Union pour la Méditerranée : Cacophonie assourdissante |
Publié le Mercredi 11 Juin 2008 à 13:13 |
![]() On croyait que le mini-sommet tenu hier à Tripoli allait permettre une concertation entre les dirigeants arabes pour dégager une position commune autour de l’Union pour la Méditerranée, Mouammer Kadhafi en a voulu autrement. La brève rencontre au sommet de trois heures, ayant réuni, à l’initiative libyenne, la Tunisie, l’Algérie, la Mauritanie, le Maroc et la Syrie, n’a laissé rien filtrer, excepté la diatribe du leader libyen. Ce dernier a inscrit une fin de non recevoir à l’Union pour la Méditerranée qui risque, prévient-il, de déchirer l’unité arabe et africaine. Il a ainsi proposé aux Européens de passer par le Caire, siège de la Ligue arabe, ou par Adis Abebba, siège de l’Union africaine, s’ils voulaient sceller une quelconque union avec les pays arabes. Kadhafi fait ainsi un remake de la position d’Angela Merkel, en l’adaptant à la partie arabe. La version actuelle de l’Union pour la Méditerranée n’est, d’ailleurs, que le produit d’un amendement imposé par la chancelière allemande. Initialement baptisé Union méditerranéenne, le projet de Sarkozy concernait, au moment où il a été posé, les pays des deux rives de la Méditerranée. Une initiative qui était à mille lieues de recevoir l’aval de l’Allemagne, soucieuse alors des retombées qu’un tel rassemblement géographique pouvait avoir sur les pays de l’Europe de l’Est. Angela Merkel avait donc tapé du poing sur la table et exigé que cette union ne serait possible, qui si l’Europe des 27 dans son ensemble y soit associée. Un tantinet froissé, le locataire de l’Elysée a pris les désirs de Madame pour des ordres et l’Europe a fini par entériner le projet sous sa nouvelle version, rendue possible par un compromis franco-allemand. Moralité de l’histoire : Pourquoi ce qui était acceptable et possible pour l’Europe, ne le serait-il pas pour les pays arabes ? D’autant, qu’on n'a pas arrêté de marteler depuis que l’idée a commencé à cheminer la nécessité à ce que l’Union pour la Méditerranée rompe, sur le fond et sur la forme, avec le moribond processus de Barcelone, qui lui, a été fondé sur des rapports dominants/dominés, et, qui plus est, 13 ans après son lancement n’a cessé d’être vidé de sa substance. A un tel point, que Nicolas Sarkozy, a voulu en faire table rase pour lui substituer son Union méditerranéenne. Un vœu encore avorté par ses homologues européens, pour qui il n’était pas question de gommer les acquis. D’où le troisième changement de l’intitulé du projet : Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée. Par ailleurs, le dossier du financement suscite une vive polémique. Les Européens refusent de payer un millimme de plus de ce qu’ils déboursaient dans le cadre de l’ancien Euromed. Certains préconisent que des organismes internationaux, pas forcément méditerranéens mettent la main à la poche, d’autres lorgnent du côté de la rente pétrolière, pour lui soutirer un certain pourcentage méditerranéen. Cela implique que des pays pétroliers, dont les membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), font les mécènes pour rendre possible une entité dont ils ne font pas partie. Des propositions fusent de toutes part, mais le schéma de financement reste, pour le moins que l’on puisse dire, imprécis, sinon flou. Autre embûche qui pèse telle une épée de Damoclès sur la nouvelle Union et hypothèque sa viabilité : la présence d’Israël. Là, c’est une partie de l’entité arabe qui pose son veto. Il n’est pas question que l’Union pour la Méditerranée, soutient-elle pour la paraphraser, soit un chemin de traverse pour la normalisation avec Israël. Ce processus ne peut se concevoir que dans le cadre de l’instance traditionnelle, soit la Ligue arabe, lorsque Israël se plie aux résolutions du plan de paix arabe, notamment le retour aux frontières de 1967. Une position arabe pour le moins cacophonique. Et ce ne sont pas les querelles de leadership autour de la répartition physique des postes et des instances de l’Union pour la Méditerranée qui vont arranger les choses. Un mois serait-il suffisant pour aplanir toutes ces difficultés et concilier des positions fondamentalement inconciliables ? H.J. |
Commentaires
Ecrit par Mani_Chou 13-06-2008 17:46
Je persiste et signe.
Et je prends rendez-vous avec tout le monde et avec l'histoire... Et s'il se révèle que je me suis trompé... Je présenterai à tout le monde et à l'histoire mes humbles excuses ! Ici même !
Ecrit par MNASRI OUARDI 13-06-2008 02:36
une telle initiative sous le seul prétexte d'israel ! qu'attendent-ils pour lancer leur offensive libératrice des terres palestiniennes ! la méditerranée sera construite par la société civile moderne et inspiratrice ,loin des idées de ces illettrés de mal coiffés
Ecrit par bbj 13-06-2008 01:07
pourquoi sarko cherche une union eterogene et de culture opposee au lieu de se tourner vers l europe et consolider son EU?
Sarko est en train d expulser les mediterraneens de la france surtout ceux des pays arabes de la rive sud et en meme temps il demande leurs mains pour edifier une utopie non realisee auparavant
quelle contradiction?
MR sarko aidez nous a realiser l UMA
si vous voulez le bien etre a nos populations stop
Ecrit par kahloucha 12-06-2008 14:49
Ecrit par moallamlm 12-06-2008 11:19
D'un autre coté, ledit projet pourrait présenter des inconvénients notamment en matière de l'indépendance politique, la souveraineté de l'Etat et l'autonomie décisionnelle de notre green twon.
Il y aura des avantages et certainement des inconvénients. IL vaudrait mieux ne pas se précipiter dans la prise d'une telle décision et s'approfondir d'avantage dans l'analyse du couple (Opportunité/Menace).