Tunisie/Environnement, 50 espèces végétales menacées de disparition |
Publié le Samedi 04 Juin 2011 à 16:14 |
Le 5 juin est la Journée mondiale de l’Environnement, sous le titre, « Forêts : La nature à votre service ». Une occasion qui a réunit ce matin, Mokhtar Jellali, ministre de l’Agriculture et de l’Environnement du gouvernement provisoire, ainsi que plusieurs cadres de son cabinet avec les médias tunisiens, pour exposer la situation environnementale en Tunisie. En effet, l’écologie qui représente un axe important dans les programmes électoraux des pays nordiques, est chez nous, le parent pauvre des préoccupations politiques. Nous ne sommes pas les seuls, si cela peut consoler certains, c’est le cas de l’écrasante majorité des pays en voie de développement. Pourtant, il s’agit d’un sujet vital, dont dépend la pérennité de l’écosystème et par conséquent l’existence humaine.
Après évaluation et diagnostic des richesses naturelles tunisiennes, il en ressort que 219 espèces maritimes et terrestres sont menacées de disparition, dont 50 espèces végétales. Alors que l’écosystème tunisien compte 7212 espèces animales et végétales dont 3749 espèces terrestres et 3463 espèces maritimes. Par ailleurs, l’écosystème tunisien vit une perpétuelle pression, principalement à cause de la surexploitation de son littoral, qui réunit près de 70% de la population totale de la Tunisie, et 90% des activités industrielles et touristiques. Le réchauffement climatique, l’usage anarchique des propriétés maritimes, la hausse du niveau des eaux, jouent un rôle important dans l’érosion maritime. Les ressources halieutiques ont été particulièrement menacées durant ces derniers mois, à cause de la pêche intensive et illégale. Ce qui a amené les autorités à installer des récifs artificiels au sud des îles Kerkennah pour empêcher ce genre de pratique. « A une époque la banlieue nord de Tunis avait une plage au sable blanc, aujourd’hui ce n’est plus qu’un amas de rochers où il est impossible de se baigner. Un programme de réhabilitation est prévu pour cette région, en collaboration avec les Nations Unies », a dit le ministre. Dans le monde, les systèmes forestiers sont parmi les écosystèmes les plus touchés par la surexploitation. Ils contiennent pourtant 70% des espèces végétales terrestres et fournissent du travail et du bois à près de 1.6 milliards de personnes. Néanmoins, la superficie des forêts rétrécit chaque année de 13 millions d’hectares. La Tunisie possède 1.3 millions d’hectares de forêts, ce qui représente 13% de la superficie totale du pays, sans compter les plages et les régions désertiques. Un responsable du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement assure que le système forestier tunisien augmente d’une année à une autre, mais que le souci majeur consistait en le manque d’entretien. Il a également affirmé qu’actuellement le ministère procède au recrutement de 70 gardes forestiers et ingénieurs, pour renforcer les équipes déjà en place, et dont le nombre est aux alentours de 400 personnes.
A cours de cette rencontre, Mokhtar Jallali, a évoqué la question des déchets toxiques et la fermeture du centre de traitement des déchets de Jeradou, dont l’existence est objet de polémique. «Le tribunal a nommé trois experts, pour trancher quant au sujet du niveau de toxicité du site et si oui ou non il va être rouvert. Sinon il sera déplacé. Actuellement, les riverains de Jeradou ont empêché les techniciens d’accéder au centre pour entretenir les équipements. Ils ont même creusé le sol et déterré des déchets, qui je l’espère n’aura pas de fâcheuses conséquences sur la santé des habitants », dit le ministre. Entre temps, les usines qui produisent des déchets toxiques, ont été priées de les garder, jusqu’à décision de justice. Il faut savoir que la Tunisie produit 150 mille tonnes de déchets industriels par an, et 2.8 millions de tonnes de déchets ménagers, soit 0.7 kg par personne et par jour.
Dans la foulée, le ministre a passé en revue, l’assainissement des eaux usées qui pose problème surtout dans les quartiers populaires. « Ces quartiers ont été bâtis illégalement, au vu et au su des autorités et sans plan d’aménagement. Si La STEG et la SONEDE peuvent les raccorder à l’électricité et à l’eau, ce n’est pas le cas de l’ONAS, qui y trouve beaucoup de difficultés. Ces quartiers souffrent d’une mauvaise gestion des eaux usagées », explique le ministre. L’Agence Française de Développement a accepté de financer un projet national qui consiste à raccorder les quartiers défavorisés au système du traitement des eaux, ainsi que l’installation de nouvelles stations s’assainissement dans les régions défavorisées. Un programme qui concerne 200 cités, 24 régions, et 11 gouvernorats.
Au sujet des campagnes de lutte contre les moustiques, le ministre a avancé que le ministère s’occupe d’aider matériellement les municipalités pour l’accomplissement des traitements, mais que les circonstances particulières de cette année, et l’absence de conseils municipaux ont fait que la campagne a tardé. Lors de ce rendez-vous le ministère a appelé à ce que les citoyens se montrent responsables face aux ressources naturelles, et a déploré les actes de pyromanie et de vandalisme qui ont ciblé des forêts et des parcs nationaux, durant la révolution. Il a aussi appelé à la l’usage rationnel des produits chimiques, du fait de leur impact nuisible et irrémédiable sur l’environnement. Chiraz Kefi |
Commentaires
Ecrit par Sami Boussoffara 05-06-2011 15:33
Ecrit par Mak10 05-06-2011 09:30
ces tribunes auront la paix d'ici peu de temps et après, a cause d'une chevre qui passe d'une tribune a une autre , la "guerre" sera de retour !! non merci je ne veux pas vivre dans MON pays au rythme des tribunes ou des clans! c'est leur choix et ca leur regarde !
Ecrit par Mak10 05-06-2011 09:21
Ecrit par Kifaya 05-06-2011 06:09
Ecrit par Sami Boussoffara 04-06-2011 18:34
NDLR
Veuillez trouver les informations relatives aux événements de Metlaoui dans notre rubrique "National". Avec toutes nos excuses pour ce retard.