Pétrole- une malédiction pour les Arabes

Publié le Lundi 26 Novembre 2007 à 11:22

Gisements pétroliers.Le pétrole : Est-ce une bénédiction ou une malédiction pour la région arabe ? C’est plutôt une malédiction qui consacre "la clientélisation de la vie politique" et maintient la région dans ses retards endémiques.

L’analyse peut paraître de prime abord paradoxale, mais elle s’inscrit dans le droit fil des contradictions profondes qui caractérisent la région. La manne pétrolière qui devrait constituer un facteur de développement et de progrès social pour le monde arabe n’a fait que l’empêtrer dans ses archaïsmes et l’inféoder aux forces étrangères.

"La manne pétrolière a donné naissance à une classe politique-Etat et rendu impossible la gestation d’une société civile autonome et l’avènement de la démocratie dans le monde arabe
», a souligné Rachid Ouaissa, universitaire, dans une intervention intitulée « La nouvelle constellation géopolitique de la question de l’énergie », qu’il a présentée lors d’un récent séminaire à Tunis sur la « Question de l’énergie ".

Plus la production de pétrole augmente, plus la présence étrangère dans la région sera importante. Tout espoir pour une évolution démocratique sera minime. Ce qui donnera lieu au renforcement de l’islam politique avec des forces de résistance qui se forment pour défendre la région contre l’invasion étrangère, a-t-il indiqué en substance.

Selon le conférencier, les pays arabes ont manqué deux occasions : « la première avec l’Empire Ottoman et la deuxième avec la colonisation et la décolonisation qui a donné lieu à des Etats post-coloniaux rentiers ».

Union méditerranéenne : danger

Evoquant l’Union méditerranéenne, le conférencier a prévenu l’assistance qu’il allait s’écarter du politiquement correct. « L’union méditerranéenne prônée par Sarkozy est une rencontre entre les anciennes forces coloniales et leurs clients du Sud. Elle repose sur deux piliers : le terrorisme et l’énergie ». Et d’ajouter : « Sarkozy est allé vendre des centrales nucléaires à la Libye et au Maroc. L’objectif est de faire de l’Afrique du Nord un dépotoir des déchets nucléaires de l’Europe ».

Et l’UMA ?. Elle est juste une rencontre entre chefs d’Etat. Les mots démocratie, peuple ne sont cités nulle part dans sa charte fondatrice, a-t-il estimé. « Or, aucune union maghrébine et encore moins une union arabe n’est possible sans la démocratie. »

Au retard politique, s’ajoutent les difficultés économiques de la région et son incapacité à prendre son destin en main. Que faire pour relancer des économies fragiles et dépendantes. « Il faut absolument s’industrialiser et créer de véritables marchés de consommation », a recommandé le conférencier. Et de déplorer : « Maintenant, les vieilles technologies quittent l’Europe pour aller en Asie (Chine, Inde) et non dans le monde arabe qui n’est pas compétitif dans ce domaine ».

Et si l’Afrique du Nord faisait un deal avec l’Europe «l’énergie contre la technologie », a-t-il suggéré, histoire de l’inviter à ne plus se contenter d’une consommation passive de l’énergie et à investir dans les nouvelles technologies.

Des rivalités autour du gaz

Oléoducs gaziers.Rachid Ouaissa a auparavant développé les deux théories qui s’affrontent quant à l’avenir de la gestion énergétique dans le monde.

La première prévoit un acheminement vers la bonne gouvernance avec la demande que formuleront la Chine et l’Inde pour l’avènement d’institutions internationales à l’instar de l’OPEP.

La deuxième est la militarisation de la question énergétique c'est-à-dire le déclenchement de conflits militaires autour des zones énergétiques : « les guerres de Koweït et d’Irak ne sont qu’un avant-goût ».

Ce professeur à l’Université de Leipzig ( Allemagne) prévoit une crise aigue à l’horizon de 2025. A cette échéance, ce n’est plus le pétrole qui sera source de conflit mais le gaz. Il s’est attardé sur les rivalités qui se font jour autour des tracés des oléoducs. A ses yeux, l’opposition à l’entrée de la Turquie à l’Union européenne est motivée par des considérations énergétiques, étant donné que la Turquie constitue une importante zone de transit

Ce faisant, d’ici 2025, 2 milliard de km de pipeline traverseront le monde. Les rivalités iront en s’exacerbant.

H.J.

Razzia sur le sous-sol tunisien

 

Commentaires

 
#2 les conflits sont le résultats à  la co
Ecrit par Salaheddine     26-11-2007 13:32
l'impact du pétrole sur l'es économies n'est pas restreins aux pays du moyen orient mais sur tous les pays gros producteurs. je me rapelle l'émission de Geopolis de Claude Serillon sur France 2 qui traitait se sujet. Pratiquement tout les pays gros producteurs d'hydrocarbures ont une économies mono polaire...
quand aux conflits vous remarquez facilement que les gisements du pétrole et/ ou de gaz sont dans la plus part de temps dans des zones frontalières. des fontières qui sont tracées de l'époque coloniale.... c'est une stratégie des pays coloniaux sortants en vue d'intensifier les conflits "futurs" entre pays colonosiés et donc de prolonger leurs main mise sur ces derniers en jouant le rà´le de l'agent de police et faire fructifier leurs industrie d'armement...
cette stratégie n'est pas basée seulement sur les sources d'hydrocarbure mais aussi sur des arguments sociaux... prenez l'exemples des pays des lacs en afrique centrale les frontières sont déssinées par la GB sans respect de l'historiques de la disposition ethnique... on se rapelle facilement ce qui passé au Rouanda...
 
 
#1
Ecrit par A.H     26-11-2007 12:39
A un certain moment de l'histoire c'est l'eau qui a été source de conflis, aujourd'hui c'est le pétrole et demain le gaz.
j'ai de plus en plus la conviction que l'homme est égoiste de nature, il peut se permettre de protèger ces interrets au prix de la vie.
La seule solution pour notre pays, n'ayant plus confiance en le monde arabe, est d'investir dans un capital humain hotement qualifié autour d'une démocratie réelle.
 
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