Lire, une passion élitiste ? |
Publié le Samedi 17 Février 2007 à 13:52 |
![]() A la Foire du Livre qui se tient chaque année au mois d’Avril, le nombre des éditions tunisiennes et étrangères, ne cesse d’augmenter. Pas de pénurie de livres, en témoignent les statistiques montrant que l’édition reste un secteur dynamique avec une production annuelle d’environ 100 livres. En 2006, 1500 ouvrages ont été édités et la Foire du Livre de la même année a accueilli plus de 200.000 visiteurs. Mais, pas d'illusion, les ventes n’ont pas été à la taille de l’affluence. En effet, les ouvrages nationaux et étrangers, dans leurs versions originales, sont souvent hors de prix. Le prix moyen d’un roman est de 28 dinars et peut même atteindre les 50 dinars. Les prix des beaux livres, flirtent avec les 100 dinars, voire plus encore. Les encyclopédies ne sont pas en reste : Entre 120 dinars et 500 dinars pour les plus complètes. Les livres pour enfants ? 15 dinars maximum. Les revues et magasines tunisiens sont un peu plus accessibles (entre 1,8 dinars et 3 dinars) Quant aux importés, une grande partie finit sous la poussière des étalages des kiosques. En effet, payer 10 dinars pour une revue mensuelle spécialisée n’est pas donné à tout le monde. Comme c’est désormais le cas pour tous les produits, vendre un bouquin est une opération marketing. Un livre vanté et faisant l’objet d’une grande campagne publicitaire et d’un tapage médiatique a beaucoup plus de chance de trouver acheteur, même au prix fort. Mais, le tunisien, sans doute inconscient de l’utilité et de la durée de vie du livre, est catastrophé à la vue de certains prix. Prix chers, faible demande et coût de production et de distribution élevé. Comment font les éditeurs et les auteurs pour survivre ? La littérature trouve un soutien de la part du Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine qui s’engage a acheter un quota des tirages effectués pour chaque ouvrage, ou presque. Il dispose d’un budget d’1 million de dinars,en moyenne, pour l’acquisition de ces œuvres. Par ailleurs, la liste des produits utilisés dans l’impression du livre culturel est exonérée d’impôts. Le ministère couvre aussi, les frais de transport du livre tunisien à l’étranger, et subventionne l’acquisition du papier qui sert à la production des livres et ce depuis 1994... Malgré cela, les prix à la vente restent élevés et il faut attendre que le livre sorte en version de poche pour que le plus grand nombre puisse en bénéficier. Sinon regarder, feuilleter, et passer son chemin. Chiraz Kefi |
Commentaires
Ecrit par yamen 01-03-2007 14:58