Tunisie, plus d’irrigation agricole par les eaux épurées |
Publié le Mercredi 14 Juillet 2010 à 00:42 |
Troisième tribune de dialogue, ce mardi soir sur TV7, avec un ministre peu médiatisé, mais maîtrisant parfaitement ses dossiers, n’hésitant pas à utiliser la langue de Voltaire pour expliquer certains aspects techniques du domaine dont il a la charge. Nadhir Hamada, ministre de l’Environnement et du Développement durable, a eu affaire à un panel averti : universitaires, maire, médecin, agriculteur, industriel et autres ont pointé les failles et déploré les différentes formes de pollution qui portent atteinte à la qualité de vie des citoyens. Tout d’abord les chiffres, le ministre n’en n’a pas été avare. La Tunisie consacre 1,2 de son PIB à l’environnement, 4,6 milliards de dinars d’investissements sont alloués au secteur au titre du 11ème plan. Le coût de la dégradation de l’environnement dans notre pays équivaut à 2,1% du PIB. Des indicateurs satisfaisants pour le ministre, insuffisants pour les citoyens. A ce jour, l’assainissement n’est pas généralisé à l’ensemble du territoire. Certaines régions sont dépourvues de stations d’épuration. D’autres en ont, mais souffrent d’odeurs nauséabondes, avec des stations implantées au milieu d’agglomérations urbaines, incapables de traiter les eaux usées collectées. Question subsidiaire : quid des eaux usées traitées utilisées dans l’agriculture, ou d’autres qui se déversent dans les plages ? Réponse du ministre. L’ONAS est entré en activité entre 1974-75, et était destiné au départ aux régions touristiques ou aux grandes agglomérations. Aujourd’hui, on compte 106 stations d’épuration, avec un taux de raccordement au réseau d’assainissement de 86%. Ces stations génèrent 250 millions m3 d’eaux épurées, dont 75 millions m3, soit 30%, sont utilisées dans l’irrigation. L’utilisation des eaux usées épurées dans l’agriculture doit être limitée à la céréaliculture, arboriculture et culture fourragère a précisé Nadhir Hamada, prévenant leur utilisation dans les cultures maraîchères, les pastèques ou autres. Le ministre a évoqué un objectif, celui de porter la part des eaux traitées dans l’agriculture de 30 à 50%, notamment dans les régions agricoles situées près des stations d’épuration, et d’assurer l’irrigation de la région de Borj Touil constituée de 5 mille hectares de terres irriguées par 100% d’eaux épurées. Par ailleurs, 400 millions d’investissements seront engagés pour réhabiliter les stations d’épuration, et éviter les émanations, et dix stations d’épuration seront créées dans les zones industrielles. Interrogé sur les problèmes d’assainissement à Sidi Bouzid, le ministre a rétorqué que ce n’est pas uniquement SidI Bouzid qui souffre de ces problèmes, mais également Kasserine, Médenine, Tataouine et Gafsa, avec un taux de raccordement au réseau d’assainissement de 58%, ou encore les cités de Sidi Hassine Essoujoumi où ce taux ne dépasse pas les 25%, nettement en deçà de la moyenne nationale. Nadhir Hamada a promis une situation meilleure, avec la création de 4 stations d’épuration dans ces régions. La prolifération des moustiques est revenue avec insistance dans le débat. Le ministre a parlé d’une lutte qui se fait sur différents fronts, traitement organique, dragage des oueds et cours d’eau et recours aux hélicoptères pour les régions vastes telles que la sebkha de Sidi Hassine, ou de l’Ariana. Et là, c’est la commission nationale multipartite, siégeant au ministère de l’Intérieur, qui décide de déployer les grands moyens, si la situation l’exige. Le ministre a appelé les citoyens "à nettoyer devant leur porte", car les fiefs de moustiques peuvent se constituer partout dans les caves d'immeubles, les marécages, les bouches d’égout etc. Les Tunisiens génèrent 2,2 millions de tonnes de déchets par an Un médecin a évoqué les défaillances en matière de gestion des déchets hospitaliers, notamment des déchets dangereux. Le ministre n’était pas d’accord avec le docteur, en soulignant : les 29 centres hospitalo-universitaires, et 19 mille lits d’hôpitaux du pays génèrent 16 mille tonnes de déchets hospitaliers/an, dont 7 mille tonnes de déchets dangereux. La gestion de déchets dangereux par incinération n’a pu aboutir, notamment pour son coût élevé. L’idée est de permettre à un ensemble d’hôpitaux de traiter leurs déchets par le truchement d’un appareil, appelé banaliseur. Un appel d’offres a été lancé pour la mise en place d’un tel dispositif. Au sujet de la mise à niveau environnementale des entreprises, le ministre a expliqué, en substance, qu’elle a été dictée par des directives européennes excessives, comportant des entraves masquées. Le moyen de contourner ces contraintes est la mise à niveau qui sera conduite par le CITET, et à laquelle 130 entreprises ont adhéré. Ce sera fait à travers, notamment, une Check-list écologique, comme le fait de voir combien l’entreprise consomme d’eau. Le ministre a cité un exemple comparatif : en Tunisie pour tanner du cuir, on utilise beaucoup plus d’eau qu’en Allemagne qui a beaucoup plus d’eau que nous. il prône une gestion environnementale profitable. H.J.
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Commentaires
Ecrit par Fathi 16-07-2010 11:17
Je voudrais savoir comment peut-on assister à ces débats.
Ecrit par tounsi 15-07-2010 07:41
Ou est le ministère dans tout ca?????
Ecrit par aby 15-07-2010 02:21
je voudrais simplement attirer l attention sur l utilisation de chiffres dans les reponses des responsables qui semblent parfois tout au moins ambigues>
A titre d exemple, je connais bien Borj Touil et les eaux usees de la station de gamarth> Les 5000 ha evoques sont effectivement equipes pour l irrigation avec les eaux usees depuis la decennie 90 et couvrent la zone de Borj Touil, henchir Tobias et kalaat el Andalous> Un important pret du Koweit a ete mobilise a cet effet > Au moins la moitie de ces terres sont de grandes fermes (200- 400 ha)appartenant a des heritiers Ben Ammar ..qui continuent a les exploiter (ou louer) en cereales et Gort non irriguees> meme les petites et moyennes exploitations ( Rares dans la zone) n ont pas en majorite adopte ces eaux usees, et il y aurait moins dun millier d hectares effectivement irrigues par des eaux usees> Il n ya qu a faire la route d utique pour voir les cadavres de bornes dirrigation qui n ont jamais ete utilisees>
Oui les 5000 ha etaient un objectif en 90..et semblent encore rester a l etat d objectif en 2010, et malheureusement pas encore realise>
par quel miracle ceux qui ont refuse cette eau vont aujourdhui l accepter? Et a quel cout le reseau doit il etre renouvele puisque a 80% au moins il n est plus fonctionnel>
Messieurs les responsables, priere de verifier les chiffres et donnees que vous fournissent vos collaborateurs, il y va de la credibilite de l Administration, parce que lorsque un citoyen releve grace a sa connaissance du lieu ou du probleme evoque un chiffre qui ne colle pas a la realite, sa tendance est de croire que tous les autres chiffres sont faux, alors que ce n est pas le cas>
La rigueur, c est le prix a payer pour cette intiative positive de transparence
entre gouvernants et gouvernes>
Ecrit par Abd Hassen 14-07-2010 20:42
Ecrit par the observer 14-07-2010 18:05
sont ils indemnes de métaux lourds??
rassurez le consommateur s.v.p.