Corruption et malversation : Le mal se soigne à la racine |
Publié le Lundi 26 Septembre 2011 à 16:02 |
![]() «La corruption est un frein à l’investissement, elle est considérée comme étant une taxe imprévisible », dit Nicola Ehrlermann Cache, membre du patronat français, et hôte du séminaire organisé par la Commission Nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation, du 22 au 24 septembre 2011 à Hammamet. En effet, dans plusieurs pays africains et asiatiques, la corruption est très ancrée dans les mœurs, qu’il devient indispensable à tout investisseur de graisser la patte aux fonctionnaires, du plus bas jusqu’au sommet de l’échelle. Plusieurs experts tunisiens et internationaux ont fait partie de cette réunion et ont exposé chacun sa vision pour éradiquer cette gangrène mais aussi les expériences de leurs pays respectifs en la matière. Ces dernières années en Tunisie, ont vu l’institutionnalisation de la corruption. A petite échelle, à cause de l’affaiblissement du pouvoir d’achat, et à grande échelle pour des ambitions personnelles nourries par la cupidité et l’égoïsme. Ce sont d’ailleurs des leitmotivs universels, que les experts présents lors du séminaire ont appelé à éradiquer. Michel Cartes, de la Cour des Comptes française a exposé plusieurs dispositions à prendre pour minimiser ce phénomène. Dont celle d’éradiquer la précarité et sensibiliser les fonctionnaires quant aux méfaits d’un tel comportement : « Il ne suffit pas de faire tomber l’ancien système pour sortir d’affaire, dit-il en parlant du cas de la Tunisie, mais il faut faire participer les employés dans l’écriture de leur code d’éthique, le faire signer par eux, mais aussi complexifier les procédures administratives pour rendre difficile le recours à la corruption et à la malversation ». Pour le cas des pays les plus avancés où la corruption est minime, celle-ci répond à un mécanisme de prévention cohérent et efficace sur le long terme. D’abord, la notion d’intégrité et de probité sont enseignés aux enfants dès leur plus jeune âge, et les méfaits de la corruption à tous les niveaux scolaires, mais aussi les médias jouent un rôle important dans la couverture et l’investigation dans les affaires du genre. Janos Bertok, Chef par intérim de la Division de la réforme du secteur public à l’OCDE, a affirmé que l’intérêt public doit primer sur l’intérêt individuel et qu’il faut cultiver au sein de l’entreprise , l’honnêteté, la transparence, l’objectivité et le leadership. Il faut que le fonctionnaire donne l’alerte en cas de corruption constatée. Mais hélas l’expérience a démontré qu’il y a un retour négatif sur ceux qui dénoncent. Ils sont soit mis au frigo, soit renvoyés». Ce pourquoi il est indispensable, dans la même logique de prévention, d’établir un cadre juridique et une charte interne à l’entreprise, qui protègent les personnes contre l’abus de pouvoir et la calomnie également. Ce cadre juridique doit comporter des sanctions dissuasives ( l’exemple de la France où la loi prévoit jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende pour les personnes physiques corrompues). Moheiddine Touk, Président du recouvrement des avoirs volés à la Banque Mondiale et à l’ONU, parle de l’expérience des pays du printemps arabes qui désirent recouvrir leurs avoirs subtilisés par leurs anciens dirigeants. « Les pays de l’Ouest disent que si nous avions une législation qui lutte contre la corruption et qui la criminalise, ce ne serait pas arrivé. D’où le rôle important de la prévention », dit-il. Ce qui rend aussi le recouvrement des avoirs difficile, est aussi un manque de volonté des pays tiers pour coopérer. Selon l’un des intervenants, les banquiers suisses auraient adressé une lettre à leurs politiques se plaignant de la rapidité de la décisions des gels des avoirs des présidents arabes déchus « parce que cela faisait fuir leurs potentiels clients », avait-il dit conclu. Par ailleurs, le contrôle et la poursuite judiciaire dans les affaires de corruption sont abordés de différentes manières, en fonction de la culture de chaque pays, de sa vision stratégique globale, et de ses besoins. Certains pays ont réussi l’expérience de lutte contre la corruption comme en France, ou à Singapour, où des instances chargées de mener les investigations sont en haut de la hiérarchie administrative et entièrement indépendantes des autres pouvoirs. La France a aussi instauré un arsenal d’information, et a introduit l’aspect de collégialité au niveau du pouvoir juridique, pour minimiser la marge d’erreur dans les affaires de corruption. Alors que Abdelfattah Amor, président de la CNICM, défend ardemment l’utilité et le rôle important que peut revêtir une telle commission dans un pays comme la Tunisie, ce à quoi avait répondu Moheddine Touk, « Sans des institutions coordonnées et efficaces, sans une volonté effective de changement à tous les niveaux de l’Etat et de la société civile, la commission ne pourra pas jouer son rôle. L’affaire n’est pas d’établir une commission mais de mettre en œuvre une réforme globale ». D’ailleurs plusieurs pays n’ont pas réussi à relever le défi de lutter contre la corruption même avec ce genre de commission. Comme c’est le cas pour l’Irak, où le pouvoir exécutif empiète sur les prérogatives de la commission de lutte contre la corruption et qui menace même la sécurité de ses membres. (Exp : le cas de son avant-dernier président, qui a fui le pays, après avoir reçu des menaces de mort). Chiraz Kefi
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Commentaires
Ecrit par akram 26-09-2011 20:49
Ecrit par Royaliste 26-09-2011 17:49
la corruption est partout, faites une recherche sur Google et vous allez trouver des affaires de corruption dans toutes les sociétés, dénoncés par les journalistes, débalés devant les tribunaux et les fautifs s'en sortent avec des excuses.
la France, l'Italie, le Canada... sont corrompus.
en Tunisie il faut des lois plus sévéres pour arretez le corrompu et le corrupteur.
Ecrit par BENFARHAT 26-09-2011 17:11