La Tunisie, le Maroc et la Libye opposent un niet aux plateformes de débarquement |
Publié le Vendredi 29 Juin 2018 à 17:00 |
![]() Le ministre des Affaires étrangère, Khemaïs Jhinaoui, a déclaré ce vendredi que la question des "plateformes de débarquement" n’a pas été proposée à la Tunisie, signalant que notre pays a affirmé, à plusieurs reprises, son opposition à de telles structures. Dans une déclaration aux médias à l’issue de sa rencontre avec l’émissaire onusien en Libye, Ghassen Salama, le ministre a reconnu que l’afflux des migrants a provoqué une crise politique en Europe, signalant que la question migratoire ne peut-être réglée par "le refus de l’autre ou l’installation de pareilles plateformes". Il a prôné "une lutte contre toutes les formes d’immigration clandestine, tout en encourageant la migration légale". L’Europe a besoin d’un appui humain démographique en dehors de son espace géographique, et les jeunes des pays sud-méditerranéens et africains souhaitent travailler en Europe, a-t-il indiqué en substance. L’Allemagne avait proposé l’année dernière à la Tunisie d’accueillir des centres d’accueil pour migrants. Lors de sa visite en février 2017 à Berlin, Youssef Chahed avait tenu tête à la chancelière Angela Merkel à ce sujet, rejetant l’idée d’installation de camps de réfugiés sur le sol tunisien, pour accueillir des migrants et alléger le fardeau sur l’Europe. La Libye avait tout récemment opposé un niet à l’avènement de ces centres à l’intérieur de ses frontières, tout en préconisant de commun accord avec l’Italie de mettre en place des "centres d'accueil et d'identification de migrants", à sa frontière externe sud. En visite éclair lundi dernier à Tripoli, le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, n’a pas, néanmoins, précisé dans quels pays ces centres devaient être installés. Le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, a rejeté hier jeudi 28 juin l’instauration de ces centres sur son sol. "Le Maroc rejette et a toujours rejeté ce genre de méthodes pour la gestion de la question des flux migratoires", a-t-il déclaré après une rencontre à Rabat avec son homologue espagnol Josep Borrell, en dénonçant les "solutions faciles" et les "mécanismes contre-productifs", rapporte l’AFP. L’organisation internationale pour les migrations (OIM) a estimé ce vendredi que les centres de gestion des migrants devaient être situés en Europe. "La solution doit être européenne", a affirmé un porte-parole de l’agence onusienne, cité par Reuters. L’Europe est confrontée d’emblée à un front de refus pour donner corps à ses plateformes de débarquement en dehors de l'espace de l'UE, une idée qui ne fera que déplacer le drame au lieu de le résoudre. Les flux migratoires continueront à déferler à bord d’embarcations de fortune, fuyant la misère, le chômage et l’absence d’horizons dans les pays d’origine, et nombreux seront les jeunes qui y laisseront leur vie…la solution c’est de leur redonner espoir et des perspectives pour rester sur leur sol, et non de les confiner dans ces humiliantes plateformes de débarquement. Gnet |
Commentaires
Ecrit par Agatacriztiz 01-07-2018 14:43
Voilà le vrai problème...
Ecrit par Khaireddine 30-06-2018 10:10
La main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit.