Tunisie/Université : Réforme en vue du système ISET

Publié le Dimanche 05 Décembre 2010 à 18:00
Dernière mise à jour, le Mercredi 08 Décembre 2010 18:50
La Tunisie dispose d'un réseau de 24 ISET.Une nouvelle session de master sera ouverte en février 2011 ; 7 mille nouvelles places seront à pourvoir dans différentes universités, sur des milliers de demande d’inscription. Quelque 34 mille inscriptions en master ont été enregistrées lors de la première session.

Le conseil des universités va se réunir entre fin décembre et début janvier pour fixer les détails d’organisation de cette deuxième session, et déterminer les universités et les spécialités concernées.

La session de février, première du genre, a été décidée pour répondre à des demandes grandissantes d’inscription en master, a fortiori que les détenteurs de la seule licence ont moins de chances sur le marché du travail que ceux qui sont titulaires de master. Même si le ministère ne l’entend pas de cette oreille.  La  licence est un diplôme à part entière, soutient une source informée, qui, plus est, "forme des techniciens supérieurs, un profil demandé par l’entreprise économique". Pas si demandé que ça. Cette catégorie de diplômés est frappée de plein fouet par le chômage, comme le prouve l’enquête INS sur la population et l’habitat de l’année 2009. Sur les 125.000 diplômés du supérieur en chômage, la majorité soit 52.500 est constituée de techniciens supérieurs. A qui la faute ? En partie aux ISET, rétorque notre source.

Au nombre de 24, les Instituts supérieurs des études technologiques, présentés lors de leur lancement en Tunisie, comme un tremplin sûr garantissant une insertion rapide sur le marché de l’emploi, se sont éloignés au fil des années de leur mission initiale. Les ISET dispensaient à leurs débuts une formation professionnalisante.  Et puis, petit à petit, ils se sont engagés dans la formation en licences appliquées. Une orientation qui semble leur apporter du tort, ainsi qu’à leurs diplômés.  "Certaines de ces nouvelles licences enregistrent un taux d’occupation de 50 %", une vraie dilapidation pour un secteur lourdement affecté par la loi du surnombre, et la surcharge. D'où l'intention de réformer le système. La réflexion est d'ores et déjà amorcée pour réconcilier les ISET avec leur mission originelle.

Une instance pour combler le déficit qualitatif

Il va sans dire que l’université tunisienne qui a gagné la bataille de la quantité, avec de forts taux de fréquentation des institutions supérieures, peine encore à promouvoir son niveau qualitatif, selon les standards internationaux. Les raisons de ce déficit qualitatif sont nombreuses, et l’Instance nationale d’évaluation, de garantie de la qualité et d’accréditation est présentée comme la structure idoine à même de le combler. La nouvelle instance sera mise sur pied en 2011, entretemps l’heure est au choix, puis la désignation des experts et universitaires qui siègeront en son sein.

Pour la petite histoire, la loi du 25 février 2008, relative à l’enseignement supérieur, a prévu dans son article 42 la création d’un établissement public en l’occurrence l’ Instance nationale de l’évaluation, de l’assurance-qualité et de l’accréditation. Sa composition et les modalités de son fonctionnement seront fixées par décret qui paraîtra au courant de l’année 2011.

L’évaluation réalisée par des commissions d’experts sous la supervision de ladite instance porte notamment sur "le parcours de formation, les programmes, le rendement scientifique et pédagogique des enseignants, leur production scientifique et la valorisation des résultats de leur recherche, les résultats enregistrés au niveau de l’apprentissage, de l’employabilité et des aptitudes créatrices des diplômés, les écoles doctorales et les programmes de formation par la recherche scientifique, le partenariat avec les universités, les établissements d’enseignement supérieur nationaux et étrangers et le milieu socio-économique, ainsi que sur les contrats de formation et de recherche". Tout y passera en fait, pourvu que la qualité soit au bout du compte garantie.

L’assurance-qualité est la deuxième mission de cette instance. "Il s’agit d’assurer la qualité de la transmission des savoirs et des savoir-faire, les compétences professionnelles des diplômés, l’efficacité de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, et au degré d’adaptation de la formation au marché de l’emploi".

Une qualité irréprochable donnera lieu, et ça coule de source, à une accréditation. Mais ne sera pas accréditée l’université qui le voudra. Celle-ci doit témoigner de bonnes performances. L’accréditation consiste, en effet,  en "la certification par l’instance à la demande de l’établissement d’enseignement supérieur et de recherche l’ayant sollicité que l’établissement a satisfait aux standards d’assurance-qualité". Elle est accordée pour une période maximale de quatre ans, soit à l’établissement, soit aux programmes ou parcours. L’établissement accrédité bénéficie de crédits supplémentaires lui permettant de préserver et de promouvoir la qualité de ses programmes et enseignements. Mais, en cas de manquement, elle peut se voir retirer l’accréditation, et revenir ainsi à la case départ.

Tout ceci devrait, néanmoins, relever du pouvoir discrétionnaire de ladite instance, mais aussi de la réalité souvent complexe des universités qui n’est pas toujours facile à cerner.
H.J.


 

Commentaires 

 
#20 master
Ecrit par saber     31-12-2010 16:33
bonjour
je veux savoir svp la date pour envoyer les demandes de master pro de février
et merci
 
 
#19 Soyez objectifs
Ecrit par observateur     14-12-2010 17:07
Consulter ces documents que j'ai sélectionnés, sans commentaires. je vous laisse le soin de les commenter.
1-http://info.worldbank.org/etools/docs/library/250634/FREnSupProCourt.pdf
2-http://www.tunizien.com/80669-tunisie--iset-et-marche-du-travail.html
3-http://archives.lapresse.tn/pdf/selection_pdf/2007-06-11_pr.pdf
4-http://www.ciep.fr/confint/conf_2005/doc/actes.pdf
 
 
#18 Transparance !
Ecrit par E.Technologue     09-12-2010 12:28
:oops: La Rédaction 08-12-2010 11:26 "Reste une précision qui a été apportée dans l’article, les ISET dispensaient à leurs débuts une formation de deux ans sanctionnée par un BTS (Brevet de technicien supérieur, ou par un BTP (Brevet de technicien professionnel)."
Mr l'admin ces lignes ont sauter du commentaire #13 de la Redaction !

NDLR
Il semble que nous avons été fourvoyés sur cette question. Nous nous excusons pour ces "imprécisions" qui nous ont été communiquées au sujet des ISET, un sujet auquel on accordera un article à part, pour apporter les éclairages nécessaires.
 
 
#17 Réforme de la réforme ! Stabilité du Système ?
Ecrit par E.Technologue     09-12-2010 03:25
Ecrit par La Rédaction 08-12-2010 11:26 « A titre indicatif, et selon une enquête du ministère de la Formation professionnelle, et l’Emploi (2004/09), le taux de chômage parmi les diplômés des ISET était de 16%. Une enquête de 2010 du même ministère enregistre 52 mille demandes d’emploi, issues des techniciens supérieurs. Ce faisant, certains ISET marchent très bien, comme la Sup-Com, l’ISET de Radès, l’ISET de Sousse etc., mais certains autres n’enregistrent qu’un taux d’occupation de 50%, d’après nos sources. »
Je site en bref quelque réactions :
1- Le Diplôme délivré par l’ISET est le DEST Diplômes d'Etudes Supérieures Technologiques après une formation de 2.5 ans et non pas le BTS ou le BTP (Brevet délivré par la formation professionnel) !
2- Depuis leur création en 1995 les ISET non pas délivré 52 mille diplômes !
3- Les statistiques de l’INS de 2009 (ins.nat.tn/.../... (Cf tableau 46 page 25)) sont ‘confus’ en ce qui concerne la catégorie « technicien supérieur ou équivalent » puisque cette catégorie regroupe tous le diplômés des filières courte de l’enseignement supérieur, les BTS de la formation professionnelle et même ceux qui ont réussi une année de l’enseignement supérieur. La Rédaction « Sur les 125.000 diplômés du supérieur en chômage, la majorité soit 52.500 est constituée de techniciens supérieurs. A qui la faute ? En partie aux ISET, rétorque notre source ». !
4- « Certaines de ces nouvelles licences enregistrent un taux d’occupation de 50 % » Cette constations est vrai pour toute les établissements universitaire de l’intérieure et ne concerne pas les ISET seulement, c’est la politique d’orientation qui est en question !
5- « Rien n’est encore décidé au sujet des ISET, il s’agit juste d’une réflexion autour de ces Instituts, dans un souci d’efficacité, selon nos sources. Cette réflexion fait suite au ‘fort taux de chômage parmi la catégorie de techniciens supérieurs ‘ ». Je vous invite à relire les décisions du conseil ministériel d’aout 2010.
Le retour sur décision du ministère nécessite une préparation du terrain pour ne pas choquer les enseignants technologues et essentiellement les étudiants des ISET et leur parent. Et ce retour passera inaperçu puisque l’SET gardera avec le bac+2 ou 2.5, selon le projet, la licence Co-construite ou la licence professionnelle (un pied dans le système LMD sans MD) pour un nombre ne dépassant pas, dans les meilleurs estimations, les 20% des étudiants des ISET.
 
 
#16 technologue
Ecrit par technologue     08-12-2010 23:13
selon un article publiée sur kapitalis une étude réalisée par l'université de "Shanghai", l'université de sousse arrive à la 6719 ème place à l'échelle mondiale, suivie par les universités Tunis El Manar (6729e), de Sfax (6996e), 7-Novembre de Carthage (7190e), de Monastir (7340e), de Tunis (7365e), de Gabès (7395e), La Manouba (7560e), Ez-Zitouna (7791e), de l’Université Libre de Tunis, le seul établissement privé figurant au classement (8408e), de Kairouan (8541e), de Gafsa (8645e) et de Jendouba (8887e), qui ferme la marche.
Les universités tunisiennes sont devancés par des égyptiennes, des algériennes, des marocaines, des soudanaises, ....
Le problème n'est pas lié seulement aux ISET, Toutes les universités tunisiennes sont en question. Cela est dû à quoi ? Sincèrement, on voit que le problème est un problème de base qui commence dès l'enseignement primaire et passant par l'enseignement secondaire. Tout le système d'éducation en Tunisie se met en question.
Pourquoi donc, mettre l'ISET seule en question, malgré qu'elle fait un très grand effort dans la la formation dans tout les domaines technologiques.
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.