L’ile de Djerba qui, au large de Gabès s’étend imposante telle une vieille dame sereine et calme, portant l’empreinte du temps, n’a plus rien à prouver au monde qui l’entoure. C’est plutôt le monde qui lui doit une fière chandelle pour avoir été là et transmis autant d’histoire à la Tunisie. Elle a transmis une histoire plusieurs fois millénaire et aujourd’hui elle accueille sur ses côtes paradisiaques un festival régulier de vacanciers et de touristes, venant s’imprégner de la quiétude des lieux. Les insulaires quant à eux réputés pour leur hospitalité ne font que ravir encore plus les cœurs des visiteurs de passage.
Sous le soleil de plomb de l’été, le temps s’écoule doucement, et il prend là, tout son sens. Un espace qui nous permet de faire les boutiques de Houmet Essouk par une matinée superbement éclairée et de faire ensuite trempette dans les eaux limpides de Midoun. Plus d’une centaine d’hôtels longeant la côte d’un seul côté de l’ile, fort heureusement, donnent le choix et le plaisir de changer de cadre à souhait. Et puis pour sortir le soir, aucun souci à se faire, Djerba foisonne de restaurants, cafés et autres boites de nuit. Elle est devenue depuis quelques années un lieu de rendez-vous incontournable des plus grands DJs internationaux.
Ceci est le côté face de l’île. Le côté pile, en revanche, est peu reluisant. L’île manque terriblement d’hygiène, surtout à l’intérieur des terres. A l’entrée de l’île, en empruntant le bac reliant Gabes à Ajim, le premier spectacle qui s’offre aux visiteurs est l’amas de déchets en plastique échoué sur le rivage. Et c’est le cas un peu partout sur l’île, qui est pourtant réputée pour ses terres verdoyantes. Ces mêmes espaces naturels souffrent d’un laisser-aller notoire. Les ordures ménagères, les déchets de toutes sortes prennent place sur n’importe quel terrain vague susceptible de leur servir de dépotoir. L’on se demande où sont passées les grandes poubelles municipales. Elles existent bel et bien mais à des intervalles très espacés. Et les trottoirs ? À part le centre ville de Houmet Essouk, celui d’Ajim, de Midoun et de Guallela, très peu de quartiers en sont dotés. Les bourgades, ici et là, de Djerba n’en connaissent pas la signification ou peut-être n’y voient-elles pas l’intérêt.
Toujours est-il qu’à défaut de trottoirs convenables, les habitants et les visiteurs marchent sur les flancs poussiéreux des routes. Un natif de l’île est bien conscient que celle-aurait besoin d’un grand coup de lifting : «nous en avons formulé le besoin aux autorités, mais à chaque fois, on nous avançait la nécessité de se pencher sur d’autres priorités ou bien un manque de moyens », confie-t-il. Mais est-ce une raison valable pour laisser choir une des plus belles iles de la région dans le délabrement. Ne faut-il pas sauver la réputation de l’île avant que celle-ci ne prenne un sacré coup et qu’il serait alors plus difficile de faire machine arrière ? Ceux qui, un jour ont eu la curiosité d’aller plus loin que les zones touristiques en allant visiter les petits villages de Djerba, auront fait le constat d’un confort quelque peu sommaire, surtout quand il s’agit de la collecte et du traitement des déchets. Il est évident, au premier contact, que les autorités de l’île n’arrivent toujours pas à mettre en place un réseau fiable pour la tâche. Décidément, le chemin semble être long pour que l’île n’ait plus rien à envier à ses voisines du nord. Autre décor, la nouvelle route touristique reliant Houmet Essouk à Midoun. Elle est en cours de réalisation, et en pleine canicule ! C’est là, une bonne initiative que d’ouvrir une voie face à la mer, mais l’hiver n’aurait pas été la meilleure saison pour le faire, surtout que cette chaleur étouffante du mois d’août ne facilite pas l’exercice ? Les voitures de petit gabarit passent difficilement sur les amas de graviers et des nids de poules, alors qu’au passage de grands véhicules, un grand nuage de poussière s’élève rendant l’air irrespirable. Plus loin dans les terres, un autre constat désolant. Le manque de commodités pour les touristes. On aurait pu aménager ça et là des endroits où les randonneurs peuvent s’arrêter pour se reposer, créer des points d’eau et des abris qui seraient peut-être en branches d’arbres pour ne pas détonner avec le paysage. Les températures qui avoisinent souvent les 40 degrés pendant l’été, rendent les déplacements très éprouvants, alors que le paysage époustouflant de beauté, mérite réellement le détour. Autant de questions et bien d’autres que l’on se pose en sillonnant les coins et recoins de l’île, dans l’espoir de voir un jour Djerba sous son plus beau jour. Aurions-nous un jour le plaisir de voir un semblant de Porto Cervo sur la belle et douce.
Chiraz Kefi
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Commentaires
Ecrit par JELICO 06-09-2009 20:22
Ecrit par ACHRAF 98 21-08-2009 00:34
Je trouve que la situation décrite dans l'article est éxagerée, car Djerba dispose d'un résaux routière acceptable et qui ne cesse d'évoluer de même le fait de dire que les ordures sans partout n'est pas juste, car à Djerba il y'a eu le réaménagement de l'un des premiers centre de collecte des ordures en Tunisie. Quant à la végétation je constate une évolution de l'implantation des olivier, palmier, figuier etc...
Il y'a évidement une évolution rapide de la construction qui destabilise l'équilibre dans l'ile, en particulier coté resources et coté architucture, cette évolution doit être étudié et planfié pour sauvgarder le patrimoine de l'ile et ses specificitées.
Ecrit par feyfeye 20-08-2009 15:40
Ecrit par amyn 20-08-2009 15:31
Ecrit par lassaad 19-08-2009 21:19