Omar Mestiri : « Les médias sont indignes du Tunisien de 2011 »

Publié le Samedi 25 Juin 2011 à 13:39
Zakeya Hdiji et Omar Mestiri, directeur de Radio KalimaLe magazine électronique Kalima est né en 2000. En 2008, c’est devenu une radio, qui diffuse ses programmes sur internet. En 2009, l’ancien régime a confisqué le matériel et fermé le local. Depuis, la radio a trouvé refuge à l’étranger et est revenue en Tunisie après le 14 janvier. Le directeur Omar Mestiri observe une grève de la faim depuis le 21 juin. Pourquoi ? « Il faut libérer la presse audiovisuelle de la censure qui continue à exister après la révolution. Nous réclamons notre droit de diffuser sur la bande FM ».

Des obstacles de tous genres
Un directeur d’une radio observe une grève de la faim, pourtant on a noté l’absence des « confrères » de la presse audio visuelle. Zakeya Hdiji s’étonne : " Rien que par curiosité journalistique, ils devaient être présents. Notre moral reste toutefois intact. Nous avançons, même si nos correspondants à l’intérieur du pays travaillent dans des conditions extrêmes. Nous sommes même incapables de renouveler nos cartes d’identité parce que nous appartenons à cette radio. Nous subissons des campagnes de diffamation de tous genres dans presque tous les supports médiatiques ".

Médias indignes
Ensuite, parole à Omar Mestiri, visiblement épuisé, il souligne : " On essaye de nous conduire vers des élections avec des médias conditionnés. Personne ne pourra nous convaincre qu’il est normal que les procédures prennent autant de temps pour l’obtention de la bande FM. Nous avons tout fait pour avoir ce droit. Les autorités concernées ne nous laissent pas le choix. C’est pour cela que je suis en grève de la faim, même si je n’adhère pas à ce type d’action. La possibilité de s’adresser à des instances internationales ? Ce n’est pas encore d’actualité. En Tunisie, nous n’avons pas besoin d’une instance de contrôle mais d’une agence pour gérer les fréquences radios. Les médias post révolution? Ils ne sont pas dignes du Tunisien de 2011. Le citoyen est bien plus intelligent. Il n'a pas été dupé par le système Ben Ali et il ne le sera plus jamais ".

Non à l'exclusion
Les radios qui existent avant le 14 janvier ? Omar Mestiri regarde plutôt devant, mais il précise : " Nous demandons que tout le monde soit traité sur le même pied d'égalité. S'il y a des impôts à payer, il faut que toutes les radios le fassent. A titre d'exemple, Mosaique FM s'est montrée prédisposée à se plier aux règles et devrait être suivie par tous les autres. Chez Kalima, nous sommes contre l'exclusion de qui que ce soit. Nous demandons tout simplement que la concurrence soit loyale et qu'il n'y ait pas de disparités ".

La police politique est encore là
Faten Hamdi, journaliste de Radio Kalima, prend ensuite la parole et dénonce : " L'ancien système est encore là. Nous sommes quotidiennement harcelés par la police politique qui nous rend visite dans nos locaux. Ils nous mettent encore la pression, mais nous leur disons que malgré tout, nous continuerons à lutter et que nous couvrirons avec le peu de moyens que nous avons, les prochaines élections. Nous n'avons pas craqué sous Ben Ali. Ce n'est pas maintenant que nous allons plier ".
Selim Slimi

 

Commentaires 

 
#13 Soutenons le mot libre
Ecrit par abeladdidi     28-06-2011 12:55
Il faout etre solidaire avec Kalima Halte au sensure Il faut manifester signer des petitions Il faut bouger c tres graves!!!!!
 
 
#12 Rien compris
Ecrit par khammous     26-06-2011 23:56
Franchement je n'ai rien compris.Cette radio critique qui ? Pourquoi est- elle en grève ? Il n'y a pas de pensée unique après le 14. De quel bord serait elle? Police politique dîtes vous? Laquelle il en a de plus en plus chez nous vu qu'on se propose de vous sortir une liste de 30000 inéligibles avec détails ?Aurait -il critiqué la révolution ? On n'en est pas encore là .Il faut attendre qu'on ait achevé d'élire une Constituante avec pouvoir absolu pour en parler
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#11 g l'impression que rien n'a changé apres la surnommée révolution
Ecrit par tounseya horra     26-06-2011 10:11
malheureusement les médias qui ont soutenu ben ali et son clan sont encore là et les autres comme kalima qui ont résisté face aux ben aliens et aux trabelsiens n'ont pas encore obtenu leur autorisations meme les nouveaux medias comme sabra fm de kairouan.une question qui se pose pourquoi ce gvt a trouvé une place à 94 partis politiques mais pas de fréquences aux radios aucun nouveau media apres la dite révolution.
 
 
#10 liberez les fréquences
Ecrit par savapa     25-06-2011 20:00
Lorsque je vois que des personnes comme Mr Mestiri et Mme Ben Sedrine,qui ont dédié leur existence à la liberté sous toutes ses formes bannis du paysage médiatique et que les ex-laudateurs de l'ère mauve (Le temps) et les putschistes du syndicat des journalistes (Nessma) se sont fait une place au soleil dans la tunisie post-révolution, On est en droit de se dire que quelque chose ne tourne pas rond.Il est du devoir de tout démocrate de soutenir la radio Kalima dans son noble combat.
 
 
#9 Mr. Patience?
Ecrit par Ab     25-06-2011 18:20
Fantastique! On défend la liberté d'opinion et on accuse les autres de l'entraver. Très bien jusque-là.
Mais dès qu'on pense différent, on est traité de vendu. Je ne comprends plus. Je dois être payé, pour penser différemment?
Normal, la vérité absolue est dans votre camp, les autres, pour penser autrement, ils doivent être payés, sinon comment serait-ce possible?
Cela porte un nom bien connu... Regardez-vous bien dans une glace, vous verrez un despote en herbe.
 
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