Retraites : l’heure de la réforme a sonné |
Publié le Mercredi 14 Mars 2007 à 13:17 |
![]() Le régime de retraite par répartition, en vigueur en Tunisie, montrera dans les toutes prochaines décennies, ses limites. Basé sur la prise en charge des passifs par les actifs, ce régime s’empêtrera, s’il demeurait immuable, dans des déséquilibres inextricables. Et pour cause, l’effectif des affiliés en âge d’activités est appelé à régresser sensiblement à la faveur des passifs, entraînant une explosion des pensions de retraite. S’il a fallu 140 ans en France, pour que la population de personnes âgées de plus de 60 ans, passe de 9 à 18%, il n’en faudra que 30 ans pour la Tunisie pour atteindre les mêmes résultats. Ces projections ont été présentées par Mohamed Chaabane, directeur du Centre de Recherches et d'Etudes de Sécurité Sociale, lors d’une conférence autour du « vieillissement et régimes de retraite : enjeux et défis » organisée récemment par l’Office national de la Famille et de la Population dans le cadre des cercles de la population et de la Santé de la Reproduction. La population âgée de plus de 60 ans, a-t-il indiqué, va presque tripler au cours des 30 prochaines années passant de 943.000 en 2004 à 2.519.000 en 2034. « La population des assurés sociaux retraités va plus que quadrupler au cours de la même période passant de 327.700 en 2004 à 1402.000 en 2034 ».
Explosion des dépenses de soins Ce renversement de la pyramide des âges alourdira les charges des caisses sociales qui auront à faire face à une hausse sensible de la demande des pensions de retraite. L’augmentation de l’espérance de vie aidant, la demande de soins et de médicaments sera sur une courbe ascendante, ce qui entraînera une explosion des dépenses de soins de santé :
« Les dépenses totales de santé seraient de l’ordre de 3320 MD en 2010 et 6600 MD en 2019 et la dépense moyenne par habitant respectivement de 317 D et 585 D. »
Affronter ces défis revient à réfléchir dès maintenant à repenser l’organisation des caisses sociales et spécialement le régime de la retraite. Le chantier sera certes immense et les pays qui s’y sont hasardés, avant nous, se sont heurtés à des difficultés, parfois, insurmontables. Si l’on pouvait s’inspirer de leur expérience, on ne trouverait guère une panacée qui puisse nous sortir de l’ornière. Phénomène irreversible Le phénomène de vieillissement est universel et irréversible, comme l’a souligné M. Châabane. « Seule une croissance économique soutenue, génératrice de richesses, peut limiter d’une manière significative les effets du vieillissement et faciliter l’introduction des réformes. »
Certaines solutions peuvent toutefois être préconisées comme le recul de l’âge de la retraite, l’augmentation des cotisations, une meilleure répartition des charges entre les opérateurs économiques, la maîtrise de l’offre et de la demande de soins, l’organisation des filières de soins. Autant de dispositions qui pourraient limiter les incidences du vieillissement sur les équilibres financiers des caisses. Elles doivent être néanmoins intégrées dans une vision globale et à long terme tenant compte de leur impact socio-économique. Partant d’un principe d’équité sociale, toute réforme doit, par ailleurs, s’attaquer aux incohérences et aux disparités du régime actuel et de ses nombreux sous-régimes. L’unification des deux caisses, CNRPS et CNSS, a été déjà évoquée, elle peine toutefois à se traduire dans les faits, tellement ces deux régimes sont divergents voire inconciliables. Tout processus de réforme s’annonce donc complexe et lourd de conséquences. Il reste cependant incontournable.
H.J. |
Commentaires
Ecrit par sahraoui 17-03-2007 23:54
Ecrit par Pr.Habib Dahdouh 15-03-2007 12:11
Depuis 1985, on entend le même discours alors que les vrais questions ne sont pas abordées du moins directement.
Notre système social est un système d'avant garde, il est parmi les meilleurs systèmes du monde notamment le système du secteur Public.(Régime de retraite).
Vouloir à tout prix aligner le secteur public sur le secteur privé serait une erreur historique, car en matière social il faut "tirer vers le haut et non vers le bas).
Il faut commencer par repenser les régimes du secteur privé et essayer d'améliorer les prestataions de ce régime.
En ce qui concerne le secteur Public il est temps de penser à supprimer les régimes spéciaux qui sont nombreux et injustifiés ( Régime des gouverneur, des membres du gouvernement, des députés...).Concernant l'équilibre financier des caisses de sécurité sociale il faut identifier clairement les problèmes et essayer de les résoudre sans remettre en cause les acquis sociaux des fonctionnaires et des salariés. A notre avis pour atteindre cet objectif d'équilibre financier, une autonomie totale doit être octroyée aux caisses de sécurités sociale, les budgets des caisses de sécurité sociale ne doivent pas être considérés comme des budgets annexes de l'Etat .
L'Eat ne peut d'aucune manière utiliser les fonds des caisses pour financer tel ou tel projets .
De plus les Caisses doivent fructifier leur ressources dans des activités diverses, commerciales et autres .
Enfin il est peut être plus judicieux de revoir la gestion et l'¢organisation administrative et financière des caisses en octroyant plus de libertés et d'¢autonomies aux gestionnaires.