Tunisie, la SONEDE vend le m3 d’eau à perte |
Publié le Mercredi 08 Septembre 2010 à 01:38 |
Le mètre cube d’eau revient à la SONEDE à 685 millimes, elle le vend à 585 millimes. 91,5 % des abonnés consomment ¾ du total des eaux distribuées par la SONEDE, et appartiennent à trois catégories : la première consomme moins de 20 mètres cube, la deuxième de 21 à 40 mètres cubes, et la troisième de 41 à 70 m3. Plus la consommation augmente, plus les tarifs augmentent dans un but de rationnaliser la consommation, a déclaré ce soir sur TV7 Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Interrogé sur la dégradation de la qualité de l’eau du robinet, le ministre explique que pour ce qui est de la qualité bactériologique et microbiologique, les eaux tunisiennes sont saines et pures, de l’aveu de l’OMS. S’agissant de la salinité de l’eau potable, le taux est de 0,4 à 1,2 dans le Nord. Dans le Sud, le taux de salinité est beaucoup plus élevé et peut atteindre 6%. La SONEDE a un projet pour la réalisation de 13 sondages dont 10 pour le dessalement des eaux souterraines au profit des régions du Sud, moyennant des investissements de 62 millions de dinars. D’autres projets sont prévus à Djerba, Gabès et Sfax pour le dessalement de l’eau de mer. L’eau est au cœur du secteur agricole, et sa raréfaction entraine des périodes de vaches maigres. Comme c’était le cas de la saison 2009/10, où la production céréalière a baissé de plus de moitié, la production fourragère a reculé de 30% les eaux mobilisées dans les barrages de 330 milliards m 3. Depuis 2000, la Tunisie a entamé un projet de raccordement des différents barrages du pays. La jonction des barrages du centre et du Nord est-elle aussi envisagée, pourvu que son efficience économique soit prouvée. La commission supérieure des marchés vient d’approuver une liste de bureaux d’études pour la réalisation de l’étude de ce projet. L’étude, qui renferme les aspects géologique et géotechnique, sera lancée en début 2011 et rendra ses résultats en mars/avril 2013. L’agriculture, secteur stratégique en Tunisie, est inexorablement affectée par les changements climatiques, en l’occurrence, le déficit pluviométrique. Le facteur climatique sera désormais pris en compte dans la planification du secteur. Il est question, à cet effet, de mener des études prospectives sur les ressources hydriques à l’horizon 2050, et de rechercher des semences adaptées au changement climatique, indique-t-il en substance. Dix variétés de semences céréalières ont été importées. "La politique en la matière est de se limiter à l’importation des semences d’origine, tout en procédant à leur reproduction en Tunisie, pour réduire notre dépendance de l’étranger". Le ministre a, par ailleurs, annoncé que les quantités de céréales collectées jusque-là permettront de couvrir les besoins de la Tunisie jusqu’à février, voire mars 2011. "L’élevage est le premier secteur en agriculture, et assure une valeur ajoutée de 40% au secteur agricole. Ce secteur souffre de nombreuses difficultés dont l’alimentation du cheptel qui dépend encore en grande partie de l’extérieur. 24% des fourrages sont importées, en saison normale. La pression augmente en temps de sécheresse". Un bémol toutefois, la production laitière a triplé, ceci est dû notamment à la majoration du prix de lait à la production, qui a permis aux éleveurs de couvrir leurs charges, et d’augmenter la production, a-t-il relevé. "Pour le mois de Ramadan, on a tablé sur la collecte de 51 millions de litres, on en a atteint 57 millions litres. Par ailleurs, sur les 229 centres de collecte de lait, 200 ont obtenu l’agrément sanitaire". Pour ce qui est des viandes rouges, on a presque atteint l’autosuffisance. Il n’y a pas eu d’importation de viandes bovines cette année pour le mois de Ramadan. Selon les prévisions, la production des viandes rouges atteindrait cette année 120 mille tonnes, contre 117 mille tonnes l’année dernière. Le prix au niveau de la production (carcasse) se situe entre 8,5 et 9 dinars. La production des viandes blanches sera, elle, de 100 mille tonnes. La Tunisie dispose de 336 mille hectares d’agriculture biologique. La consommation des Tunisiens des produits bio est dérisoire, et l’objectif est d’atteindre 1% de la totalité de leur consommation alimentaire. Le ministre a eu à s’expliquer sur le repos biologique institué, selon ses dires, pour préserver les richesses halieutiques, a fortiori, que la surpêche menace notre faune marine. Dans le golfe de Gabès, la surexploitation atteint 30 %, a-t-il déploré en rappelant que la loi tunisienne considère comme infraction dangereuse, toute pêche qui intervient dans une profondeur de 25 mètres, car, son auteur décime ainsi les espèces marines. L’huile d’olive est un secteur stratégique pour la Tunisie, qui est le deuxième producteur et exportateur après l’Union Européenne, a-t-il fait savoir. Les oliveraies s’étendent sur un million 7 mille hectares. Au cours de ces dernières années, la production a régressé, tout autant que les exportations. Au cours de l’actuelle saison, seules 86 mille tonnes ont été jusque-là exportées, contre 200 mille tonnes au cours de la saison 2008/09. L’agriculture demeure un secteur stratégique en Tunisie, a rappelé le ministre en préambule à sa tribune de dialogue avec la famille agricole élargie (sic). Le secteur contribue dans une proportion de 13% au PIB, emploie 18% de la main d’œuvre active, et contribue à raison de 10% dans les exportations et 9% dans les investissements. Le talon d’Achille du secteur est le manque d’encadrement, les agriculteurs ne sont pas structurés, et sont quelque peu livrés à eux même, malgré la multiplication des groupements agricoles qui ne semblent pas s’acquitter, hormis quelques exceptions, de leur rôle comme il se doit. H.J.
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Commentaires
Ecrit par khaddem 13-09-2010 12:44
Ecrit par tohir 12-09-2010 19:17
Ecrit par Mus 09-09-2010 06:19
Ecrit par Si Toyen 09-09-2010 01:42
Ecrit par lotESS 09-09-2010 00:14