Que serait la France sous François Hollande, s'il est élu ? |
Publié le Jeudi 26 Avril 2012 à 14:00 |
Au fur et à mesure que l'échéance du 6 Mai approche, les joutes oratoires vont crescendo entre le candidat sortant, Nicolas Sarkozy, et le candidat PS, François Hollande en tête du premier tour, et toujours indétrônable dans les sondages. Nicolas Sarkozy, dont les chances d'être reconduit à l’Élysée s'amenuisent aux dires des sondeurs, ne cesse de se "lepéniser", pour rallier les voix du front national. Il s'investit à fond dans les thématiques défendues par Marine Le Pen, en s'attaquant à l'islam et à l'immigration, s'affichant clairement en faveur de la préférence nationale. Pour mettre en difficulté son concurrent, le candidat de l'UMP sort l'argument de Tarek Ramdan, l'islamologue suisse, qu'il dit "appeler à voter Hollande", chose que le candidat PS a démenti, accusant son rival "de mensonges et d'amalgames". Sarkozy et Hollande, ce sont deux styles différents ; le candidat PS a tenu à l'afficher mercredi lors d'une conférence de presse tenue à Paris devant des centaines de médias français et internationaux. Se démarquant d'emblée de son adversaire, et de ses multiples diatribes contre les médias, le candidat socialiste dit son respect pour les médias : " j'ai du respect pour l'institution que vous représentez, indispensable en démocratie". Le candidat socialiste a profité des questions des journalistes pour les assurer et les rassurer de son attachement à la liberté des médias, même si cela peut se conjuguer, parfois, avec impertinence : "ne comptez pas sur moi pour faire des procès à la presse, même si la presse peut me faire des procès. Même s'il y a un journaliste qui est impertinent, je ne le blâmerai pas, et je ne provoquerai pas le rire dans la salle", indique-t-il en allusion au président sortant. "En m'adressant à vous, je m'adresse à tous les Français, vous êtes des médiateurs, ce je dis, vous allez le transmettre, le diffuser avec des commentaires", souligne-t-il. Le score élevé réalisé par Marine Le Pen lors du premier tour des élections était un thème récurrent lors de la conférence de presse. François Hollande l'explique par la crise financière, économique, sociale, industrielle et morale. "Il y a aussi une défiance à l'égard de l'Europe, une peur du monde", indique-t-il, citant "l'accumulation des promesses non-tenues dont la responsabilité du candidat sortant est grande". François Hollande a réitéré son attachement à la laïcité "qui doit être respectée pleinement dans tous les domaines, avec une liberté que chaque religion doit avoir, car, ça fait partie de la loi de 1905". Interpellé sur le vote des étrangers, qui lui vaut des attaques du clan adverse, le candidat socialiste rétorque : "je l'ai inscrit parmi mes 60 engagements avant le 1er tour, je ne vais pas changer mes engagements en fonction des résultats des élections, à un moment où mieux vaut être dans la constance que dans la contradiction". Interrogé sur sa démarche de courtiser les électeurs du front national, François Hollande dit qu'il s'adresse en priorité aux électeurs de gauche. "Les électeurs du front national, tout le monde connaît leurs déterminants, si le président sortant fait autant sur l'immigration, il sait que ça peut lui être bénéfique. Je ne suis pas sur ce terrain là", affirme-t-il, précisant qu'il s'adresse à ceux qui ont voté pour le FN "pour exprimer une colère, ou une frustration". "Il y a une volonté de changement aujourd'hui qui s'exprime", assène-t-il. Le prochain président doit avoir une exigence d'efficacité, de vérité, d'égalité et d'exemplarité au sommet de l'Etat, pour que chaque citoyen se trouve considéré, respecté, argumente François Hollande, prêchant "un redressement économique, industriel, budgétaire, social et moral de la France". Le candidat socialiste prône une Europe nouvelle. "Je suis européen, tout mon engagement politique s'est construit autour du projet européen", dit-il, réitérant son intention de renégocier le traité européen signé par le président sortant et les chefs d'Etat et de gouvernement européens. "La France ne retrouvera sa place dans l'Union européenne et son rang dans la mondialisation que si elle est capable d'infléchir le cours de la construction européenne, d'investir dans la croissance et dans l’emploi. D’où la dimension que je veux donner au futur traité, pour qu'il prenne la priorité de l'emploi, de la croissance et des grandes infrastructures". "J'ai constaté l'échec de l'Union pour la Méditerranée" "Il n'a pas été question de politique étrangère pendant cette campagne", un journaliste l'a fait remarquer, et François Hollande acquiesce, rappelant certaines de ses positions. "J'étais sévère par rapport à l'attitude envers Kadhafi, et Assad reçu le 14 juillet. J'ai constaté l'échec de l'Union pour la Méditerranée, (UPM), j'ai trouvé précipité la réintégration par la France du commandement suprême de l'OTAN", dit-il. Au sujet de l'Afghanistan , François Hollande dit avoir approuvé l'intervention en Afghanistan au lendemain du 11 septembre, lorsqu'il s'agissait de frapper les talibans et d'arrêter Ben Laden. "En 2008, il y a eu un changement, la coalition est devenue une force d'occupation et de confrontation avec les talibans", réprouve-t-il, annoçant un retrait des troupes d'Afghanistan en fin 2012 s'il est élu. Si c'est le président sortant, ce sera 2013. Interpellé sur la France/Afrique, il admet qu'"une rupture est nécessaire par rapport à des pratiques qui ont desservi la France et l'Afrique". "Je veillerai que les relations entre la France et l'Afrique soient posées sur des principes, dont celui de la solidarité, et des règles dont celle de la démocratie. Je n'accepte pas des élections qui auraient été frauduleuses où que ce soit". Concernant le type de rapports que la France entretiendrait avec les Etats-Unis, s'il était élu, il répond : "même si on a des différences d'approches sur l'OTAN, l'Afghanistan ; nous sommes des alliés. Sur l'Iran, le Proche-Orient, la France, l'Europe et les Etats-Unis doivent agir ensemble". François Hollande interpelle les électeurs du 6 mai. "Les Français auront à choisir entre deux personnalités, deux conceptions de l'action publique, de la République, deux projets". Il oppose "sa cohérence et sa constance" à la démarche de son adversaire : "Le candidat sortant veut diviser, veut séparer, veut opposer. Je suis dans une autre démarche. Je suis socialiste, je suis de gauche, mais je veux rassembler les Français. Je veux les réconcilier, je veux les réunir, je veux les emmener vers ce qu’ils portent de meilleur dans leur histoire, mais aussi dans leurs atouts d'aujourd'hui, dans leur force également, dans leur avenir". H.J.
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Commentaires
Ecrit par TunisiaLover 29-04-2012 12:40
Coté Sarkozy, l'image de France n'a jamais été aussi dégradée dans le monde durant son quinquinnat : commençons par ses prises de positions parfois très hostiles à plusieurs partenaires, la corruption de son entourage ainsi que tous les affaires puants autour de lui. La question n'est alors qui c'est, entre la droite ou la gauche, qui va gagner les élections mais est ce que Sarkozy doit dégager ou non. C'est dommage qu'il n'a pas laissé une autre personne de la droite se présenter à sa place... La France est peuplée d'homme politique de haut niveau mais c'est dommage qu'ils n'ont pas voulu sortir de l'ombre et opter une position de leader ...
Ecrit par savapa 28-04-2012 20:08
Ecrit par hamadi 28-04-2012 12:20
Tél; +21693146106
Ecrit par lana 28-04-2012 08:39
Sarkozy ou Hollande, ils sont tous les deux aussi incompétents.
La différence, c'est que Hollande se prend pour Robin des bois, voler aux personnes qui se sont pliées en 4 pour réussir pour entretenir les fainéants qui préfèrent vivre d'allocations.
Chacun est maître de sa destinée et je n'ai pas l'intention de me serrer la ceinture.
Vous aurez donc compris mon point de vue.
Ecrit par NB 27-04-2012 08:30