Il y a neuf ans, disparaissait Habib Bourguiba |
Publié le Lundi 06 Avril 2009 à 01:07 |
![]() Celui qu’on surnommait « le combattant suprême » avait un parcours riche et mouvementé. Sa vie de militant et de résistant se mêle à sa vie de président et d’architecte de la Tunisie indépendante, pour former l’image qu’il a laissée dans l’imaginaire collectif, non seulement tunisien, mais aussi arabe, voire mondial. A la fois pugnace et facétieux, Bourguiba est un politicien redoutable qui ne laissait personne indifférent, des masses populaires, aux grands leaders mondiaux. Sa résistance farouche face au protectorat français, et sa détermination à ne pas baisser les bras malgré les lourdes épreuves qu’il a endurées pendant ses exils répétés, l’ont hissé au rang de héros du mouvement de libération nationale. Son accession à la tête de la jeune république tunisienne, après une dissolution à la fois fracassante et théâtrale du beylicat, fut auréolée par le peuple tunisien qui se débattait dans des problèmes épineux de pauvreté et d’analphabétisme, et qui, plus est, se délectait d’une indépendance fraîchement reconquise, et d’une fierté retrouvée. Bourguiba n’a pas beaucoup traîné les pieds. D’emblée, il a ouvert de grands chantiers dont dépendait, à ses yeux, la modernisation d’une société minée par les archaïsmes. L’éducation et l’émancipation de la femme furent ainsi le fer de lance de sa politique post-coloniale. Bourguiba prônait l’école pour tous. Il a initié une éducation de masse pour venir à bout d’un analphabétisme rampant. Sa vision de l’école allait de pair avec sa conception de la condition de la femme, de son rôle au sein de la famille et de la société. A une époque où la femme était retranchée dans le ghetto d’une société patriarcale, interdite d’école, victime arbitrairement de répudiation, Bourguiba apporte un projet révolutionnaire la libérant du joug masculin et lui rendant sa dignité de citoyenne responsable. Le Code du statut personnel fut promulgué dès la première année de la Tunisie indépendante. Un texte qui changeait profondément le sort jusqu’alors réservé aux femmes et par ricochet la nature des rapports qui prévalaient entre les deux sexes, basés à l’époque sur une dialectique de subordination. Le nom de Bourguiba restera également associé à la politique de planning familial lancée au milieu des années 60 dans une perspective de maîtrise des naissances et d’adéquation entre le croît démographique et les ressources naturelles et économiques du pays. Là aussi, l’approche était novatrice et les résultats ne se sont pas fait attendre. Sur le plan économique, Bourguiba, malgré ses convictions libérales, a choisi d’être dans le sillage de la mode socialiste qui s’imposait dans le monde arabe et dans le tiers-monde comme modèle économique incontournable. Il a choisi Ben Salah, alors SG de l’UGTT pour mener l’expérience collectiviste qui a fini par mener le pays à une grave crise dont ce dernier a payé les frais. Hédi Nouira, ancien gouverneur de la banque centrale, aux antipodes de Ben Salah a orienté le pays vers l’économie de marché. Bourguiba a été aussi un acteur actif sur la scène internationale. Le discours qu’il a prononcé en 1965 à Ariha a marqué les esprits. Le combattant suprême préconisait la politique des étapes et appelait à se référer à la légalité internationale et à poursuivre la lutte sur cette base. Un discours qui a été condamné et rejeté à l’époque, qualifié comme un abandon des droits dans un contexte de nationalisme triomphant, qui faisait miroiter une libération totale des terres. A retenir aussi du combattant suprême cette union mort-née entre la Tunisie et la Libye, conclue à Jerba. La république arabe islamique n’aura vécu que 24 heures, au grand dam du colonel Kadhafi, suite à l’intervention in extremis du Premier ministre Hédi Nouira. Autant de faits saillants qui ont marqué le parcours de Bourguiba et que ses compagnons de route ne se lassent pas d’évoquer…levant le voile sur un riche personnage qui n’a pas encore livré, neuf ans après sa mort, tous ses secrets. Habib Bourguiba reste toutefois un personnage controversé, qui cultivait le culte de la personnalité, qui confondait autorité et autoritarisme, qui abhorrait ses détracteurs et ses opposants et qui s’efforçait d’entretenir un régime politique monolithique et autocratique. H.J. |
Commentaires
Ecrit par Tounsi2 15-04-2009 00:47
jusqu'à nos jours on ne peut rien entreprendre au mois de Ramadan, on veille très tard pour aller s'endormir le lendemain au lieu de travailler.
(nb: je fais ramadan, le vrai jeune dans les règles de l'art est très bénéfique pour l'esprit et le rajeunissement cellulaire: sécrétion de SIRT1 et de SIRT2 qui réparent l'ADN mitochondrial, et il y en a beaucoup d'autres bénéfices jusqu'à l'infini, trouvés scientifiquement par les non musulmans!!!!dans leurs laboratoires )
Ecrit par faycal 14-04-2009 17:01
Pour moi, bourguiba croyait qu'il était un dieu sur terre, il a modifier des lois qu'ALLAH a ordonner pour les croyants.
Bourguiba a été en conflit avec ce que ALLAH nous a ordonner de faire.
Ecrit par khammous 14-04-2009 16:17
C'est d'avoir manqué de perspicacité en se laissant convaincre de garder plus longtemps le pouvoir politique.
Pourtant même sans le pouvoir politique il aurait gardé à coup sûr son autorité.
Mais il avait tout de même l'excuse de s'y être accroché non point par cupîdité mais parce qu'il avait fini par s'identifier à la TUNISIE.
De toutes façons quelles que soient les motivations de l'homme politique qui s'accroche au pouvoir, sa démarche laisse toujours des sequelles, politiques certes, mais surtout personnelles .
Ecrit par Tounsi2 12-04-2009 01:51
Notre cher président actuel, sa première œuvre était de sauver Bourguiba de Bourguiba (comme disait son propre fils à l'époque), et de sauver notre chère Tunisie qui agonisait et de relancer l'économie, la sécurité, la prospérité et le bien être général dont nous jouissons de nos jours.
Ecrit par A4 10-04-2009 22:42
Elle vous emmène partout, même sur la galite
Quand vous en êtes mordu, vous ne lâchez plus
Qu’il ait fait mauvais, qu’il ait neigé ou plu
Vous vous accrochez de toutes vos forces
En levant la tête et bandant le torse
Et lui dans cet art, il était excellent
Rusé comme un renard, très intelligent
On peut affirmer sans risque de mentir
Qu’avec ces yeux là, il voyait l’avenir
Avait toujours raison, presque jamais tort
Et était élégant comme un matador
Il avait du courage et je dirai même
Pour certains c'était le combattant suprême
Avec autant de succès et de conquêtes
Ne finit-on pas par avoir la grosse tête?
On a beau esquiver tous les uppercuts
Mais un jour ou l'autre, ça sera la chute!
Hélas, même affaibli, en fin de carrière
Il n'admettait pas de faire machine arrière
Il voulait continuer jusqu'à la mort
Poussé en cela par d'avides sponsors
Qui se souciaient peu des critiques et reproches
Car leur but c'était de se remplir les poches
On entend de nos jours la foule qui l'acclame
Lui qui savait parler surtout aux belles dames
Certains vous diront qu'il n'est jamais parti
Qu'il est toujours là, que sa voix retentit
Qu'ils entendent encore au milieu de la nuit
Le cœur endeuillé du bourg qui bat pour lui
Aujourd'hui, demain et même après-demain
Quand je pense à lui, je ne me vois qu'en nain
Tout ce que je peux faire n'est que dérisoire
Comparé à ses combats et ses victoires
Disons-nous tous et répétons le sans cesse
Il mérite amplement respect et tendresse