Tunisie, la valse des prix des produits sensibles continue |
![]() Force est de souligner tout d’abord, qu’en matière d’enquêtes économiques, et de suivi de l’indice des prix, les intervenants sont nombreux, et il n’y a pas forcément de coordination entre eux. Entre "panier des produits sensibles" confié à l’ONAP, le "panier de la ménagère" qui relève de la direction des enquêtes économiques du ministère du Commerce et "les enquêtes quinquennales de la consommation des ménages", réalisées par l’Institut national de la statistique (INS), il y a de quoi se perdre. Car, même si ces différents organismes poursuivent des objectifs différents, leurs missions se rejoignent, et leurs travaux devraient être conduits à partir des mêmes bases. Il y va de la fiabilité et de la précision des statistiques produites. Mais en réalité, il n’en est rien, chaque partie semble travailler en vase clos, c’est ce qui est source de confusions et de double-emploi. Ceci étant dit, voyons en quoi consiste au juste le rôle de l’ONAP, qui n’a théoriquement rien à voir avec le panier de la ménagère. Le rôle de l'observatoire national des prix et de l’approvisionnement est en effet, de suivre l’évolution du panier des produits sensibles, dans un contexte d’économie de marché. Créé en vertu de la loi du 23 juillet 1994, relative aux circuits de distribution des produits agricoles et de la pêche, l’observatoire a pour mission, de suivre, selon l’article 18 de ladite loi, l’évolution de l’offre, de la demande et des prix au sein des circuits de distribution des produits sensibles. Son rôle est de constituer une base de données renfermant toutes les données et indices relatifs à la production, les prix, la distribution, et l’approvisionnement, et de prospecter la situation de l’approvisionnement à court et à moyen terme. Objectif ultime : fournir des données nécessaires à la régulation du marché, dans un contexte d’ouverture et de libéralisation économique. Depuis 2006, 705 produits sensibles, définis par un bureau d’études, ont été choisis pour faire l’objet d’un suivi régulier. Il s’agit de produits de grande consommation qui sont exposés sur les rayons des grandes surfaces. L’objectif est d’assurer un suivi régulier de l’évolution de ces prix, mis à jour tous les mois. Sur ces 705 produits, l’Observatoire national des prix et de l’approvisionnement a choisi un échantillon de 150 produits répartis en dix groupes : dérivés des céréales, lait et dérivés, jus et boissons, sel et épices, conserves alimentaires, excitants, huiles, sucreries, produits d’hygiène corporelle et détergents. Le suivi des indices et de l’évolution des prix, donne une idée réelle sur les fluctuations des prix des produits sensibles, les raisons de telles fluctuations, ce qui aide à la prise de décision, explique en substance Mohamed Ben Ammara. La moyenne du panier des produits sensibles a évolué au cours de ces dernières années comme suit : 88,400 dt en 2006, 89,400 en 2007, 100 dt en 2008, "une évolution significative due à la flambée des cours des matières premières et des produits alimentaires sur le marché mondial", souligne Mohamed Ben Ammara. En 2009, le panier des produits sensibles est passé à 104 dt. En janvier 2010, il a enregistré une évolution de 0,9 %, par rapport à décembre 2009 pour avoisiner les 105,470 dt. Au cours du premier trimestre 2010, la valse des prix des produits sensibles a continué. En février 2010, le panier a enregistré une légère hausse de 0,1%, par rapport à janvier 2010, pour s’élever à 106.041 dt, et de +2% par rapport à février 2009 où il a été de 103.922 dt. Les prix de certains produits sensibles exposés à Carrefour, Géant, Promogro, Magasin Général, Monoprix ont connu en février une hausse oscillant entre +1 % des jus et boissons (vu la hausse du prix du jus de 10%), de l’huile, des épices, détergents et +2% pour les sucreries. En mars 2010, l’augmentation était de +1,1%, comparé à février 2010, avec un panier de 107.1 dt, et +3,5% par rapport à mars 2009 où il a été de 103.5 dt. La hausse des prix, tous groupes de produits confondus, a été comme suit : jus +14%, huile d’olives +10%, chocolat, confiture, biscuits etc. ( entre +2 et +6%), gel douche (+9%). Alors que les prix des produits laitiers ont été stables, ceux des épices et des conserves ont connu une baisse de respectivement -1% et -2%. Ce faisant, l’ONAP se penche actuellement sur la réalisation de la deuxième partie de l’enquête sur l’affichage des prix dans dix nouveaux secteurs : meubles, électroménager, cosmétiques, parfumerie, hôtels, quincailleries, agences de location de voitures, pressings, pièces de rechange et opticiens, nous confie Hamadi Zayane, chef de services chargé des bases de données à l’ONAP. Cette enquête dont la première partie s’est déroulée en 2009, couvre toutes les régions du pays. Les secteurs étudiés en 2009 étaient les fruits et légumes, viandes blanches, viandes rouges, restaurants, cafés, prêt-à-porter et chaussures, alimentation générale et pâtisserie. Ses résultats ont révélé un taux d’affichage moyen de 81, 4 %, tous secteurs confondus. H.J.
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Commentaires
Ecrit par mustapha 11-08-2010 23:47
Ecrit par citoyen 21-04-2010 15:11
Ecrit par slouma 20-04-2010 21:59
Ecrit par slouma 20-04-2010 21:53