Tunisie, le salon de l’emploi, le salon de l’espoir

Publié le Vendredi 01 Octobre 2010 à 10:20
Le Salon de l'emploiLa première édition du salon de l’emploi a débuté hier 30 septembre et se poursuivra jusqu’au samedi  2 octobre 2010. Contrairement à toutes les attentes, il y a eu plusieurs centaines de visiteurs pour la seule matinée de la journée d’ouverture. Cette première session, organisée à la Sogefoires de la Charguia,  a rassemblé près de 70 entreprises, qui sont venues recevoir des candidatures à l’emploi, faire passer des entretiens et évaluer, un tant soit peu, le niveau des demandeurs d’emploi.

Tous sur leur trente et un, de jeunes diplômés se bousculaient au portillon pour avoir la chance de rencontrer l’entreprise qui leur ouvrira ses portes. A l’entrée, c’est l’opérateur téléphonique privé Tunisiana qui acceuille les premiers venus. Il occupe une place de choix dans l’enceinte de la salle des expositions. Un responsable des ressources humaines confie alors, qu’il y a toujours des postes vacants et que l’entreprise cherche surtout à enrichir sa base de données en matière d’éventuels candidats à l’embauche. "Nous avons reçu près de 400 demandes d’emploi et de CV depuis ce matin. Je peux vous dire que l’engouement est de taille, bien que nos offres d’emploi soient constamment publiées dans les journaux ou sur notre site internet, les jeunes ont préféré venir jusqu’ici pour nous rencontrer", dit-il.

A côté,  le stand de Mezzo, un centre d’appel, n’a pas l’air d’intéresser grand monde. Pourtant, ils demandent une cinquantaine de conseillers clientèle et 3 ou 4 managers d’équipes. Les seules exigences pour ces postes étant de maitriser la langue française et d’avoir la fibre commerciale. "J’ai déjà travaillé dans un centre d’appel pendant deux mois, mais la pression est très grande alors j’ai quitté, et puis j’avais peur de m’enliser dans cette situation et ne plus chercher de travail qui corresponde à ma formation. Ça ne m’intéresse plus d’y retourner…du moins j’espère que je n’aurais plus à le faire", confie Ines, 24 ans, maitrisarde en informatique appliquée à la gestion. Ce sont des dizaines comme elle, à s’agglutiner autour du site d’Adecco, le cabinet de recrutement et d’intérim pour y déposer leurs candidatures.

Ici, les demandeurs d’emploi se soumettent à un petit entretien et laissent leur CV en attendant qu’on fasse appel à leur service. Seulement, c’est de l’intérim. La boite propose des missions à ces candidats, qui en parallèle devraient continuer à chercher du travail à plein temps.  Et même avec de pareilles conditions, il n’est pas évident que le candidat soit rappelé. Parmi les clients d’Adecco, se trouve de grandes enseignes telles que Carrefour ou la Banque Africaine de Développement, des noms qui cherchent souvent des recrues expérimentées. Mais l’écrasante majorité des jeunes présents ce jour-là est composée de nouveaux diplômés sans aucune précédente pratique.
"Mais, il ne faut pas lâcher prise, un jeune qui maitrise le français, l’anglais et l’informatique trouve très vite un poste, quelque soit sa formation. Ne serait-ce que pour une première immersion dans le monde du travail", explique la jeune femme qui tient le stand.

Ali Ben Abdelaziz, Directeur de l'Information et de l'Orientation professionnelle au sein de l’Agence Nationale pour l’emploi et le travail indépendant (ANETI), présent hier au stand de l’agence, nous explique qu’une telle présence a été au-delà de toute attente. Bien que certains n’y croient pas les yeux fermés au fait de pouvoir trouver du travail à peine sortis de leur université, l’initiative d’un tel salon leur donne espoir. "Organiser ce salon et bien d’autres manifestations consacrées à l’emploi, permet de créer une dynamique, de drainer les foules et de faire garder aux jeunes le contact avec le milieu professionnel. Tant qu’on bouge et qu’on rencontre des professionnels, on multiplie ses chances de trouver le bon travail. D’ailleurs dans la même lancée, l’ANETI prévoit prochainement d’envoyer des bureaux d’emploi mobiles dans les coins les plus retranchés de la Tunisie, pour aller à la rencontre des jeunes qui ne peuvent pas accéder aux nouvelles technologies de communication. Ils pourront alors s’inscrire sur le site de l’ANETI, et devenir visibles pour les recruteurs", révèle le responsable. Par ailleurs, il encourage beaucoup les jeunes à se lancer dans le monde des affaires et de créer leur propre entreprise. Actuellement l’ANETI aide de différentes manières les futurs entrepreneurs à voler de leurs propres ailes, notamment en consacrant des bourses d’accompagnement, de l’assistance et du suivi.

Kiram Ben Youssef, directeur psychologue du cabinet de conseil en recrutement Cogerh Selection, fait un constat mi-figue mi-raisin de la situation de l’emploi. "A mon sens, le système éducatif ne prépare pas les jeunes à se vendre. Ils viennent ici, ils sont très réservés, angoissés. L’école doit leur inculquer comment procéder pour trouver du travail et quelle attitude emprunter", dit-il, avant d’ajouter "sinon, j’apprécie le nouveau système LMD, il permet une meilleure spécialisation.  Les études sont plus axées sur la pratique et c’est tant mieux".

C’est aussi parce que le marché tunisien de l’emploi est connu pour être flexible et éclectique que plusieurs entreprises étrangères sont venues s’installer ici. Help Line en est une. Spécialisée dans le dépannage informatique à distance, il y a deux mois, cette entreprise française est venue ouvrir une filiale à Tunis. Ce salon est pour eux l’occasion de chasser les têtes qui collaboreront avec elle. "D’ici la fin de l’année 2011, nous comptons recruter 100 techniciens en informatique", confie la jeune femme qui s’occupe de réceptionner les candidatures. Vu le nombre de visiteurs à cette session, il n’est pas impossible qu’ils trouvent une bonne partie de ce qu’ils recherchent, pendant ces trois jours. D’ailleurs, informaticiens, gestionnaires, financiers, comptables, ingénieurs…sont les principales spécialités qui se répètent dans les CV.
Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
#5 RE: Tunisie, le salon de l’emploi, le salon de l’espoir
Ecrit par el_manchou     11-10-2010 17:28
c'est juste de la comm, les vrais jobs sont déjà réservés et il faut désormais un piston très haut pour avoir un job.
même des secrétaires d'état ont du mal à avoir des jobs pour leurs enfants, que dire du citoyen lambda
 
 
#4 question
Ecrit par prince-sat     08-10-2010 11:52
bonjour,
Quand le prochain salon d'emploi
 
 
#3 Habiliter les jeunes
Ecrit par Sami Boussoffara     02-10-2010 13:16
Je partage, du moins en partie, l’avis du consultant qui reproche aux candidats potentiels d’être réservés, angoissés et de ne pas savoir se vendre. Cet état de fait trouve d’abord son origine dans les « nouvelles » habitudes familiales qui responsabilisent peu les enfants et dans le système éducatif tunisien qui s’accommode de la passivité des élèves et des étudiants et qui ne les prépare pas suffisamment aux comportements actifs comme justement l’acte de se vendre. La question de l’emploi des jeunes est éminemment complexe et il serait injuste d’imputer les causes d’un problème à ses principales victimes mais une plus grande pugnacité de nos jeunes peut contribuer à rendre les choses un tout petit peu meilleures.
 
 
#2 RE: Tunisie, le salon de l’emploi, le salon de l’espoir
Ecrit par abdelhak     01-10-2010 18:04
Esperons que toutes les entreprises participantes sont venues de leur plein gré et que les offres d'emploi sont réelles, pas comme celles de "la presse"
 
 
#1 ce n'est pas clair
Ecrit par Samir     01-10-2010 15:51
bonjour
en tant que diplomé chomeur depuis 6 ans, je propose à ces participant c'est à dire ces entreprises de bien préciser leurs besoin en offre d'emploi. ces chef d'entreprise critique souvent les cv, l'attitude et les competences des candidat alors que dans leurs offres d'emploi ils ne precisent ni le nombre d'heure à travailler ni la nature de contrat, et concernant la remuneration ne parlant plus; c'est le grand tabout. vaut mieux qu'ils sachent leurs besoin avant de proposer des offres.
 
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