Tunisie : L’affaire Lotfi Nagdh ébranle l’alliance Ennahdha/Nidaa |
Publié le Mercredi 16 Novembre 2016 à 16:59 |
![]() En effet, le sujet de la discorde est essentiellement le retour des Ligues, suspect désigné de la mort de Lotfi Nagdh. Le jour des faits, le défunt a du faire face à une manifestation hostile à Nidaa Tounes, à Tataouine, menée par les Ligues, et où les menaces, jets de pierre et de cocktails Molotov ont fusé de toute part. Lotfi Nagdh est décédé sur le coup. Quatre ans plus tard, le tribunal de première instance de Sousse prononce un non-lieu en faveur des suspects. Quelques heures après la prononciation du jugement, qui a eu lieu tard dans la nuit du lundi au mardi, l’indignation a fait rage parmi la famille moderniste. Al Massar a d’ailleurs, hier exprimé son « inquiétude » face à ce qu’il qualifie « d’indolence de la justice au sujet du sang des martyrs et aux forfaits des criminels appuyés par les Ligues de protection de la révolution ». Al Massar avait indiqué que la cause des martyrs de la liberté et de la dignité ne peut en aucun cas faire l’objet de marchandage au nom du consensus. Il a appelé le président de la République et le chef du gouvernement à respecter le contenu du document de Carthage, notamment en accélérant la levée du voile sur les affaires d’assassinats politiques « afin depréserver la crédibilité du gouvernement et le prestige de l’Etat ». Le parti qui a plaidé pour une justice indépendante, a appelé à ce qu’elle soit réformée, en exhortant les forces progressistes et démocratiques à « réagir rapidement, pour faire face aux tentatives de blanchiment des forces rétrogrades qui ont ouvert la voie aux bandes terroristes et à la criminalité organisée », lit-on dans le communique du parti. Le secrétaire général du Front populaire, Hamma Hammami avait réagi hier sur Radio med, en exprimant sa solidarité avec la famille de la victime, qualifiant les Ligues de protection de la révolution de « bandes criminelles apparues en 2012, pour apporter du soutien au gouvernement de la Troika ». Le communiqué de son parti paru ce mercredi, dénonce le verdict prononcé en faveur des accusés de l’assassinat de Lotfi Nagdh. « Ce jugement est un indice dangereux qui entrave le processus de dévoilement de la vérité au sujet des crimes commis contre le peuple tunisien survenus du temps de la Troika et de la période l’ayant précédée ». Le parti de Hamma Hammami, estime que cet épisode est l’un d’une série d’autres, qui consistent «à noyer la vérité et à asseoir l’impunité que le mouvement Ennahdha tente d’institutionnaliser ». Le Front populaire s’inquiète au sujet du déroulement des procès sur les assassinats de Mohamed Brahmi et Chokri Belaid et tous les dossiers du terrorisme. Le parti a appelé les forces nationales, démocratiques et progressistes à serrer les rangs et à plancher sur la recherche de la vérité dans toutes les affaires d’assassinats et de terrorisme, et de s’opposer au retour des Ligues de protection de la révolution et de leurs alliés « qui tiennent un discours d’incitation à la haine, de takfir, et de vengeance ». Le parti Afek Tounes n’est pas en reste. Il a lui aussi dénoncé le retour médiatisé des Ligues de protection de la révolution que Afek considère comme une atteinte aux sentiments des Tunisiens et a appelé toutes les forces démocratiques à dénoncer avec force « ces groupes hors la loi », mettant en garde contre le retour de la violence politique. Nidaa Tounes a dit hier être « choqué », par la décision de justice, et a dénoncé avec véhémence la réapparition des Ligues en question, appelant Ennahdha a clarifier sa relation avec elles. La jeunesse du parti, à Sousse, a décidé dans la foulée, de démissionner, estimant que le parti « n’était pas capable de protéger ses militants ». Nidaa Tounes a décidé hier d’une réunion de son instance politique, dans les 24h, « afin de définir le futur les relations la liant aux différentes composantes de l’actuel paysage politique ». Le député d’Ennahdha, Mohamed Ben Salem, a réagit ce mercredi sur Shems fm, indiquant que si la Justice s’est prononcée, il est normal que les familles et proches des accusés se soient réjouis de leur innocence, dont Abdelkarim Harouni qui leur a rendu visite. Il a qualifié le communiqué de Nidaa Tounes de « démesuré », et les réactions de « surenchères ». Selon lui, un Etat de droit ne doit pas critiquer sa justice, et accepter le verdict quelque soit le rang du justiciable. Au sujet de la position de Nidaa Tounes à l’égard de son alliance avec Ennahdha, Mohamed Ben Salem a déclaré que son parti s’est allié à Nidaa Tounes « n’ont pas pour ses beaux yeux mais pour les beaux yeux de la Tunisie ». Noureddine Bhiri, ancien ministre de la Justice, et un des leaders d’Ennahdha avait déclaré hier, sur Mosaïque fm, qu’il ne fallait pas critiquer la justice, et que ceux qui n’étaient pas satisfaits du jugement, n'avaient qu'à interjeter appel. Sofiane Toubel, président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes a déclaré qu’il est prévu que des représentants de l’instance politique et parlementaire rencontrent demain le chef de l’Etat pour convenir d’une position officielle. C.K
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Commentaires
Ecrit par A4 16-11-2016 20:06
Ecrit par A4 - Tunis, le 16 Novembre 2016
Il est mort ?
Et alors !
Il n'a pas été lynché
Il est mort ?
Et alors !
C'est la mort qui l'a tué
Il est mort ?
Et alors !
C'est son coeur qui a lâché
C'est bien sûr de sa faute
S'ils l'ont tous vite oublié
Ses amis, camarades, potes
Ses voisins et alliés
Ils ne gardent presque rien
De cette horrible journée
Où la horde de martiens
Arriva enturbannée
Ils ne l'ont pas menacé
Ils sont venus en copains
Mais pourquoi a-t-il glissé
Sa poitrine sous leurs parpaings ?
Pourquoi était-il pressé ?
N'avait-il rien d'autre à faire
Que de foncer tête baissée
Sous leurs grosses barres de fer ?
Aujourd'hui justice est faite
Ne dites rien, non d'un chien !
Aujourd'hui grande est la fête
Chez les sales juges daéchiens !