Tunisie : le sida se féminise, les malades stigmatisés |
Publié le Mardi 01 Décembre 2009 à 00:03 |
Ce sujet a été évoqué par un DJ, lors d’un point de presse organisé ce lundi à Tunis à l’occasion du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le Sida. Lui, il vit entre minuit et 5 heures du matin. Le monde de la nuit est, à l’en croire, différent ; il a ses codes et ses pratiques, que le commun des couche-tôt et autres pantouflards ignorent. Autant il semble procurer du plaisir et de l’extase, autant il expose au danger, de par les comportements qu’il favorise par un certain effet d’entraînement, chose qui a poussé ce DJ à s’impliquer dans la campagne de lutte contre le sida. Une attitude citoyenne qui est celle de plusieurs figures tunisiennes du show-biz, en l’occurrence Fatma Ben Saidane, Mohamed Ali Ben Jemaa, Mohamed Jebali et autres, qui ont répondu pour la deuxième année consécutive à l’appel du devoir, en s’associant à la campagne de lutte sous le slogan "Rejoignez-nous dans la riposte au sida. Vous aussi, vous êtes concernés". Cette campagne ne va pas se limiter au 1er décembre, mais va s’étaler sur six mois et même au-delà, dira Dr Kamoun, président de l’association tunisienne de lutte contre les MST/Sida- section de Tunis. Conduite de concert avec la DSSB et les Nations unies Tunisie, cette campagne s’adresse à la population en général, et aux catégories vulnérables en particulier, notamment les jeunes et adolescents qui ont encore beaucoup à apprendre sur le Sida, les IST et la manière de s’en prémunir. En effet, des enquêtes auprès des jeunes âgés de 15-24ans non scolarisés ont montré que 13,8 % n’ont jamais entendu parler du préservatif, 16 % seulement rejettent les principales idées fausses sur la transmission du VIH, 28,3 % indiquent avoir utilisé le préservatif lors de leur dernier rapport sexuel, 39,5 % disent ne pas connaître le préservatif et seuls 1,9 % ont effectué un test de dépistage alors que les comportements à risque sont fréquents. Les étudiants de 19 à 29 ans souffrent, pour ne citer qu'eux, d’une grave méconnaissance des infections sexuellement transmissibles. Leurs connaissances autour des moyens de prévention sont "fragmentaires, insuffisantes, voire erronées". Ce qui est fort inquiétant, a fortiori que la Tunisie enregistre 100 000 nouveaux cas d’IST chaque année. Dépistage anonyme et gratuit ? Cette campagne vise ainsi à vaincre l’ignorance à travers l’installation de tentes dans toute la République pour écouter et conseiller les jeunes. Ceux qui se verront proposer, selon leur profil comportemental, un test de dépistage anonyme et gratuit. La Tunisie dispose de 19 centres de dépistage, mais on ne s’y bouscule pas au portillon. Plus de 50 % des personnes séropositives sont dépistées à un stade tardif. Or, le dépistage précoce est déterminant dans la prise en charge, selon Faouzi Abid, directeur du programme national de lutte contre les MST/Sida. Il s’agit de faire un dépistage ciblé, et précisément lorsque le profil comportemental de la personne est alarmant (en cas d’antécédents d’avortement, d’infections non traitées, de relations sexuelles non protégées). Le dépistage est anonyme et volontaire. Il est précédé par un entretien avec le médecin et un conseil. "Mieux vaut un conseil sans test qu’un test sans conseil", estime Dr Abid. Mais, un jeune séropositif présent dans la salle ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, "l’anonymat n’existe pas, et les malades du sida sont montrés du doigt". Les meneurs de la campagne en sont conscients et ont fait de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination envers les malades, l’un des objectifs de la campagne. La prévalence du VIH est faible en Tunisie. L’objectif est, selon Dr Abid, d’assurer la stabilité de l’infection d’autant que l’on remarque une tendance à la baisse. Pour cette année, et jusqu’à novembre, on a enregistré 51 nouveaux cas seulement, contre 70 nouvelles infections les années passées. L’autre constatation est cette tendance à la féminisation ; le ratio par sexe est en train d’augmenter au détriment des femmes. Alors que l’on enregistrait 1 femme sur trois hommes, auparavant, on enregistre désormais, 1,4 F, ceci s’explique par la vulnérabilité physiologique des femmes et par, plusieurs facteurs comportementaux dont les rapports sexuels précoces. A rappeler que le virus est présent dans les sécrétions génitales, et peut être transmis lors d'un rapport sexuel, non protégé qu'il soit homosexuel ou hétérosexuel. 70 % des jeunes sont contaminés par voie sexuelle. Le manque de protection constitue, à cet effet, un risque redoutable. L’usage du préservatif est estimé en Tunisie à 25 %, encore que cet usage n’est pas toujours correct, donc inefficace. Dr Abid s’est félicité de la circulaire conjointe des ministères de la Santé publique et du Commerce portant démédicalisation du préservatif pour que sa vente ne soit plus l’apanage des pharmacies, mais s'étende aussi aux hypermarchés, distributeurs automatiques de préservatifs, etc. Et que les mauvaises langues ne voient pas dans cette meilleure accessibilité au préservatif un encouragement au relâchement des mœurs. "L’expérience a montré que mieux on est éduqué, plus on a tendance à retarder le 1er rapport sexuel", signale l’animateur de cette rencontre, sociologue de son état. Autre observation, depuis 1987, aucun cas n’a été enregistré en Tunisie, suite à une transfusion sanguine. A l’inverse, les infections par seringues et injections cutanées sont légion. En effet, les pratiques toxicomanes et l’échange de seringues sont responsables de presque 30 % des cas. La Tunisie s’est aussi engagée à assurer une prise en charge complète et gratuite des malades. "Toutes les personnes qui sont éligibles à la trithérapie sont traitées gratuitement, bilan, radios, contrôle", précise Dr Abid. Un traitement qui a vu son coût baisser ; de 1600 DT par personne et par mois auparavant, il est passé à 210 DT par personne et par mois, actuellement. La prise en charge est assurée par quatre services en l’occurrence le Service de Maladies Infectieuses de la Rabta, le Service de Maladies Infectieuses de Sousse, le Service de Maladies Infectieuses de Monastir et le service de Maladies Infectieuses de Sfax", L’accès aux soins est un luxe dans d’autres contrées du monde, notamment dans la région MENA (Moyen-orient et Afrique du Nord) qui connaît la vitesse de propagation la plus rapide, et l’accès à la trithérapie le plus faible, 5 à 6 %, ou en Afrique subsaharienne qui demeure la région la plus touchée par le Sida avec 65 % de cas dans le monde. H.J. |
Commentaires
Ecrit par nostalgie 09-09-2010 23:18
Ecrit par yass 03-12-2009 23:30
Ecrit par Mahdi 03-12-2009 22:20
Personellement , je donne a mes enfants tous les outils pour avoir une vie saine.
une éducation aux valeurs tunisiennes, et une éducation sexuelle...quand ils seront adultes ils vont choisir en leur ames et conscience.
pour les mariages temporaires, je ne parle pas de tuteurs.
ce que j ai dis c est que un homme (ou femme) peut contracter plusieurs mariages temporaires. avoir des partenaires multiples augmente le risque des MST surtout qu aucun test de dépistage des MST n est prévue quand les couples se marient temporairement.
donc meme en respectant la loi islamique les risque de MST est présent.
Ecrit par Musulman 03-12-2009 09:33
Il est vrai que le mariage devient de plus en plus difficile surtout financièrement. Je m'étonne que vous proposez ce qui est contre l'Islam. La réalité comporte beaucoup de comportements erronés qui ne peuvent nullement devenir des règles. Votre proposition de la liberté sexuelle est contraire à l'Islam. Vous n'avez même pas pris la peine de chercher une solution compatible avec la législation Islamique. Vous proposez ce qui détruit la société et propage les MST. On peut proposer beaucoup de solutions pour faciliter les mariages et incruster la chasteté chez la jeunesse. Je vous informe que j'ai constaté que Dieu a aidé tous les hommes chastes que j'ai vu à bien se marier et qu'ils ont eu des mariages réussis. Il y mille et mille solutions pour faciliter les mariages pour ceux qui veulent obéir à Dieu.
Vos propos trahissent que vous ne connaissez rien des mariages temporaires que je vous explique très brièvement ci-après. Les mariages temporaires sont des mariages authentiques avec au moins une cérémonie, le consentement notamment du tuteur de la mariée, l'établissement de l'acte de mariage souvent écrit, la publicité du mariage, la pension de la mariée et des éventuels enfants ... La seule différences avec les mariages conventionnels est sa période déterminée à l'avance par le marié et le tuteur de la mariée (et non pas la mariée, mais le consentement de la mariée est exigé). Il est interdit chez les sunnites et donc en Tunisie suite à son interdiction par le compagnon du Prophète, qu'Allah bénisse et salue, Omar IbnoulKhattab, qu'Allah soit satisfait de lui, pour couper court aux abus et donner à la femme ses droits et contre les hommes qui le pratiquent pour satisfaire uniquement et exclusivement leurs désirs sexuels. Le mariage n'a jamais été seulement du sexe. C'est l'apanage des obsédés sexuels. Les mariages temporaires ne sont permis que chez les chiites.
Il y a un autre aspect de mariage nul et illégal suite à une fausse interprétation de la jurisprudence sunnite hanafite. Ces faux interprètes prétendent que le tuteur de la mariée n'est pas exigé. En réalité, chez les hanafites, lorsque le tuteur de la mariée refuse un demandeur de mariage, le magistrat devient le tuteur de la mariée. Le demandeur de mariage saisit le magistrat qui commence par convoquer le tuteur de la mariée et l'interroge sur les raisons de son refus. Le magistrat fait son enquête et émet son jugement. Et selon les éléments de l'affaire, le magistrat peut approuver la décision du tuteur de la mariée et débouter le demandeur de mariage comme il peut mettre en demeure le tuteur de la mariée, se substituer à ce dernier et marier la femme lui-même avec le demandeur de mariage.
En conclusion, tous les savants sunnites et chiites exigent le consentement du tuteur de la mariée et considèrent nul tout mariage effectué sans le consentement du tuteur de la mariée que ce mariage soit temporaire ou non.
Ecrit par Mahdi 02-12-2009 22:24
la liberté sexuelle est de plus en plus présente. et cela touche toutes les catégories sociales.
renier que les tunisiens ont une vie sexuelle avant le mariage est a mon avis une ignornace de la réalité : écoutez les radios, liser les journaux appelez des sexologues, des psychologues et des sociologues ... ils vont vous décrire mieux que moi la réalite de la sexulaité des tunisiens
et malheureusement les chiffres de progression du VIH le démontre bien...cette maladie continue a se transmettre
certes idéalement et comme le prone les religieux, l abstinence est un bon moyen d eviter les MST, mais la réalité est autre.
lutter contre le Sida en pronant seulement l abstinence et les valeures religieuses c est comme un combat contre les moulins a vent.
PS: @ 'musulman': les mariages temporaires ne protégent pas contre le risque de propagation des MST vue qu ils ne sont précédés d un dépistage des MST