Pascal Lamy s’improvise en épicier |
Publié le Lundi 09 Février 2009 à 18:27 |
![]() Pourtant, on pensait que l’OMC, héritière de la défunte GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) était le cadre mondial du libéralisme moderne. N’est-ce pas la structure qui est censée fixer les règles pour l’accomplissement de tout le flux des échanges commerciaux dans leurs diverses variantes industrielles, agricoles et de services. L’organisation n’est-elle pas, par ricochet, au cœur du système économico-financier planétaire ? Son chef, ne semple pas, en tout cas, l’approuver. En ces temps de crise, il a préféré faire profil bas, réduisant le périmètre d’intervention de l’organisation dont il a la charge et la comparant à une simple épicerie. Au-delà de l’aspect cocasse de l’analogie, les propos de Lamy prouvent, si besoin est, que l’ordre économique mondial marche bien sur la tête. Les illustres structures qui sont censées le régir et le gérer, se révèlent impuissantes, et dépassés par l’ampleur des dérives qui ont conduit la planète à la situation dans laquelle elle se trouve aujourd’hui. S’il ne présente pas la solution miracle pour sortir du bourbier, pas moins que l’armada des experts et économistes qui peinent à entrevoir le bout de tunnel, Pascal Lamy, en épicier averti, met en garde contre les tentations protectionnistes qui sont en train de s’emparer de certains gouvernements. Une telle démarche dénoterait, pour le paraphraser, d’une certaine naïveté dont le résultat est de mener ceux qui la suivent à l’isolement voire à l’autarcie. Ce qui casserait l’élan des échanges mondiaux qui sont le seul élément qui marche, et qui génère de la croissance en ces temps de vaches maigres. Donc pas de frilosité excessive ni de retour au Moyen-âge. Que faire ? Le directeur général de l’OMC, qui tangue entre socialisme et libéralisme, préconise l’ouverture économique, et non la libéralisation, synonyme de dérégulation. L’économie doit être dotée de mécanismes de contrôle et de régulation, ce qui sous-tend la présence d’un Etat fort et non interventionniste. Le chef de l’OMC préconise, par ailleurs, l’institution d’un système social fort et collectif, à même de prévenir la tendance grandissante vers l’épargne individuelle, un frein à la consommation et à la croissance. Une heure de débat, utile, où différents aspects de la crise économique ont été évoqués. Sans aucune certitude toutefois. Sauf celle de la profondeur, et de la gravité de la crise, qui a tout l’air de s’inscrire dans la durée. Et les pays en voie de développement ? La crise a fait oublier aux pays riches leurs devoirs à leur égard. L’aide publique au développement serait-elle gelée ? On n'en parle plus en tout cas depuis un bon bout de temps. Pascal Lamy, qui se veut être l’ami des pauvres et des riches, n’est pas d’accord pour que l’argent destiné à l’aide publique au développement soit récupéré par les bailleurs de fonds. D’autant que les pays pauvres subissent de plein fouet les retombées d’une crise dont ils n’étaient aucunement responsables. Mais, l’épicier ne paraît pas avoir un quelconque pouvoir coercitif pour pouvoir rappeler à l’ordre des Etats pingres et égocentriques. Gnet |
Commentaires
Ecrit par alain 24-02-2009 14:28
Ecrit par Mohamed 09-02-2009 23:33