Tunisie : Le chômage et la pauvreté alimentent l'économie informelle |
Publié le Mercredi 26 Juin 2013 à 16:30 |
![]() Le ministre expliquera que le projet de coopération entre son ministère et l’Association Tunisienne pour la gestion et la stabilité sociale (TAMSS), consiste, dans sa version pilote, à choisir 100 personnes exerçant dans le secteur informel et les inciter à adopter le secteur formel. Elles auront droit à des aides, entre autres, de la part du ministère de la Formation Professionnelle et de l’Emploi. «Ces personnes pourront accéder à des formations professionnelles et à des aides financières», dira le ministre, ajoutant que les statistiques effectuées au sujet du secteur informel sont erronées, dans la mesure où les personnes qui y travaillent ont tendance à dire qu’elles sont au chômage. "Avoir des statistiques précises et réelles est très important, ceci aide les hommes politiques à prendre les décisions adéquates sur des bases scientifiques et empiriques correctes», a dit Jammali. Par ailleurs, TAMSS en partenariat avec Partners for Democratic Change et Global Fairness initiative, a élaboré une enquête menée il y a quelques mois dans plusieurs régions de la Tunisie, dans le but d’avoir une idée claire du secteur de l’emploi informel. L’enquête a ciblé un échantillon de 1203 personnes, vivant à Tunis, le Kef, Kasserine, Gafsa, Sfax et Medenine. Les résultats de l’enquête, révélés ce matin, indiquent que 44.3% des travailleurs informels font partie des ménages à un seul revenu. Plus des deux tiers (72.42%) des ménages des travailleurs informels gagnent en moyenne 300 dinars par mois, tout en sachant que près de la moitié de ces ménages est composée de 4 à 5 membres. Les salariés informels sont la population la plus vulnérable du secteur informel et gagnent moins que les indépendants et les employeurs. 77.8% des employés informels gagnent moins de 200 dinars par mois. 39.5% de ces travailleurs sont des indépendants, dont 30 % sont des femmes. 51.5% ont un niveau scolaire qui ne dépasse pas le niveau primaire, 11.3% ont fait des études supérieures, 32% ont un diplôme (BTS, BTP…). Près de la moitié des travailleurs informel avaient un emploi (51.3%), et 67.4% occupaient des postes à titre occasionnel. 70% des travailleurs informels actuels sont restés plus de deux ans à la recherche d’un emploi, avant de rejoindre le secteur informel. Par ailleurs, 33.7%des travailleurs informels (soit la plus grande partie) ont entre 20 et 29 ans. Ils sont talonnés par ceux âgés entre 30 et 39 ans (31.4%). Viennent ensuite ceux qui ont entre 40 et 49 ans et qui représentent 20.8% de l’échantillon. La moitié de ceux qui ont entre 20 et 29 ans, sont à la recherche d’un autre emploi, tandis que 76.5% parmi eux veulent un emploi avec une couverture sociale. Le plus surprenant demeure le taux élevé des personnes qui ignorent complètement les régimes de couverture sociale. Seulement 12% connaissent les procédures et les étapes pour y accéder. Plus de 90% n’ont aucune connaissance sur le SMIG et le SMAG, les contrats de travail, et le droit du travail. Mais aussi, l’écrasante majorité des indépendants ( 90%) n’essayent pas d’enregistrer leur activité. Selon l’enquête, les principaux facteurs qui encouragent à la formalisation sont : l’accès au financement, des impôts moins élevés, et l’assistance pour l’enregistrement. Tandis que la bureaucratie (36.2%) et le népotisme (33.4%) sont considérés comme les barrières majeures. Enfin, 80% des personnes interrogées pensent que la situation actuelle en Tunisie est incompréhensible et douteuse, alors que seulement 12% ont confiance en l’avenir. Le souci de la majorité est la pauvreté, le chômage et la violence. Chiraz Kefi
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Commentaires
Ecrit par Le Lyonnais 29-06-2013 19:04
Ecrit par Montygolikely 27-06-2013 20:37