L’Union pour la Méditerranée est-elle enterrée pour de bon ? |
Publié le Mardi 15 Décembre 2009 à 18:40 |
![]() De passage à Paris, avant d’entamer une visite de trois jours en Turquie, Hosni Moubarak, Président égyptien, a discuté avec son homologue français de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix au Proche-Orient. Mêmes regrets et mêmes espoirs. Mais, il y a bien une autre impasse, celle de l’Union pour la Méditerranée, créée il y a près d’une année et demie, le 13 juillet 2008, et qui fait de moins en moins parler d’elle. Et pourtant, on nous promettait monts et merveilles par l’avènement de cette entité méditerranéenne, qui succédait alors à un processus de Barcelone moribond. Comme quoi les deux rives allaient ouvrir une nouvelle page, où elles devraient pouvoir surmonter les entraves psychologiques, idéologiques et politico-économiques réciproques, pour bâtir un espace méditerranéen où règne la paix, la stabilité et où il fait bon vivre. Mais, il n’en fut rien. Grosses déceptions, s’il en est. D’aucuns imputent l’échec à la guerre de Gaza, qui a fait voler en éclats les bonnes paroles prononcées dans les salons feutrés. Indubitablement, cette énième guerre israélienne était, dans sa barbarie intrinsèque, une circonstance aggravante qui accablait davantage une union d’emblée construite sur un soubassement fragile et bancal. Car, on a beau balayé d’un revers de main toutes les inégalités, et les disparités entre les deux rives de la Méditerranée, rien n’y fait, les réalités finissent toujours par avoir raison des discours. Les rapports entre les deux rives sont chargés de faits historiques qui semblent avoir du mal à être oubliés. Ces clins d’œil réitérés à la colonisation, qu’ils soient pour la glorifier ou la vilipender, des décennies après qu’elle ne survienne, montrent que les relations entre l’Europe et les pays du Sud ne se sont pas encore rassérénées. A l’inverse, les complexes perdurent, qu’ils soient de supériorité, ou d’infériorité. C’est ce qui fait que les rapports entre ces deux espaces géographiques aient tendance à se gripper pour peu que des événements politiques soient interprétés diversement ici et là. La critique que le Nord considère légitime, au nom des valeurs universelles qu’il est supposé défendre, est perçue par le Sud comme une ingérence héritée de la période coloniale, et comme une atteinte à son indépendance et sa souveraineté. La méfiance est donc réciproque, les tensions existent à l’état latent, nonobstant les discours officiels qui prônent, vaille que vaille, la solidité des liens et l’ancrage des amitiés. Et puis, entre Nord et Sud, le hiatus est très profond, et émaillé d’antonymes. Le Nord est démocratique, et fait de la liberté de penser et de s’exprimer un idéal de vie, le Sud peine à combler son déficit démocratique, et à se réconcilier avec l’expression libre et plurielle. Un décalage économique les sépare également. Le Nord est un pôle industriel, scientifique, et technologique d’avant-garde, et le Sud n’a pas encore réussi à solidifier son fragile tissu économique et industriel. Le Nord détient les richesses, et sert de bailleur de fonds, et le Sud est un récipiendaire d’aides publiques au développement, dont est tributaire une majeure partie de ses projets de développement dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’infrastructure etc. Certes, l’Union pour la Méditerranée a tenu compte dans sa conception tant initiale que remodelée, de tous ces aspects en prônant une coopération économique et des projets communs, créateurs de richesses, ce qui est de nature de favoriser le développement politique et de faire cesser les conflits tant culturels et idéologiques, que militaires, en l’occurrence le conflit israélo-palestinien. Mais, elle a trébuché au premier soubresaut, que les incompréhensions et les défiances mutuelles n’ont fait qu’aggraver. L’UPM sera-t-elle vouée au même destin que le processus de Barcelone ? Au point où en sont les choses, la réponse ne peut-être que par l’affirmative. Même ses instigateurs et ses défenseurs initiaux semblent s’en persuader, en s’abstenant ne serait-ce que d’en évoquer l’état d’avancement. L’enthousiasme du départ s’est donc émoussé ; il était pourtant si débordant, que les l72 millions habitants du Sud se sont mis à rêver…mais, ils n’en sont pas à leur première désillusion. H.J. |
Commentaires
Ecrit par Tounsi2 bis 20-12-2009 10:51
Simplifiez vous la vie, comme je l'avais dit, considérez la méditerranée comme un "immeuble" nécessitant un Syndic, point c'est tout.Changeons le terme UPM par "FCM" "For Clean Méditerranée".
Ecrit par Dédé 18-12-2009 02:44
C'est vrai, nous avons besoin de sel aussi !
Ecrit par Spinosa 17-12-2009 13:48
Ecrit par Dédé 17-12-2009 13:07
Ne vous avais-je dit qu'il entretient la confusion, l'amalgame et affectionne les coups bas ?
Quand je l'ai épinglé avec son deuxième pseudo, il s'est empressé de s'excuser pour ne pas perdre la face.
Ecrit par Ben Whirlpool 17-12-2009 09:07