Tunisie/ Partis politiques : Tendances, idéologies et projets |
Publié le Mercredi 23 Mars 2011 à 16:35 |
Le paysage politique tunisien compte à ce jour 49 partis, se proclamant de différentes idéologies et sensibilités politiques. Plusieurs partis travaillaient dans la clandestinité depuis des années, le visa leur a été refusé sous le régime déchu, et viennent d’être légalisés après le 14 Janvier. D’autres formations, et elles sont nombreuses sont nées lors de cette période postrévolutionnaire, dans la foulée de ce vent de liberté qui souffle sur nos contrées. Cette effervescence, voire cette émulation que vit actuellement la Tunisie, donne à chacun une raison, voire une envie pour le changement, selon des idéaux et des principes qu’il croit être les meilleurs pour améliorer le présent et l’avenir. Un véritable kaléidoscope vient donc raviver un climat politique, longtemps sclérosé et ployant sous le joug du parti unique, révélant une société féconde en idées, en projets et en programmes qui, sous leurs diverses orientations, semblent avoir un dénominateur commun : une Tunisie démocratique et juste, où la dignité et la liberté de chacun seront garanties. Le chemin préconisé pour traduire ces aspirations dans les faits diffère selon que l’on se proclame d’une tendance libérale, socialiste, communiste, écologique, nationaliste, islamique…En l’état actuel, nous sommes en présence de toutes ces tendances confondues, la scène politique manque néanmoins de visibilité. Les similitudes caractérisant l’appellation de certains partis, leurs objectifs et programmes augmentent encore plus le flou. Pour essayer de voir plus clair dans cet échiquier politique en pleine refonte et les acteurs qui le composent, Gnet a essayé de classer les formations politiques selon leur tendance, principes et référentiel idéologique. Un travail qui reste à compléter et à approfondir, car certains partis restent totalement inconnus ; les informations les concernant sont insuffisantes, voire inexistantes. Socialisme Parti démocrate progressiste (PDP) ; ancien Rassemblement socialiste progressiste (RSP). Le PDP est diversifié sur le plan idéologique, et prône la démocratie, les principes de transparence dans les affaires, de bonne gouvernance et une distribution juste des richesses. Fondée par Ahmed Nejif Chebbi, sa Secrétaire Générale est Maya Jribi. Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDLT) : il se proclame de la social-démocratie et appelle notamment à mobiliser les forces démocratiques et les forces du travail autour de l’élaboration d’un projet d’alternative globale en vue de rompre avec l’héritage négatif du monopartisme et ses pesanteurs, à renforcer l’esprit d’ouverture et de tolérance, et à concrétiser l’Etat de droit. Son fondateur et Secrétaire Général est Mustapha Ben Jâafar. Mouvement Ettajdid, héritier du parti communiste tunisien, il lutte pour la démocratie, le progrès et le modernisme. Son Premier secrétaire est Ahmed Ben Brahim. Mouvement des démocrates socialistes (MDS) : Fondé dans les années 70 par des militants appartenant au courant libéral au sein du Parti socialiste destourien (PSD), dont Ahmed Mestiri. Son dirigeant actuel est Ahmed Khasskhoussi. Parti populaire pour la liberté et le progrès (PPLP), il se proclame du socialisme. Il prône une démocratie pour tous sans exclusion, ni marginalisation. Le PPLP puise ses racines dans le militantisme du peuple dont en premier lieu les travailleurs et leurs symboles pour la libération nationale et la dignité. Ses dirigeants sont Mounir Kachoukh et Jelloul Azzouna. Parti du militantisme progressiste (PMP) : il se réclame du socialisme scientifique, son dirigeant est Mongi Hammami. Ecologie Parti Tunisie verte est un parti écologique. Bien qu’il n’ait pas été légalisé sous le régime déchu, le parti était actif depuis 2004, date de sa création, sur le front écologique, et était reconnu par les verts français, allemands, européens et africains. Son président et fondateur est Abdekader Zitouni Parti des verts pour le progrès : reconnu en 2006, le parti ambitionne de « renforcer la conscience environnementale » des Tunisiens et les sensibiliser sur l'importance de celle-ci dans leur vie et dans celles des collectivités. Son dirigeant est Mongi Khammassi. Extrême Gauche Parti ouvrier communiste tunisien (POCT) : fondé par Hamma Hammami le 3 janvier 1986, le POCT est un parti d'extrême gauche, il a été reconnu après la révolution du 14 janvier. Il possède une organisation de jeunesse : l'Union de la jeunesse communiste de Tunisie (UJCT) ainsi qu'un journal : Al Badil. Il prône la justice sociale et la lutte contre la précarité et la marginalisation des catégories démunies. Parti du travail patriotique et démocratique (PTPD) Le Parti du Travail Patriotique et Démocratique (PTPD) a été légalisé par le gouvernement d’union nationale le 19 janvier 2011. Sa demande de visa légal remonte à avril 2005, mais n'a pas reçu de réponse. Il s'adresse à la classe ouvrière et la masse laborieuse composée de paysans, d'étudiants et tous les groupes nationaux et compte les représenter politiquement. Il prône une société de justice et de liberté, libre de toute exploitation et oppression. Son dirigeant est Abderrazek Hamami. Parti socialiste de Gauche (PSG) : se réclamant du socialisme scientifique et de la défense de la laïcité, le PSG est dirigé par Mohamed Kilani. Il est fondé le 1er octobre 2006 et légalisé par le gouvernement d'union nationale le 17 janvier 2011. Issu d'une scission du Parti communiste des ouvriers de Tunisie, le PSG se distingue de ce dernier par son refus de toute alliance avec les islamistes, lui préférant la constitution d'un front de forces progressistes et laïques. Mouvement des Patriotes Démocrates (Al Watad) : il se proclame de la mouvance marxiste-léniniste, teintée de nationalisme arabe. Créé il y a 30 ans, opérant dans la clandestinité, et très présent en milieu estudiantin, le mouvement a obtenu son visa légal après le 14 janvier. Al Watad prône un régime parlementaire, le développement équilibré de la paysannerie et de l’industrie légère, et milite contre l’exploitation des classes laborieuses. Son porte parole est Chokri Belaïd. Nationalisme Mouvement Baâth : Contraint à la clandestinité depuis les années 50, le Mouvement Baâth a reçu son visa légal le 22 janvier dernier. Ce parti laïc reste fidèle à sa doctrine initiale qui combine socialisme et nationalisme panarabe. Les Baâthistes ont également contribué à la naissance et à l’évolution du «Mouvement Perspectives- l’Ouvrier Tunisien». Son dirigeant est othmane Beljah omar. Parti des Unionistes Libres : Il regroupe des Nassériens, Baathistes et toutes les tendances nationalistes. Ce parti a été fondé en 2003, mais n’a pas été légalisé, il l’a été après la révolution. Son crédo : « liberté, progrès, unité ». Son dirigeant est Bechir Bejaoui. Mouvement Unioniste et Progressiste : il se proclame du nationalisme arabe, notamment nassérien. Son crédo : liberté, unité, justice sociale. Son dirigeant est Bechir Essid. Mouvement de l’unité populaire (MUP) : fondé le 25 juillet 2001 par Ahmed Ben Salah, et légalisé après le 14 janvier. Le parti appelle à des solutions alternatives adéquates pour faire face à la situation actuel du pays, et prône la suppression des écarts socio-économiques. Mouvement al-Chaâb : arabe nationaliste, son dirigeant est Khaled Krichi. Parti de l’avant-garde arabe démocratique : il se réclame du panarabisme. Son dirigeant est Khiareddine Souabni. Centre Gauche Congrès pour la République : universaliste, arabe, unioniste mais non nationaliste, (car le nationalisme a été lié au despotisme), comme l’affirme son président. Le parti prône un Etat civil, il œuvre à consacrer la démocratie, les libertés publiques et individuelles. Il prône la démocratie participative et locale, et défend l’idée d’une union arabe démocratique. Son président et fondateur est Moncef Marzouki. Parti de l’Unité populaire (PUP) : il prône le socialisme et nationalisme arabe. fondé en janvier1981 et issu du Mouvement de l'unité populaire d’Ahmed Ben Salah. Son coordinateur général est Houcine Hammami, nommé après la démission de Mohamed Bouchiha. Centrisme Parti du centre social : Le Parti du centre social veut rassembler les Tunisiens autour de valeurs sociales, libérales et modernes. En tant que formation qui se réclame du centre, ce parti revendique un souci à la fois social et libéral. Son dirigeant est Ammar Slema. Parti de la dignité et de l’égalité : Un parti centriste dont le but est de réhabiliter la dignité du Tunisien, et renforcer la place des régions intérieures aux postes de décision. Son dirigeant est Riadh Amri. Parti al-Watan : créé après le 14 Janvier par Mohamed Jegham et Ahmed Friâa et un groupe de 12 indépendants. Le parti se proclame du centre-gauche, et place le développement régional parmi ses priorités. Parti El Wifak : il "plaide en faveur d'un projet de société fondé sur la concorde, l'entente, la conciliation et la solidarité". Le parti prône notamment la décentralisation. Il a été fondé par Mustapha Saheb-Ettabaa. Parti de la justice et du développement : Il s’agit d’un parti du centre qui n’appartient à aucune idéologie, ou philosophie des courants traditionnels. Il se dit un parti nouveau qui émane de la conscience populaire, et non un parti élitiste.Le parti veut garantir les libertés publiques et privées, l’indépendance de la justice, la séparation effective entre les pouvoirs et l’administration, la distribution équitable des richesses nationales, et préconise une présence dans les régions intérieures. Son dirigeant est Badreddine Rabii. Parti des libres : il vise à enraciner le Tunisien dans son identité, à instaurer un régime parlementaire et à réhabiliter les croyances, outre l'introduction d'une réforme radicale sur le Code de la presse et la révision de la loi relative à l'immunité. Son dirigeant est Nader Ben Turkia. Parti "El Majd" (la gloire) : Il est centriste, d'obédience maghrébine, arabe et islamique, ouvert sur ses dimensions africaine et méditerranéenne. Il vise, principalement, la consécration des principes de la civilisation islamique, la diffusion des valeurs humaines et la dynamisation de la politique étrangère de la Tunisie, au service des intérêts supérieurs du pays et des justes causes arabes et humanitaires. Il prône la promotion de la démocratie régionale, la consécration de la décentralisation administrative et le développement des mécanismes de contrôle des finances publiques. Son fondateur est Abdelwaheb El Héni. Islamisme Mouvement Ennahdha : il est l’héritier d’al-Ittijah al-Islami, (mouvement de la tendance islamique). Fondé en 1979, interdit sous Ben Ali et sous Bourguiba, tous ses leaders ont été en prison où condamnés à l’exil. Le mouvement a été reconnu après la révolution du 14 janvier. Sa référence est l’islam, en interaction avec les acquis de l’époque. Ses programmes sont fondés sur des bases démocratiques. Le mouvement prône l’application des méthodes pacifiques pour le changement. Son président est Rached Ghannouchi Mouvement national de justice et de développement : il prône la modération. Se défendant sans équivoque d’être islamiste, le MNJT n’en revendique pas moins l’identité nationale partagée, tout en puisant dans un patrimoine commun universel et moderne. Le parti se dit ouvert à l’expérience turque, mais estime que les concepts de justice et de développement ont une profondeur historique et civilisationelle typiquement tunisienne. Son dirigeant est Mourad Rouissi. Mouvement de la rencontre et de la réforme démocratique : Fondé le 23 mai 2005 par un groupe de jeunes émigrés et exilés, le parti vient d’obtenir son visa légal. Le parti prône l’islam de civilisation, et entend intégrer les valeurs morales en politique. Son dirigeant est Khaled Traouli. Libéralisme Parti des jeunes démocrates : il prône la promotion des libertés, l’égalité, l’état de droit, la défense et la promotion des droits de l’homme, le multi-culturalisme, à influence social-libérale modérée, soutenant une économie sociale de marché, voire une économie intermédiaire entre la libre concurrence et l’économie planifiée aboutissant à une répartition juste des richesses comme il est le cas dans les social-démocraties modernes. Son dirigeant est Chaker Saïd. Parti libéral maghrébin : un parti du centre libéral, qui défend l’interdépendance entre démocratie représentative la démocratie participative, et accorde une place majeure aux jeunes, aux femmes et aux Tunisiens résidant à l'étranger. Il veut promouvoir les valeurs libérales et en particulier la liberté d'expression et la libre entreprise, supprimer toutes formes d'inégalité, d'exploitation et d'aliénation, et lutter contre la pauvreté et la précarité. Son dirigeant est Mohamed Boussaïri Bouebdelli. Parti de la justice et du développement : il se proclame de la philosophie d’Ibn Khaldoun. Le parti vise à encourager l’initiative privée. Sa politique économique repose sur le libéralisme régulé et basé sur les règles de la justice. Le parti prône une économie islamique et encourage l’investissement privé pour réduire les écarts et prône la solidarité. "Son dirigeant est Mohamed Salah Hadri. Parti social libéral : il est d’obédience libérale. Son Secrétaire Général est Mondher Thabet, et son fondateur Mounir Beji. Parti des libéraux tunisiens : il est une scission du parti social libéral (PSL). Son dirigeant est Mounir Baatour. Autres tendances Parti Républicain : il s'inspire directement de l'histoire de la Tunisie la plus prestigieuse, la République de Carthage, qui s’est fondée non pas sur la conquête par la force mais sur le rapprochement, l’échange et la prospérité des peuples de Méditerranée. Il défend l’émergence d'une démocratie juste et durable et fonde son action sur les principes suivants: le mérite, la responsabilité, l’imputabilité, la diversité et le pragmatisme. Son président d’honneur est Abdelaziz Belkhoja, son congrès national est prévu le 14 mai 2011. Parti de la rencontre de la jeunesse libre : Il se dit être le parti des jeunes de la révolution. Ce parti dit traduire la volonté réelle de la jeunesse du changement, celle qui a à cœur à prendre les choses en main pour trouver des solutions réalistes aux problèmes pour lesquels elle s’est révoltée. Sa pensée repose sur un certain nombre de constantes : la conscience de la jeunesse et les principes de la révolution de la dignité, le patrimoine et la civilisation tunisienne à travers l’histoire, le militantisme des Tunisiens à travers les siècles, les acquis nationaux tunisiens et universels, le développement scientifique et cognitif, ainsi que la révolution numérique et des TIC. Mouvement de la jeunesse libre de Tunisie : Il promeut le travail comme garant de la dignité, et défend un régime parlementaire. Son dirigeant est Sahbi Mokhtar Parti de l’avenir : il prône la liberté et la démocratie pour tous. Il récuse les régionalismes, et veut garantir un partage équitable des fruits de la croissance, et pérenniser l’unité nationale. Son crédo : « La Tunisie pour les Tunisiens ». Son dirigeant est Mohamed Sahbi Basli. Autres partis (éléments d’informations inexistants) Mouvement de réformes et de justice sociale (Mustapha Badri) Parti de la justice et de l’équité (Chokri Ghadhab) Parti de la jeunesse pour la révolution et la liberté Parti de la dignité pour la justice et le développement Parti de la gauche moderne (Fayçal Zemni) Forum réformateur démocratique Parti des forces du 14 janvier 2011 (Ouahid Dhiab) Parti républicain pour la liberté et la justice Parti de la dignité et du développement Gnet (d'après différentes sources) |
Commentaires
Ecrit par muslim_kafer_Economi 26-09-2011 20:30
Ecrit par Didi 27-07-2011 19:28
Ecrit par Citoyen de Tunisie 07-05-2011 09:57
Au politicards de répondre à ce labyrinthe, déjà 3 partis islamistes sans compter Ettahrir, Essalafiste et à savoir qui encore et tout cela pour 10 millions d'habitants!!!!
Ecrit par souhaieb 04-04-2011 18:18
Ecrit par Dédé 28-03-2011 21:10
Imaginez A. N. Chebbi au gouvernement, quel serait son apport sur le plan des idées et des programmes à part la figuration.
Il y a certainement des politiques plus futés que si Ahmed Néjib Chebbi qui, je le reconnais, n'est ni le plus médiocre ni le plus faux Q. Je lui reconnais beaucoup de qualités qui font défaut chez d'autres.