférence de presse commune.Une parfaite symbiose franco-américaine s’est dégagée de la visite officielle du Président Sarkozy aux Etats-Unis. Est-ce bon signe pour la gestion des affaires du monde ?

La subjugation qu’éprouve Nicolas Sarkozy pour l’Amérique ne se dément pas. Hier encore, il en a fait un étalage exubérant. Tout au long de sa visite aux Etats-Unis, dont le point d’orgue était son discours devant le Congress américain, le locataire de l’Elysée a témoigné gratitude et fidélité à l’Amérique. Celle-ci le lui a bien rendu. L’hôte français a bénéficié d’un accueil exceptionnel et de toutes les marques d’attention et d’hospitalité.

Hier, on en a eu, encore une fois la confirmation : finie la brouille franco-américaine postérieure à la guerre d’Irak. Révolue l’époque où le Président Bush fustigeait la France et promettait de la punir.

C’est que depuis l’accession de Nicolas Sarkozy au pouvoir, une nouvelle page s’est ouverte dans les relations entre la France -pays du vieux continent- et le nouveau continent. Les deux présidents ont fait montre d’une identité de vues frappante sur toutes les questions de l’heure : Irak, Iran, Palestine, Pakistan. Et le chef de l’Etat français a beau préciser qu’il se veut être un ami debout, un allié libre et un partenaire indépendant, le Président Bush ne semblait retenir que le premier mot, peu importe l’épithète. Car, pour lui, l’arrivée de Sarkozy à la tête de la France est une aubaine, tant les autres alliés européens ne cessent ces derniers temps de marquer leurs distances à son égard. Même la Grande Bretagne, terrain conquis, tente de se défaire avec Gordon Brown de cette image de vassale à l’Amérique qui lui a collé à la peau tout au long des mandats de Tony Blair.

Ce rapprochement spectaculaire entre les deux hommes renvoie, toutefois, des signes inquiétants, notamment pour la région arabe, d’autant que le successeur de Chirac l’a dit haut et fort : La France et l’Amérique ont les mêmes alliés et les mêmes adversaires. Une phrase lourde de significations et dont le décryptage donne lieu à ce qui suit : Notre ami commun est Israël. Nos adversaires sont les ennemis d’Israël, entendez par là, l’Iran, les forces de résistance au Liban, en Palestine et en Irak...

Autre message qui revenait tel un leitmotiv dans les discours des deux chefs d’Etat : « nous partageons les mêmes valeurs de paix, de liberté. » Un discours qui fait peur. Le monde est en train de constater où ces supposées valeurs universelles ont mené le Proche-orient.

En effet, toutes les guerres passées et annoncées sont déclenchées au nom de ces valeurs. Le Président américain croit, dur comme fer, que le monde s’en tire mieux qu’avant. Il a affirmé dans une interview à Patrick poivre d’Arvor sur TF que « les Irakiens s’en tirent mieux maintenant et qu’il y a un air de liberté qui souffle sur le pays ». Drôle de liberté, celle qui se fait dans les carnages et les effusions du sang, celle qui a ruiné méthodiquement tous les fondements d’un pays, celle qui a réveillé les démons de la discorde interethnique et interconfessionnelle.

Pour Georges Bush, Nicolas Sarkozy serait, sans conteste, la révélation de sa fin de mandat. C’est sur lui qu’il va pouvoir compter pour mettre ses intentions à exécution et débarrasser toute la région arabe « des forces du mal » ; c’est avec lui qu’il assoira davantage sa mainmise sur les ressources naturelles et le pétrole de la région, c’est avec son soutien qu’il confortera Israël dans son hégémonie. D’autant que les deux hommes ont la même témérité. Pour paraphraser Bush qui se comparait à son homologue français : « Le Président Sarkozy est comme moi, s’il y avait un problème, il irait pour le résoudre ».
C’est dire que la manière importe peu, quant au résultat, il est toujours positif, même lorsqu'il est maculé de sang.
H.J.
 

Commentaires

 
#1 Il faut savoir en tirer les conclusions.
Ecrit par Amine     08-11-2007 20:40
J'espère que le monde arabe se rendra enfin compte, au lieu de courir bêtement et avec fascination après les valeurs de l'occident, qu'un Chef d'Etat Européen ou Américain choisira toujours le parti d'Israel (dont les valeurs sont en conformité avec celles de l'occident) plutà´t que celui d'Iran, de Palestine ou de Chine, fussent-ils démocratiques. La preuvre en est que personne n'a réagi à  l'emprisonnement des membres du Hamas élus démocratiquement et tout le monde s'oppose à  l'Iran dont les dirigeants ont pourtant été élus démocratiquement et dont le régime est le fruit d'une révolution populaire pouratnt si chère aux occidentaux. Si le président Chirac a osé lancer (avant de vite se rétracter officiellement) que si l'Iran avait la bombe, l'effet disuasion nucléaire appaiserait probablement toute la région, c'est simplement parcequ'il pouvait se le permettre juste avant de quitter ses fonctions et sachant qu'il allait démentir juste après (une faà§on de dire ce que pense son coeur mais sans impliquer son pays qui ne peut que soutenir à  tout jamais Israel).
En bref, rien de choquant dans les prises de positions de Sarkozy, c'est juste qu'il exprime avec sa fougue toute personnelle ce qui tous les chefs d'Etat occidentaux expriment avec un peu plus de diplomacie !
 
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