"L'Etat doit servir le peuple, sans lui imposer une idéologie", Ghannouchi |
Publié le Lundi 26 Mars 2012 à 20:17 |
![]() Suite à la tenue, les 24 et 25 mars courant, de la 21ème réunion de la commission constitutive du mouvement Ennahdha, Fathi Ayadi, président de la commission a d’abord passé en revue le contenu du communiqué paru à cette occasion. « Ennahdha s’engage à respecter le texte de son programme électoral de manière générale, et particulièrement vis-à-vis du fait que la Tunisie est un Etat libre et indépendant, l’islam est sa religion, l’arabe est sa langue, son régime est la République, et la réalisation des objectifs de la révolution est sa priorité », a-t-il dit.
Le communiqué ajoute que l’article premier de la constitution de 1959 « est clair, et à été l’objet d’un consensus entre toutes les composantes de la société. Il préserve l’identité arabo-musulmane de la Tunisie et insiste sur son aspect démocratique et civil, puisqu’il dit que l’Islam est la religion de l’Etat avec tout ce que cela induit comme sens ». Fathi AYADI ajoute que « l’identité et la religion de la Tunisie sont ancrées dans chaque tunisien et ne sont pas menacées », Il appelle les membres de la constituante « à la nécessité de prendre en considération les spécificités de l’identité du pays et sa préservation, lors de l’élaboration de la nouvelle constitution ».
Sahbi Atig, président du groupe parlementaire d’Ennahdha, ajoute qu’il existe un consensus au sein de l’assemblée au sujet «des valeurs humaines et modernistes ; à savoir la dignité, la justice et le développement qui vont figurer dans la constitution, ainsi que les acquis du peuple tunisien quelqu’en en soient les précurseurs. Nous avons invité toutes les parties de la société civile, les associations, les organismes, les ligues et les intellectuels tels que Ahmed Ben Salah, Ahmed Mestiri, Mustapha Filali, Sadok Belaïd pour les consulter, et pour rédiger une constitution consensuelle».
Ensuite, ce fût le tour de Rached Ghanouchi qui a apporté les précisions suivantes : « Le sujet de la Chariaa a fait polémique ces derniers temps, jusqu’à avoir failli scinder le peuple tunisien en deux, s’apprêtant à se faire la guerre. Cette situation ne nous convient pas, puisque les Tunisiens sont tous musulmans ! La révolution ne peut réussir que dans l’unité nationale. Nous ne voulons pas que le peuple tunisien soit partagé à cause d’une idéologie... Nous ne voulons pas introduire un élément capable de diviser la société tunisienne".
"Nous considérons que la Chariaa est un synonyme de l’Islam. La Chariaa n’est pas comme l’imaginent certains, soit un nombre de punitions. Cette partie de la Chariâa ne représente que 0.1% de son texte. L’Islam est justice, clémence, fraternité, progrès, sciences…l’image de la Chariâa aux yeux de la société tunisienne n’est pas claire, car certaines applications de la Chariâa comme en Afghanistan et dans d’autres pays, ont porté préjudice à l’image de la chariâa et l’on assimilée à la violence et au terrorisme. Une partie de la population a donc peur de son application…Certains salafistes nous disent que si l’élite tient à son refus, nous demandons qu’il y ait référendum à ce sujet», indique-t-il.
Rached Ghanouchi explique : «Premièrement, nous ne pouvons pas imaginer un pays avancer sans son élite. Deuxièmement, imaginons que nous optons pour le référendum, c’est prendre le risque de diviser le peuple tunisien et mettre une partie dans le clan de ceux qui sont les ennemis de la Chariaa…Ceci est très grave. Le sens de la Chariâa n’est pas encore clair, alors nous ne voulons pas introduire dans la constitution quelque chose qui divise la population. Il nous suffit que la religion nous réunisse». Il précise Néanmoins que la loi en vigueur en Tunisie est inspirée à 90% de la loi islamique, et que l’Etat ne doit pas imposer une idéologie au peuple, de haut vers le bas. «Nous ne voulons pas reproduire l’histoire du modernisme qui a été imposé par l’Etat», a-t-il dit. Il a réitéré que la constitution doit être l’œuvre d’un consensus, « alors que l’idée de la Chariâa ne réunit pas tous les Tunisiens». Interrogé sur le régime parlementaire que défend son parti, le leader d’Ennahdha a répondu que c’est une des expressions de la démocratie. Concernant les différends au sein de la commission constitutive au sujet du maintien de l’article 1er de la constitution de 1959, Rached Ghannouchi a répondu que son mouvement «est démocratique et prône un islam modéré et que le choix s’est porté au vote. Nous avons dépassé le différend en nous consultant les uns les autres, tel que le stipule l’Islam. Les résultats n’ont certes, pas été unanimes mais il reflète la volonté des deux tiers ». selon lui, "le rôle de l'Etat est d'assurer la sécurité et la stabilité, d'être au service des citoyens, a, et non pas leur imposer un mode religieux".
Chiraz Kefi
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Commentaires
Ecrit par Royaliste 27-03-2012 20:00
Ghannouchi nous dit :'L’Islam est justice, clémence, fraternité, progrès, sciences'
c'est bien, nous on le sait, mais commence a l'enseigner a tes sbires qui ne cessent d'appeler aux meurtres, a couper les mains et crucifier les manifestants
Ecrit par lecteur 27-03-2012 17:12
va dire ça à Jbeli et les gouverneurs nahdhaoui qu'il est en train de nommer
Ecrit par Zico 27-03-2012 12:30
Ecrit par lana 27-03-2012 10:01
"Cette situation ne nous convient pas, puisque les Tunisiens sont tous musulmans ! "
Les tunisiens ne sont pas tous musulmans.
Certes, ils sont une majorité, mais par ses propres propos Mr Ghannouchi renie une part du peuple.
D'autre part, je reconnais à Mr Ghannouchi des talents d'orateur hors pair, dans le sens où il arrive toujours à se contredire sans heurts et ce que je comprends de son discours, c'est qu'en effet, il "accepte" l'opposition à l'application de la chariaa, mais comme nous, pauvres êtres incultes, ne savons pas de quoi il s'agit, il faut d'abord nous rassurer à ce sujet pour mieux nous embourber, moi, j'y crois pas une minute.
Je ne veux pas que la religion dicte mes faits et gestes dans la vie quotidienne, je veux la pratiquer par volonté et croyance, je ne veux pas que la loi m'oblige à adopter tel ou tel comportement.
Ecrit par khammous 26-03-2012 22:55