K. Omrane, "J’ai accepté le poste de ministre par peur pour ma famille" |
Publié le Dimanche 28 Août 2011 à 00:30 |
![]() Kamel Omrane, enseignant en civilisation arabo-musulmane est un homme de culture reconnu par ses pairs pour ses compétences académiques. Bien qu'il ait été considéré comme islamiste par le régime de Ben Ali, Il occupa ces dernières années quelques postes de responsabilités qui lui ont valu des accusations de revirement de bord, entre autre celles d’avoir pactisé avec le RCD. Cette rencontre avec les médias semblaient être une manière de se disculper de ces accusations.
Kamel Omrane a commencé par exposer l’évolution de l’identité de la Tunisie au cours des règnes de Bourguiba et celui de Ben Ali. Selon lui ni l’un ni l’autre, n’avaient aimé la religion musulmane. « Bourguiba combattait l’Islam et lui portait une grande haine, bien qu’il soit un politicien chevronné. Il s’est d’ailleurs félicité lors d’une interview accordée au journal "Le Monde" en 1967 d’avoir fermé la Mosquée Ezzitouna », dit-il. Il continue son récit en parlant des années Ben Ali, durant lesquelles, ce dernier avait persécuté les islamistes. Selon lui, on ne parle d’identité qu’en temps de crise. On n’en parle pas en temps de prospérité et de stabilité. Quatre éléments constituent l’identité, à savoir, l’histoire, la terre, la religion et la langue. Il s’est interrogé sur les raisons qui font que la religion soit un problème en Tunisie. «Je pense parce qu’il y a encore des gens qui se réunissent dans le but de copier des idéologies toutes faites, sans lecture et interprétation des textes sacrés », dit l’universitaire. En effet, il existe selon lui deux sortes d’identités qui portent atteinte à l’image de l’Islam et du musulman. La première étant l’identité meurtrière qui appelle à la violence, et la deuxième, l’identité muette, ou encore passive. Ce qu’il propose, c’est que l’identité soit active, qu’elle appelle à connaitre l’autre, à lire et à expliquer le Coran. Kamal Omrane accuse l’ancien ministre des affaires religieuses, Jalloul Jeribi, d’avoir « commis des crimes envers la culture arabo-musulmane », en mettant la religion au service des politiques, et en réduisant le rôle des hommes de culture au minimum. Interrogé sur les raisons qui l’ont poussé à travailler pour le compte de Sakher El Materi, l’ancien directeur de Zitouna FM répond qu’il avait saisi l’occasion d’avoir du financement pour faire passer ses idées à travers la radio. « Je n’ai fait ce travail que par amour pour la cause divine », a-t-il répété à deux reprises. Avant d’ajouter : « d’ailleurs j’ai posé trois conditions de travail à Sakher El Materi: que le RDC ne s’immisce pas dans les affaire de la station, que l’Etat ne s’y immisce pas non plus, et que mon travail ne soit que volontaire, sans aucune rémunération ». Kamel Omrnane a ensuite quitté Zitouna FM sans explication :" Sakher El Materi avait changé depuis qu'il a intégré le RCD. Maintenant seule la justice peut juger de son intégrité ou pas", affirme-t-il.
Il parle ensuite de son bref passage au ministère des Affaires religieuses : «C’était la première fois que je rencontre Ben Ali, il était blême et affaibli et certainement pas dans son état normal…Suite à ma nomination, j’ai passé cinq jours à la maison pour y réfléchir encore. Je ne voulais pas être le serviteur de deux Dieux ». Il fût interrogé, pourquoi alors avez-vous accepté ce poste ? « Pour la simple raison, que j’avais peur pour ma famille, qu’elle ne soit prise pour cible par le régime ». Kamel Omrane a raconté lors de cette rencontre qu’il avait déjà été dans le collimateur du pouvoir, en 1991. La police politique, alors qu’elle le recherchait lui et son frère, s’était introduite dans la maison de ses parents, où son père se trouvait seul. On l’avait agressé, et il en est mort suite à des complications.
«Quand j’étais directeur de Zitouna FM, Ben Ali m’a fait parvenir à deux reprises des messages menaçants. L’un des deux, que j’ai reçu à travers le ministre des Affaires religieuses, disait qu’il promettait de me détruire à cause des « pics » qu’on envoyait au régime sur les ondes de la Zitouna Fm », se défend Kamel Omrane. Il ajoute : «Comment, voulez-vous que je pactise avec un régime dont j’ai été moi-même victime. Apportez-moi ne serait-ce qu'une seule preuve de mon adhésion à l'RCD ! », s'est-il écrié.
Chiraz Kefi |
Commentaires
Ecrit par Musulman. 09-09-2011 10:29
Ce sont les paroles de ceux qui n’ont connu aucune lettre de Coran ou du Hadith. Ce sont uniquement les détails qui sont susceptibles de changer au fil du temps. Ce qui est moderne peut être utile ou nocif et sera examiné selon sa compatibilité avec l’Islam.
Ecrit par mokaddem 07-09-2011 21:26
Ecrit par Virage 07-09-2011 17:06
Ecrit par habib 07-09-2011 00:45
Un peu de décence et de dignité.
Il faut assumer ses responsabilités et ses choix dans la vie.
Plusieurs autres intellectuels n’ont jamais accepté de postes politiques et ont préféré préserver leur indépendance.
Vous avez cherché le pouvoir et la notoriété, il faut vous assumez cher collègue
Habib
Ecrit par Msahsah 06-09-2011 18:17