Macron évoque ses relations avec le Maghreb et la présence de son pays en Afrique, à la veille d’une tournée à travers le continent
« La France est sans doute le pays du monde où il y a le plus de diaspora maghrébine. Lorsqu’il y a des problèmes géopolitiques, c’est vers la France que les responsables se tournent, plus que vers la région », c’est ce qu’a déclaré, en substance, le président français, Emmanuel Marcon, au sujet des relations tendues de la France avec certains pays maghrébins, particulièrement, le Maroc et l’Algérie.
Lors d’une conférence de presse ce lundi soir à partir de l’Elysée, retransmise par les chaines françaises, sur le rôle de la France en Afrique, Macron a dit que son pays « essaie d’avancer avec le Maroc malgré les polémiques, même si certains ont essayé de monter en épingle certaines péripéties », faisant état « de relations personnelles amicales avec le souverain marocain ».
Concernant l’Algérie, il a dit compter sur l’engagement du président Tebboune, faisant état « de la polémique née du retour en France d’une franco-algérienne depuis la Tunisie, mais on n’en est pas à notre premier coup de grisou avec l’Algérie ».
Il a ajouté que beaucoup de travail était fait avec l’Algérie, notamment sur la mémoire, évoquant l’arrivée à Paris d’un chef d’Etat major algérien, chose qui ne s’est jamais produit depuis 1962 (date de l’indépendance de l’Algérie).
« Au sujet de la mobilité, j’ai voulu qu’on avance selon une politique claire, assumer un discours à ce sujet, soit lutter contre l’immigration clandestine, sans impacter les étudiants et les familles qui ont des destins communs », a-t-il dit.
« L’Afrique n’est pas le pré carré de la France »
A la veille de sa tournée africaine, qui le conduira dans plusieurs pays du continent à partir de mercredi, Macron a affirmé que « l’Afrique n’est pas le pré carré de la France », prônant « un partenariat renouvelé et équilibré » avec cette partie du monde.
Il a dit refuser « d’entrer en compétition avec les grandes puissances en Afrique sur la base d’un déploiement militaire, mais préférer entrer dans une concurrence économique, pour offrir des opportunités à la jeunesse africaine ».
Il a reconnu qu’il y ait « une déception à l’égard de la France en Afrique, on a trop laissé croire que c’est nous qui allons résoudre le problème du terrorisme en Afrique. Mais, si les gouvernements africains ne jouent pas leur rôle, et envoient tous à la présence française, rien ne pourrait se faire », a-t-il souligné.
« Nos enfants sont morts pour lutter contre le terrorisme là -bas. Ni la Chine, ni la Russie n’ont fait, ce que nous avons fait en la matière », a-t-il indiqué, en allusion à ces deux puissances qui sont en course pour la conquête de l’Afrique.
Le locataire de l’Elysée a annoncé que son pays comptait réduire son emprise militaire en Afrique, (Ndlr : sur fond d’un sentiment anti-français dans le continent ».
« Les bases militaires de la France ne seront pas fermées, elles seront réajustées, puis rebaptisées, ou transformées en bases conjointes de formation, en fonction des besoins exprimés par les pays africains », a-t-il souligné.
« Les bases en Côte d’Ivoire et au Sénégal peuvent se développer en base à vocation régionale ou en hubs régionaux », a-t-il supposé.
« Wagner : un groupe de mercenaires criminels »
S’agissant de la présence de l’organisation paramilitaire russe Wagner sur le continent, il a rétorqué qu’ »il s’agissait d’un groupe de mercenaires criminels, dont l’objectif est de protéger des régimes défaillants et putschistes », pointant « ses visées prédatrices et son recours à la violence envers la population. C’est une philosophie qui est aux antipodes de ce nous défendons ».
Il a souhaité que « les pays africains qui se sont tournés vers cette solution à court terme, finiront par s’en passer, car elle ne produit que malheur ».
S’agissant de la réforme du franc CFA, il a rétorqué que « toute réforme devra avoir pour but de renforcer l’autonomie et de maintenir la stabilité (…), « il y a beaucoup à faire là -dessus, cela relève des Etats africaines et des autorités financières et monétaires ».
Macron a réaffirmé son engagement en Afrique, annonçant qu’ »il continuera à se rendre dans tous les pays africains, même dans des pays qu’aucun président français n’a jamais foulé, exemple le Kenya ».
La Rédaction