Un Occident décrédibilisé, un Sud global montant, les crises majeures de 2024 !

L’horloge calendaire continue à tourner. Jamais maitrisé, toujours imparable, le temps continue à imposer ses règles, ponctuant les péripéties de la vie humaine sur terre…Le progrès technologique et ses effets accélérateurs ne parviennent guère à changer le mouvement naturel du temps régi par cette formidable rotation du jour et de la nuit.
C’est par cet infaillible mouvement que l’humanité s’apprête à faire ses adieux à l’année 2023, et à accueillir l’année 2024. Un changement de calendrier qui est toujours porteur d’espérances, propice aux nouvelles résolutions, et opportun pour les rétrospectives et prospectives.
Une année qui s’achève est un moment de faire le bilan, méditer sur les évènements passés, essayer de tirer les enseignements des épreuves et des expériences cumulées, c’est aussi un moment de se projeter, d’appréhender l’avenir sous un angle positif, avec cette impression que l’année qui se termine emportera avec elles difficultés, souffrances, et malheurs ; et que la nouvelle année porte bonheur, sérénité et succès.
Ces vœux qui seront réitérés à l’envi à travers les quatre coins de la planète, ne cachent pas perplexité et appréhension envers un avenir de plus en plus incertain et redoutable.
Nouvelle donne géopolitique
L’humanité vit, en ce 21ème siècle, des défis énormes avec des crises multiformes et inextricables : climatique, économique, sociale, alimentaire, énergétique, identitaire…, tout cela dans un contexte de montée des fléaux sociaux, des conflits armés et des guerres destructrices et meurtrières.
Le monde d’aujourd’hui voit les inégalités se creuser et le gap s’élargir entre riches et pauvres, non seulement au sein des pays, mais entre pays. Avec une richesse accaparée par une minorité, là où la majorité ne parvient pas à joindre les deux bouts et à aspirer à des conditions de vie dignes et décentes.
Ce monde est aussi confronté à une nouvelle donne géopolitique, où les liens se lient et se délient, les amitiés se font et se défont, les alliances se nouent et se dénouent…Jamais époque n’a vu une aussi profonde refonte, voire un chamboulement des groupements régionaux et internationaux… avec cette notion de Sud Global qui prend forme, évolue et se confirme face à un occident décrédibilisé, son modèle à bout de souffle, ses valeurs soi-disant universelles vidées de toute substance, son double-standard voyant et choquant…
La planète vit à une période charnière de son histoire ou rien n’est plus et ne sera comme avant…nous vivons dans un monde nouveau, auquel les poncifs dominants depuis le 18ème siècle sont désuets, et inopérants pour peu qu’ils se heurtent à une réalité nouvelle.
Le monde d’aujourd’hui est celui de la perte de confiance dans les politiciens et leur idéologie de gauche ou de droite, pour leur incapacité à apporter des réponses aux questions de l’heure, et à garantir à leurs populations des conditions de vie à minima, c’est ce qui fait que les distances se créent et s’élargissent entre gouvernants et gouvernés, classes politiques et peuples.
D’aucuns évoqueront le monde des peuples, les peuples qui s’éveillent, qui s’emparent, eux-mêmes des combats contre le dérèglement climatique, les inégalités, les injustices, les dérives des politiques, la cupidité, l’oppression, la mégalomanie…
Mais c’est aussi un monde de haine, de divisions, de communautarisme et de repli…entre l’identité et l’altérité, entre soi et l’autre..Un monde de précarité, de paupérisation, de populisme et de montée des extrêmes.
L’humanité vit un moment de rupture entre un ancien modèle né de la deuxième guerre mondiale vidé de toute sa substance et qui portait en lui les germes de l’injustice, des inégalités, et n’a fait que plonger la planète dans les abysses d’une poudrière annoncée, et un modèle en devenir dont les contours ne sont pas clairs, et semblent échapper à tous, même aux cassandres les plus avisés ; lequel est néanmoins annonciateur du pire, si l’humanité ne se saisit pas, et continuera à manquer de raison, de sagesse et de propension à servir l’Homme, quel qu’il soit et là où il est.
C’est dans ce contexte incertain et inquiétant que l’on accueille la nouvelle année, à moins qu’un quelconque miracle advienne pour changer cette triste réalité. Bonne et heureuse année à tous.
H.J.