Tunisie, la crise accentuerait l’exode des populations |
Publié le Vendredi 17 Juillet 2009 à 11:20 |
![]() De fortes disparités en termes de niveau de vie continuent à exister entre quartiers aisés et quartiers périphériques des grandes villes ; zones rurales et zones urbaines ; régions frontalières et régions côtières. L’Etat n’a cessé de mettre en place une série de programmes de développement et/ou de solidarité en vue d’atténuer les disparités : "Programme de Développement Régional" (PDR) ; "Programme de Développement Rural Intégré" (PDRI) ; "Programme de Développement Urbain Intégré" (PDUI) ; "Fonds de Solidarité Nationale" (FSN) ; "chantiers nationaux ou régionaux" ; etc. Ces actions ne sont pas parvenues à venir à bout des disparités, notamment en matière de santé. Les disparités apparaissent d’abord au niveau des équipements sanitaires. Par exemple, dans le gouvernorat de Sousse, le nombre d’habitants par lit hospitalier ne dépasse pas 395 en 2007, alors que ce nombre atteint 986 dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, soit un écart de 1 à 2.5. De même, dans le Grand Tunis, le nombre d’habitants par médecin se situe aux alentours de 600 en 2007 contre 3 000 habitants par médecin dans le gouvernorat de Kasserine, soit un écart de 1 à 5. Ces disparités s’illustrent également à travers les dépenses médicales des ménages. Selon l’enquête consommation réalisée par l’INS en 2005, ces dépenses médicales par personne et par an ont atteint 136 dinars dans le Grand Tunis, 134 dinars dans le Centre-est, 116 dinars dans le Nord-est, 108 dinars dans le Sud-est, 85 dinars dans le Sud-ouest, 82 dinars dans le Nord-Ouest, et 64 dinars seulement dans le Centre-ouest. Ces disparités risquent de s’amplifier en temps de crise, à cause notamment du repli de l’emploi dans le secteur « bâtiment et travaux publics ». Dès le début de la décennie en cours, l’emploi dans le BTP a eu tendance à marquer le pas à l’échelle nationale. Au cours du triennat 2004-2007, l’emploi dans ce secteur a accusé une baisse absolue dans plusieurs gouvernorats, et notamment dans les gouvernorats de Béja, Jendouba, Le Kef, Siliana, Mahdia, Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid, Gabès, Tataouine, Tozeur et Kébili. La crise pourrait accentuer cette tendance, suite à la régression des investissements non seulement dans le logement mais aussi dans d’autres activités entraînantes du bâtiment, telle l’hôtellerie. Ce qui retentira sensiblement sur les revenus des ménages résidant dans l’arrière-pays. Ceci est de nature à pousser de nombreux ménages à déserter définitivement les régions intérieures du pays, et à aller s’entasser anarchiquement dans les périphéries des grandes villes côtières. L’emploi dans l’ « artisanat et des petits métiers » est, lui aussi, en repli. L’inondation du marché local par les produits bon marché, provenant du sud-est asiatique, a provoqué une crise de l’artisanat et des petits métiers, naguère source de revenus pour un grand nombre de ménages. Ce phénomène s’est manifesté dans différents gouvernorats, plus particulièrement dans ceux où l’essentiel de l’activité manufacturière est basée sur l’artisanat et les petits métiers : Béja, Jendouba, Le Kef, Siliana, Mahdia, Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid, Gabès, Médenine, Tataouine, Gafsa, Tozeur et Kébili. En période de crise, les emplois salariés générés par les industries manufacturières ne permettent plus de compenser, du moins partiellement, les énormes pertes d’emplois dans l’artisanat et les petits métiers. La crise de l’artisanat contribuerait à éroder sensiblement le revenu d’un grand nombre de ménages, et accélérerait l’exode des populations vers les zones côtières. Les transferts de l’émigration risquent, eux aussi, d’être affectés par la crise. Jusqu’à une date récente, un grand nombre de ménages des régions de l’intérieur bénéficiaient d’un important complément de revenu, provenant de leurs parents travaillant à l’étranger. Or, en période de crise, cet apport de l’émigration risque de s’étioler.. La compression des transferts des émigrants se répercuterait négativement sur le revenu des ménages tunisiens, et plus particulièrement ceux de l’intérieur du pays. En somme, la crise pourrait accentuer la pauvreté dans les zones marginales du pays, appelées couramment « zones d’ombre ». Elle pourrait donc déplacer les contraintes sanitaires des "zones d’ombre", en majorité rurales, vers les périphéries marginales anarchiques des grandes villes. D’où l’intérêt d’accorder plus d’importance aux programmes de soutien et de prévention non seulement des "zones d’ombre rurales", mais aussi et surtout des quartiers anarchiques des grandes villes. Synthèse de Gnet
*Ce sujet a été développé par Hassine Dimassi, économiste, dans sa communication : "Risques et défis de la crise sur les populations vulnérables". La Tunisie face à la crise : Un économiste prévient |
Commentaires
Ecrit par mm 20-07-2009 19:38
On ne fini jamais de dire que c'est la volonté de Dieu; c'est faux, Dieu ne veut pas que ses creatures soient maudites durant leurs existences sur Terre,certes, c'est lui qui nous a crée riche et pauvre, du sud ou du nord, sur la cote ou sur les frontieres de l'Algerie et de la Libye, dans le but de nous rendre utile l'un à l'autre. C'est sur que le sud presente des choses aussi belles et importantes que la cote et que nous devons savoir exploiter ces richesses pour nous offrir un meilleure avenir et balayer cette image du sud pauvre, seche. Les citoyens des zones depourvus doivent faire le maximum pour attirer les investissements dans leurs zones et profiter de l'aide de l'etat pour donner confiance à leurs descendances et dire à son fils et sa fille qu'il vaut mieux retourner et investir dans les terres des aieuls pour explorer ses tresors enfouis au lieu de s'entasser dans la capital à la recherche d'un reve impossible et à la joie du luxe et du comfort.
Nous devons se serrer les mains et echanger nos idées et nos experiences et arreter nos pensées racistes dans toutes les regions qui ne font que nous eloigner dans notre meme pays.
Je tiens aussi à souligner: il ya des banques qui ont peur de certains de leurs clients s'il envisagent un jour de retirer leurs fortunes et se diriger vers une autre banque. Une histoire ordinaire sauf que ces clients n'ont jamais eu de diplomes d'ingenieurs ni de doctorants, ne savent meme pas lire un journal, mais Dieu leurs a offert des fortunes colossales et savent faire du bon BUSINESS.
Alors cessons de nous hair, cessons de faire des prejugés et travaillons; Travaillons et que Dieu nous aide tous LES TUNISIENS
Ecrit par Sudiste2 19-07-2009 02:47
Ecrit par Mahdi 18-07-2009 16:44
ils tuent nos artisans
Ecrit par MIMO 18-07-2009 13:53
Ecrit par Ben Whirlpool 18-07-2009 09:59