Tunisie, l’artisanat joue la carte de la tendance |
Publié le Vendredi 11 Juin 2010 à 10:23 |
![]() Dans son allocution de bienvenue, Pierre Ménat, ambassadeur de France en Tunisie, explique que cette démarche fait partie de la volonté de mettre en contact les hommes d’affaires avec les hommes et les femmes du milieu de la culture, parce que l’artisanat fait aussi partie du développement durable. Une cinquantaine de créations réunies sous le nom de «La Collection» ont été réalisées de jonc de terre cuite, de porcelaine, de laine, de cuivre, de cuir, de bois…Contrairement à ce que l’on pouvait voir jusque-là, ces matières telles que transformées par les artisans et les concepteurs sont totalement compatibles avec les intérieurs modernes, aussi bien bien que les intérieurs traditionnels Abdel Aziz Ben Abda, spécialiste en vannerie ( natterie de jonc), métier très éprouvant de par la rigidité de la matière première, a rencontré Gwenaëlle Gerard, designer. Cette dernière a pensé à rendre le travail de l’artisan moins fastidieux en associant au jonc, un matériau qui le rendrait moins rigide et donc plus facile à finaliser. Après avoir ajouté de la corde et de la ficelle, elle a fini par opter pour la laine. Cette démarche permet à son associé dans ce projet, de créer d’autres objets autres que le tapis de natte, à savoir des couffins, et même des chaises. Emilie Vast, a, quant à elle, imaginé des bijoux en porcelaine, que la Société Tunisie Porcelaine a mis en œuvre. Des bracelets avec des attaches en tissu, des colliers et des boucles d’oreilles délicatement peints avec des motifs féminins, en somme des objets très rares. Dans cette même exposition qui a pris place dans le jardin luxuriant de la résidence de l’ambassadeur, les visiteurs composés d’artistes et de journalistes, ont fait la découverte d’objets insolites et surprenants, comme une cloche en cuivre martelé, imaginée par Germain Bourré, et réalisée par un élève de l’Institut supérieur des Arts et métiers de Sfax. Pendant plusieurs mois, le designer et 23 élèves et artisans ont pensé à des objets pour célébrer l’huile et le pain. L’huile parce que denrée précieuse qui caractérise la Tunisie, et le pain parce qu’il accompagne souvent cet aliment délicieux. Ils ont alors crée cette cloche en cuivre dans laquelle ils ont gravé des motifs de feuilles d’olivier, avec une branche d’olivier et posé sur le plateau des coupelles en bois et des fioles en verre pour accueillir les deux produits. Le tapis est aussi très présent. Exposés à l’intérieur du court de tennis, une multitude de tapis de toutes les tailles, ont été réalisés par des tisserands de grand professionnalisme mais d’abord conçus sur ordinateur, d’où des couleurs rarement vus sur des tapis de Kairouan, et surtout des motifs très tendance. Le luminaire est aussi de la partie, le cuivre matériau trés prisé, à été détourné pour concevoir des appliques murales, qui ont séduit plus d'un. ![]() Pour l’instant, ces objets ne sont pas à vendre, «ils seront exposés jusqu’à ce que leurs prix soient décidés et qu’ils soient produits en série. Notre but est de pouvoir les commercialiser à travers le réseau Monoprix France", affirme Mohamed Ali Mabrouk, PDG de l’enseigne de supermarchés. Il est prévu aussi que ces créations fassent le voyage jusqu’à Paris pour être exposés au salon Maison et Objets de 2011. Cette exposition a mis le doigt sur l’innovation, a fortement surpris les invités, ce qui présage que le public tunisien va beaucoup apprécier. Le but étant de réconcilier le consommateur tunisien avec son artisanat et «de rendre l’artisanat tunisien aux Tunisiens», comme l’avait dit l’ambassadeur français. Une brillante initiative, certes, mais compte tenu de tout le travail de recherche, de réalisation et de précision, un grand point d’interrogation subsiste ; quels prix pratiquer pour que le public tunisien puisse justement profiter de ce projet ? Chiraz Kefi
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Commentaires
Ecrit par Mahdi 11-06-2010 19:21
meme les dromadaires en peluches sont made in China, les chichas...tout.
c'est quoi le bénéfice pour notre économie de vendre ces articles importés? elles sont ou les autorités?