Tunisie/ Stupéfiants : Ben Aïssa explique la portée de la nouvelle loi

Publié le Lundi 04 Mai 2015 à 17:11
Vue de la conférenceLe ministre de la Justice, Mohamed Salah Ben Aïssa, a déclaré ce matin lors d’une conférence sur l’amendement de la loi portant sur les stupéfiants, qu’il était nécessaire de  réformer la législation portant sur le sujet. Il a plaidé pour l'adoption d'une nouvelle loi, remplaçant la loi numéro 52, et qui viserait surtout à prévenir, et à traiter l’addiction aux stupéfiants. «Le but est de mettre en place une loi qui a une dimension sociale plus que répressive. Avec cette nouvelle loi, on donne au juge le pouvoir d’appréciation du délit, et de décider des circonstances atténuantes", a-t-il dit, avant d’exprimer la volonté, "de rompre avec l’ancien système, et de prévoir des peines de substitution, au lieu de celle de la prison, comme par exemple des peines travaux d’intérêt général", a-t-il dit.

Le ministre a expliqué dans son intervention qu’il était nécessaire de penser à la réinsertion des anciens consommateurs de stupéfiants, et qu’il fallait encourager les initiatives de recourir aux centres de désintoxication et de sevrage. Par ailleurs, le ministre a indiqué qu’il était nécessaire de resserrer l’étau autour des trafiquants de drogue, avec l’adoption de nouveaux mécanismes d’investigation et de traque des commerçants de stupéfiants, conformément aux lois internationales.

Mohamed Salah Ben Salem a également évoqué les examens biologiques, en appelant à ce qu’ils soient effectués dans un cadre bien précis, et que les échantillons biologiques soient prélevés "dans le but de protéger les personnes soupçonnées d’une part et de délimiter les responsabilités de chacun, d’autre part", a-t-il dit.

L’allègement de sentence, prévu par la nouvelle loi, permettrait, selon le ministre de la Justice, d’alléger le nombre de détenus dans les centres de détention.  Il a, par ailleurs, cité l’exemple de l’unité pilote d’accompagnement se trouvant au tribunal d’appel à Sousse, et dont la mission est de suivre les personnes en travaux d’intérêt public, tout en apportant de l’encadrement, et de l’appui pour leur éviter la récidive.  Il a appelé à ce que cette expérience soit généralisée au sein de tous les tribunaux de la République, et à ce que tout soit mis en œuvre pour la réinsertion des anciens détenus.

L’avocate et députée de Nidaa Tounes, Bochra Belhaj Hamida, a déclaré pour sa part que tout le système judiciaire avait besoin d’une profonde réforme, et qu’un seul amendement ne serait pas suffisant.

Le député du mouvement Ennahdha, et ancien ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, a déclaré que l’actuel projet de loi portant sur les stupéfiants, a été élaboré depuis 2012, et que le ministère de la Santé y avait longtemps travaillé sur le sujet. Le but de la nouvelle loi était d’apporter plus de protection et de prévention, selon ses dires. "Cette loi sera basée sur la progressivité, et sur une philosophie qui aiderait le toxicomane à arrêter. Actuellement, toutes les lois à travers le monde, considèrent que les personnes dépendantes, sont souffrantes, et que la législation doit prendre en considération cet aspect", a-t-il dit.

La Tunisie manque de manière flagrante de centres de désintoxication, ce qui a poussé la société civile à créer des cellules d’écoute ou d’accueil des personnes en quête de sevrage.

L’Office National de la Famille et de la Population possède également un centre d’écoute dédié.

Lors de la conférence, un film documentaire a été diffusé, retraçant le parcours d’un nombre de jeunes toxicomanes. Au fil des témoignages, ces personnes se considèrent comme étant des victimes. Des élèves et des étudiants en plein parcours scolaire, se font arrêter pour consommation de cannabis et écopent d’une année de prison, à l’issue de laquelle ils se retrouvent au ban de la société.
Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
#3 production national cannabis
Ecrit par bob marley     05-05-2015 16:52
pourquoi le pays ne produirait il pas son propre cannabis Tunisien, ceci permettera de rendre rare les dealers car jamais ils ne pourraient concurencer l'etat de point de vue prix et surtout la qualité sans oublier les postes d'emplois et les revenus collosales que ça pourrait génèrer et aussi l'afflux touristique que ça va attirer.
 
 
-1 #2 Comme l'Alcool
Ecrit par Royaliste     05-05-2015 12:24
comme l'alcool, les drogues douces devraient êtres vendus par l'Etat.
 
 
#1 Médecin
Ecrit par samsam     04-05-2015 19:32
Oui monsieur le ministre de la Justice, Mohamed Salah Ben Aïssa,il est temps d'appliquer la nouvelle lois (après sa validation par l'ARP)et oui pour Dr Mekki abdellatif la loi est élaboré depuis 2012 et prête depuis juin 2014 ,au ministère de la santé de préparer des centres d'accueil et d'orientation pour les usagers de drogues......
 
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