Plan anti-inondations : coûteux et complexe

Publié le Jeudi 18 Septembre 2008 à 11:03
Le spectre des inondations hante les Tunisiens, et les souvenirs douloureux des années passées sont difficiles à oublier. D’autant qu’un plan anti-inondations global peine à se mettre en place. Motif principal, son coût exorbitant : 600 millions de dinars.

Tunis Ouest a été décrétée zone prioritaire en matière de lutte contre les inondations. La protection de la zone nécessite une enveloppe de 101,295 millions DT. Une convention de prêt conclue entre le gouvernement tunisien et la Banque japonaise de Coopération internationale (JBIC) stipule un financement de cette banque d’une partie du projet, d’une valeur de 6808 millions yen soit 75,393 millions de dinars tunisiens.

Inscrit au 11è plan qui consacre une enveloppe totale de 220 millions de dinars à la lutte contre les inondations, le projet Tunis ouest constitue la première phase du projet de protection de tout le Grand Tunis contre les eaux pluviales, conformément aux recommandations de l’étude réalisée en 2003 par un bureau franco-tunisien qui a mis à l’index plusieurs défaillances et a appelé à l’urgence de les pallier. Mais, où trouver une somme de 600 millions de dinars à l’heure où les bailleurs de fonds semblent plutôt pingres ? Pas de solution providentielle pour le moment, et de la à dire que les quartiers de Tunis continueront à être submergés par les eaux pluviales, il n y a qu’un pas que les Tunisiens ont déjà franchi.

Entre-temps, des projets non stop sont réalisés ici et là pour parer aux plus pressés : 40 millions de dinars dépensés dans le 8ème plan, 105 millions de dinars au 10è plan. Mais rien à faire, la capacité des ouvrages d’art édifiés, quelle qu’en soit la taille, reste limitée et insuffisante pour faire face à la force de l’eau, précise un document officiel du ministère de l’Equipement.

Pour revenir à Tunis ouest, il y a péril en la demeure. Un million d’habitants des cités à forte densité urbaine situées à La Manouba, au Den Den, au Bardo et dans toutes les régions limitrophes de la Sekha (lac) d’Essijoumi sont sérieusement menacés par ces fortes pluies subites et torrentielles de plus en plus fréquentes en période automnale. Le dispositif de protection annoncé vise à protéger la région de la crue de Sebkhat Essijoumi, Oued Guerianna et Khaznadar, mais pas dans l’immédiat.

Puisque le projet ne devra démarrer que vers la fin de 2009 ou même au-delà, après le parachèvement du processus de ratification du prêt japonais et la réalisation des études définitives. Un appel d’offres sera en ce moment là lancé pour le démarrage des travaux.

Le projet comprend quatre composantes:
*Réalisation d’un canal pour aspirer la Sebkha d’Essijoumi en la reliant à Oued Meliane sur une longueur de 6 km,
*Extension et aménagement d’Oued Guériana au niveau de la cité Ezzouhour sur une longueur de 3 km,
*Extension et aménagement d’Oued Khaznadar jusqu’aux confins d’Ibn Sina à Ksar Essaïd sur une longueur de 3 km,
*Mise en place d’un canal périphérique longeant le boulevard 7 Novembre à partir de l’échangeur de Ksar Essaïd pour relier les Oueds de Khaznadar et Gueriana à la Sebkha d’Essijoumi sur une longueur de 3 km.

Et il ne faut pas confondre ce projet qualifié « d’herculéen », par une source du ministère de l’Equipement, avec les travaux de routine en entrepris actuellement dans cette zone par la municipalité. Des travaux de routine, il y en a également au niveau du ministère de l’Equipement qui dit mener une action permanente. La direction des eaux urbaines du ministère entreprend le curage de quelque mille km de canaux de différents calibres et des cours des Oueds. Au cours de la saison estivale, le travail se concentre, nous dit-t-on, au niveau des dalots fermés pour enlever les détritus jetés délibérément par les citoyens tels que des fragments de réfrigérateurs ou de carcasses de voitures. «Le curage concerne également les bassins de collecte d’eau afin qu’ils soient prêts pour accueillir les eaux pluviales".

Le ministère de l’Equipement et de l’Habitat tient à rappeler que les inondations existent depuis la nuit des temps, mais elles se sont transformées en phénomène réel du fait de la croissance démographique et de l’urbanisation à outrance notamment dans le Grand Tunis et les grandes villes. Alors qui peut éviter que cette urbanisation ne se fasse encore plus dans l’anarchie au mépris de la loi ? Des quartiers entiers dont le prix du m² crève le plafond n’ont-ils pas vu le jour dans des quartiers inondables ? Qui en a ordonné la construction ? Qui en a signé les plans d’aménagement ? Qui a octroyé les permis de bâtir ? Si l’on veut être mieux outillés pour faire face aux phénomènes naturels, ne devrait-on pas s’attaquer au mal à la racine. Ou va-t-on se contenter des demi-mesures et des rafistolages qui, excepté leurs effets provisoires, sont inefficaces et reviennent extrêmement cher à la collectivité.
H.J.
 

Commentaires 

 
#3 Il y a une solution!
Ecrit par Mizerella     20-09-2008 16:48
Les zones inondables sont bien connu pour tout le monde. La solution est de démolir tous les bâtiments dans ces régions et les transformer en jardins. L'eau trouvera son chemin naturel sans dépenser un millime.
 
 
#2 quelle irresponsabilité
Ecrit par kahloucha     20-09-2008 15:18
600 millions de dinars est le cout des projets qui sauveront le grand tunis des innondations.c 'est le prix a payer lorsque les responsables qui octroient les permis de constructions ne sont pas jugés et se croient a l abri de tout controles et de toutes sanctions.600 millions de dinars construisent je ne sais combien de kilomètres d autoroutes , des dizaines d hopitaux et des dizaines voir des centaines d entreprises.faisons en sorte que ce genre d erreur ne se reproduit plus.
 
 
#1 Le provisoire qui dure
Ecrit par NB     19-09-2008 11:02
Nous allons voir le grand Tunis les jours de pluie. Arrêtez de faire de la pub. Depuis l'indépendance il n'y a que des programmes d'assainissement et les inondations sont plus graves et dangereuses!
Un programme de routine et pas plus par l'Onas.
 
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