La Foire du livre, ce rendez-vous qui m’est cher |
Publié le Dimanche 25 Avril 2010 à 16:33 |
![]() hier samedi, au lendemain de l’inauguration de cette foire qui s’étalera du 23 avril au 02 mai 2010, les participants à cette session s’affairaient encore à mettre de l’ordre dans leurs ouvrages et leurs étagères. Comme d’habitude, les jeunes sont les plus présents dans les couloirs du Parc des expositions. Comme d’habitude, les parkings de celui-ci sont archi pleins. Cette relation aigr-douce qu’entretient le Tunisien avec le livre est intrigante. Il ne rate pas une seule foire du livre, alors que la consultation nationale sur le livre, effectuée en 2009, a révélé que 70 % des Tunisiens n’ont pas lu de livre en 2009. Sans compter que 22, 74% des Tunisiens n’en ont jamais lu de leur vie. Mais qu’on ne mélange pas les choses, 65 % des Tunisiens reconnaissent l’importance de la lecture. Terrible dilemme. Entre ce qu’ils savent bon pour leur esprit et ce qu’ils font pour nourrir leur esprit, il y a tout un monde. Pourtant la Foire Internationale du Livre de Tunis, donne envie de se plonger dans un livre. De la diversité, il y en a, des titres par centaines, et dans toutes les langues. 1100 maisons d’édition et 34 pays participants. Mais, hélas, la majorité des visiteurs, faisait le tour sans vraiment acheter. Une minorité seulement, se permettait de s’offrir les nouveautés en matière de littérature. Ce n’est pas que l’envie faisait défaut, mais c’est que les livres sont chers. Il n’est plus un secret. Les bouquins, les nouvelles parutions, les romans, les livres spécialisés, les beaux-livres… sont aussi chers qu’un vêtement. Même si l’on sait qu’un vêtement se démode et qu’un livre peut durer toute une vie. Mais le prix ne reste pas moins un sérieux handicap pour l’exercice de la lecture. Même avec toute la bonne volonté du monde, rares sont les personnes qui peuvent garnir une bibliothèque. A titre d’exemple, un nouveau roman coûte entre 30 et 55 dinars. Les prix de cette année sont un peu plus élevés que ceux de l’année précédente « c’est à cause du cours de l’Euro qui a augmenté », explique un éditeur et représentant de maisons d’édition étrangères. Les parutions phares sont la saga Twilight de l’écrivain Stephenie Meyer, les œuvres de Guillaume Musso, Amélie Nothomb et bien d’autres écrivains stars de la francophonie. Coté tunisien c’est un peu moins cher, comme ce livre de Taoufik Abdelmoula, intitulé « Cet homme doit mourir ou la flambée de la résistance à Sfax », proposé en promotion à 18 dinars au lieu de 25 dinars. Comme chaque année, les livres de théologie et le livre saint sont très présents. Le coran en grand format doré est à 12 dinars. Quatre tomes de « Sahih Al Boukhari » est à 30 dinars. Il existe même la traduction en langue arabe de « Twilight », dont les quatre tomes sont à 65 dinars. Les plus gâtés durant cette foire, sont les jeunes, et plus particulièrement les enfants. Les livres qui leur sont destinés sont une merveille. Mention spéciale à une maison d’édition tunisienne qui crée des livres qui n’ont rien à envier à ceux des maisons d’éditions françaises. Une série de 12 contes répondant au titre de« Mes premières fables » est à 1 dinar l’unité. Un autre beau livre contenant tous les contes de fées, avec couverture rigide et dessins soignés, est à 12 dinars. Les livres spécialisés sont, quant à eux, hors de prix. Surtout s’ils ont été importés. 89 dinars pour un livre traitant de la communication en entreprise. 105 dinars pour un livre de coaching, 92 dinars pour un manuel expliquant la psychologie du consommateur, tous édités par une maison belge. Par ailleurs une maison d’édition tunisienne propose les mêmes thèmes à 25 dinars le livre. Un groupe de jeunes étudiants en lettres quittait la foire avec une certaine frustration : « moi je n’ai acheté qu’un seul livre de poche, à 11d 400 », dit l’une d’entre eux brandissant « le Parfum » de Patrick Suskind. Pareil pour ses amis, pas plus qu’un livre de poche, ou des petits manuels qui ne leurs serviront probablement pas.
Ce n’est pas faute de ne pas vouloir, mais c’est encore et toujours faute de moyens. Ils se dirigeront comme ils l’auront toujours fait, vers les bouquinistes. Et ils feront encore une fois l’impasse sur les nouvelles parutions.
La foire internationale du livre de Tunis fera encore cette année, le plein. Le plein de visiteurs, qui se bousculeront les derniers jours en espérant faire des affaires de dernière minute. Un papa accompagnant sa fille adolescente compte revenir le dimanche prochain. « Je me rappelle que l’année dernière, le dernier jour de la foire ils avaient fait 30% de réduction sur les encyclopédies. Cette année je compte en acheter une ». Il faut ce qu’il faut pour ménager son portefeuille. Même si c’est pour la bonne cause. Chiraz Kefi
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Commentaires
Ecrit par Mahdi 27-04-2010 01:42
mais un livre !!! vous nous prenez pour des intellos? nous nous sommes COOL on ne lit pas
Ecrit par Musulman 26-04-2010 12:58
Ecrit par el manchou 25-04-2010 22:48
Ecrit par Mohamed 25-04-2010 18:28
Pour le reste, un moment que j'attends chaque année. Que du bonheur!!! Bonne lecture à tous.