Tunisie : Le gouvernement Chahed officiellement investi dans ses fonctions

Publié le Lundi 29 Août 2016 à 12:42
Poignée de main entre Youssef Chahed et Habib Essid. Le gouvernement d’union nationale de Youssef Chahed a pris officiellement ses fonctions, ce lundi 29 août, après la cérémonie de passation des pouvoirs qui s’est déroulée ce matin à Dar Dhiaffa à Carthage, consécutive à la prestation de serment, le samedi 27 août, et le vote de confiance au parlement vendredi soir, 26 août. Habib Essid a transmis à Youssef Chahed lors de la cérémonie trois documents du plan quinquennal du développement, regrettant qu’il ait été passé sous silence dans le document de Carthage.

Premier à avoir pris la parole, le chef du gouvernement sortant, Habib Essid, a rappelé l’état difficile dans lequel son gouvernement a trouvé le pays, lorsqu’il a pris les responsabilités le 06 février 2015. La situation était consternante et difficile avec les événements de Dhiba, l’attaque du Bardo du 18 mars, l’attaque de Sousse du 23 juin et l’attaque de Tunis de novembre contre un bus de la garde présidentielle, qui ont eu un impact négatif sur l’investissement et le tourisme.

Il a indiqué que les opérations anticipatives contre les groupes terroristes, menées par son gouvernement, ont produit des résultats positifs appelant le nouveau gouvernement à continuer sur la même lancée, et réitérant qu’en matière de lutte contre le terrorisme, la Tunisie  a gagné des batailles mais pas la guerre.

18 mille jeunes empêchés de se rendre dans les foyers de tension
Essid a souligné que son gouvernement ne s’est pas limité au volet sécuritaire en matière de combat contre ce fléau, mais a entamé d’autres actions pour traiter le terrorisme à la racine, d’où l'enveloppe de 172 millions de dinars allouée à la culture, à la Femme, à l’éducation, à la jeunesse et sport dans le budget de 2015.

Il a ajouté que 18 mille jeunes ont été empêchés de se rendre dans les foyers de tension sous son gouvernement, signalant que les jeunes qui partent là-bas deviennent encore plus dangereux lorsqu’ils regagnent le pays.

Le chef du gouvernement sortant a évoqué une situation sociale difficile lors de son accession aux responsabilités, avec des grèves dans les secteurs du Transport, de l’enseignement, de la santé..., d’où le dialogue entamé avec l’UGTT et l’UTICA, ayant abouti à des conventions sur trois ans, ce qui a eu un impact positif sur la situation sociale au cours de la dernière période, a-t-il dit.

Il a évoqué le plan quinquennal de développement 2016 – 2021 ayant été élaboré aux triple niveaux régional, sectoriel et global, par des experts, cadres régionaux et députés, et renfermant des données chiffrées et étudiées, déplorant qu’il ait été passé sous silence dans le document de Carthage. Il a appelé à tenir compte de ce plan et à l’exploiter, en respect de la continuité de l’Etat.

Il a indiqué que son gouvernement a entamé les réformes et qu’une cellule chargée des grandes réformes a été créée au sein de la présidence du gouvernement. Ce travail doit continuer et doit être consolidé, a dit Habib Essid, évoquant des réformes douloureuses qui doivent être menées dans le cadre de concertations entre les différentes forces vives politiques et sociales.

Essid s’est attardé sur la lutte contre la corruption, un phénomène qui s’est généralisé et s’est exacerbé, notant que son gouvernement a revivifié l’instance nationale anti-corruption, a nommé un président à sa tête et lui a donné les moyens. "La lutte contre la corruption est une responsabilité collective de l’Etat et de l’instance", a-t-il asséné.

Habib Essid a évoqué une situation économique et financière difficile, lors de sa prise de fonctions, où tous les indicateurs étaient en baisse, et d’autres, devant être bas, étaient en hausse à l’instar de l’inflation, du chômage, de l’endettement, etc.

Le chef du gouvernement sortant a exprimé cinq vœux à la fin de son allocution. Il a souhaité la pérennité du gouvernement Chahed. "Notre pays ne supporte plus des gouvernements successifs, ce gouvernement doit rester jusqu’aux prochaines élections".

Il a espéré qu’il n’y aura pas de frappes terroristes en Tunisie, qu’il y aura la stabilité en Libye, qu’il y aura de la pluie et que le problème du phosphate à Gafsa et Gabès sera résolu par le dialogue.

Chahed salue l’alternance pacifique au pouvoir
Le nouveau chef du gouvernement, Youssef  Chahed, a dit avoir été honoré d’appartenir à l’équipe de son prédécesseur qui a travaillé dans des conditions socio-économiques difficiles, marquées par des frappes terroristes.

Il a salué le saut qualitatif en matière de lutte contre les groupes terroristes sous le gouvernement sortant, exprimant son intention d’appuyer le dispositif sécuritaire et militaire. Il a dit avoir appelé vendredi à l’Assemblée à accélérer l’adoption du code d’investissement et du plan quinquennal.

La démocratie sous-tend la continuité des institutions, indépendamment des personnes, a fait valoir Youssef Chahed, signalant que l’alternance pacifique au pouvoir, propre aux démocraties les plus anciennes, prouve que la transition politique et démocratique est en train de réussir en Tunisie.

"La révolution sera inachevée, si on ne réussit pas les objectifs économiques et sociaux", a-t-il réitéré.

Youssef Chahed a rassuré Habib Essid sur la Tunisie, et lui a promis d’assumer la responsabilité entière. Tout en reconnaissant la difficulté de la situation, il s’est voulu optimiste et confiant dans la capacité des jeunes et du peuple à surmonter les difficultés, on n’a pas d’autre choix que la réussite, a-t-il dit. 

Trois anciens chefs du gouvernement d’après la révolution, en l’occurrence Mohamed Ghannouchi, Ali Laâridh et Mehdi Jomaâ, ont pris part à la cérémonie. Y ont été présents également les chefs des organisations nationales, des partis politiques, des instances nationales, ainsi que les membres de l’ancien et du nouveau gouvernement.

Gnet

 

Commentaires 

 
#1 plus ou poins notre stratégie était plus ouverte et plus ambitieuse mais c'est la démocra
Ecrit par the president     04-09-2016 11:13
plus ou poins notre stratégie était plus ouverte et plus ambitieuse mais c'est la démocratie et nous respectons les résultats mais notre rôle de contrôle et vérification et planification reste le seule capable à renverser le gouvernement et au méme félicitations en cas de réussite
 
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