Tunisie/ANPP, un parti centriste qui prône les valeurs de l'Islam

Publié le Mardi 10 Mai 2011 à 16:34
Iskander RekikL’alliance Nationale pour la Paix et la Prospérité, un parti légalisé le 19 avril dernier, a donné ce matin une conférence de presse à Tunis, en présence de tout le bureau politique et plusieurs dizaines des membres du parti. Présidé par l’homme d’affaires Iskander Rekik, originaire de la ville de Sfax,  ce parti est composé d'un bureau politique qui réunit des hommes et des femmes originaires de plusieurs gouvernorats de la Tunisie et de différentes professions. Kamel Omrane est parmi les fondateurs du parti , qui se dit centriste modéré.

Néanmoins, le bureau politique réfute l’idée d’une séparation pure et parfaite entre la religion et l’Etat comme y appellent les défenseurs de la laïcité. « Nous sommes pour une séparation de la mosquée comme étant une institution, des autres institutions de l’Etat. Toutefois, il faut que la mosquée demeure sous la tutelle de l’Etat pour qu’il veille à ce qu’il n’y ait pas de dérives extrémistes. Et que l’Etat s’inspire aussi des valeurs de l’Islam », explique le président du parti. Il a insisté sur la nécessité de préserver l’identité de la Tunisie, qui est traduite par la religion, la langue et la patrie.

Les principes du parti sont un Etat libre et juste, «l’instauration d’un Etat démocratique, un Etat civil qui respecte les libertés de la majorité contre la dictature de la minorité, mais aussi qui préserve les droits et libertés des minorités contre la dictature de la majorité », indique le manifeste. Il entend préserver la liberté du culte, sans différenciation devant la justice sur la base de la religion, le genre ou l’appartenance. Enfin le parti dit croire à un développement qui puise ses forces dans les ressources humaines, pour lutter contre la pauvreté et l’ignorance. 

Les principaux axes du programme du parti tournent autour de l’économie, l’idéologie, la politique et le social. Le programme compte défendre les principes de la démocratie, de la république, de la séparation des pouvoirs, de l’impulsion du savoir de la culture et la préservation de la gratuité de l’enseignement, et d’un système de santé équitable. « Nous voulons réinstaurer la confiance chez les citoyens, nous appelons à la réconciliation nationale qui succèdera à un jugement équitable de tous ceux qui ont porté atteinte à la patrie et à son peuple. Il faut refermer cette plaie dont souffre les Tunisiens. Il faut les apaiser », s’exprime le président du parti.

Dans son programme, le parti compte concentrer ses efforts sur la formation et le recyclage des jeunes et des diplômés, et propager l’esprit d’initiative. Le Parti s’engage dans son manifeste à préserver les acquis du code du statut personnel, assurer l’habitat décent pour chaque famille, instaurer des bases pour une économie qui prône la propriété privée, l’initiative personnelle, et la justice fiscale. «  Nous ne voulons pas faire de la politique de salons, écrire des déclarations, ou publier des communiqués. Nous voulons travailler sur le terrain, aller vers les gens, dans toutes les régions, les écouter, les prendre par la main et bâtir ensemble. Nous avons déjà commencé par un projet pour la promotion de l’emploi à la Cité Ettadhamen. Nous n’avons pas besoin d’occuper des postes politiques pour le faire. Nous le faisons dès maintenant, parce que nous croyons fermement en la valeur du travail », a dit le président du parti, lors de son allocution. Le parti a également entrepris une action de nettoyage des rues de la capitale, une réunion populaire à Enfidha, une journée de plantation d'arbres au Kram, et une participation à une colloque à Madrid qui a porté sur les révolutions arabes.

Au début de cette rencontre médiatique, le parti a fait part de sa position au sujet des évènements qui secouent actuellement le pays. L’Allicance Nationale pour la Paix et la Prospérité, a dénoncé les révélations de Farhat Rajhi, ex-ministre de l’Intérieur, et a demandé qu’une enquête soit ouverte à ce propos. Le communiqué indique clairement que ces déclarations sont « irresponsables et menacent l’Etat tunisien ». 

Le parti a par ailleurs exprimé son mécontentement vis-à-vis de la politique d’opacité que préconise le gouvernement provisoire. Iskander Rekik invite celui-ci à adopter plus de transparence dans sa manière de communiquer, à avoir plus d’initiative, mais aussi à faire participer le peuple au processus de jugement des personnalités complices du régime de Ben Ali. Par ailleurs, le président du parti dit que l’échéance du 24 juillet, date de l’élection de l’assemblée constituante, doit être respectée : «pour ce faire, il faut que le pays se stabilise, que le travail reprenne, et que la sécurité règne. Je ne cesserai de mettre en garde les citoyens contre les manifestations illégales qui sont truffées d’infiltrés, produits d’une force contre-révolutionnaire. Il faut prendre garde, ne pas donner la chance à ces infiltrés de faire avorter la révolution qui est en marche ».

A une question sur l’éventuelle alliance avec d’autres partis, un des membres, répond : «nous avons contacté plusieurs partis, mais on est encore en phase de faire connaissance. On ne peut pas encore parler d’alliance".
Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
#17 Bravo pour les idées
Ecrit par Jendoubi 08     31-01-2016 09:38
Je souhaite que le cher frère Iskander sera prochainement Président.
 
 
#16 RE: Tunisie/ANPP, un parti centriste qui prône les valeurs de l'Islam
Ecrit par Najwa     14-05-2011 21:41
Je suis d,accord avec Lotfi, À K Omrane, le moindre respect à des éventuels électeurs, c'est de s'excuser de votre passé Zaba et Matri. J'aimais vos interventions et conférences. Mais vous aviez aussi des ambitions politiques sous le régime de Zaba. Donc vous n'étiez pas neutre.
Je suis d'accord avec Hatem, pour le fondateur de ce parti tire sur Rajhi, pourtant vous savez qu'il a raison même si la façon utilisée n'étaient peut être pas la meilleure. Je pense que vous même êtes, encore un vert en matière de politique et de psychologie de masse donc vous allez perdre ainsi plus de voix que de gagner... Il vous reste bcps à apprendre.
 
 
#15 Bon point
Ecrit par SARRAMBA     12-05-2011 09:29
Je suis plus perplexe par les commentaires. JE constate que les amis commentateurs n’ont pas acquis le principe fondamental du « jeux de la démocratie », et c’est normal !
Je conseille tout de même à Mr K. Omrane de fusionner avec le parti « AL MEJD », c’est le même programme à la virgule prés. De cette manière on évitera de lui parler de son passé « zaba » et d’éviter l’éparpillement des voix inutilement.
 
 
#14 Etat Civil
Ecrit par Samir     11-05-2011 23:19
Il ya une superbe contradiction ici et peut etre une grosse supercherie de nos nouveaux amis : Un Etat Civil est un état qui par définition n'est pas théologique ... or on lit au début que ce parti réfute la séparation de l'état et de la religion. Ce sont deux thèses contradictoires mes amis lool
 
 
#13 @Lotfi
Ecrit par A4     11-05-2011 22:37
Dire que Monsieur K. Omrane avait pour patron Sakher Tartuffe El Matri ne constitue absolument pas un manque de respect. Je ne fais que rappeler un fait!
Si Monsieur K. Omrane a des regrets, qu'il le dise. Ce qui est immoral, c'est qu'aucun, je dis bien aucun ex-RCD n'a osé faire son mea culpa et ce quatre mois après le tsunami qui les a balayés!
Le peuple dispose du droit du pardon, mais qu'ils présentent leurs excuses au moins!
Les victimes de ZABA et ses collaborateurs c'était des êtres humains.
DES ETRES HUMAINS!!! Dites-le à votre gourou!
 
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