Tunisie : Ennahdha pointe « une crise de légalité au pouvoir », et « une propension vers un pouvoir despotique absolu »

Le mouvement Ennahdha considère le décret présidentiel n’o 117, comme « une suspension effective de la constitution de la république, et son remplacement par une organisation provisoire des pouvoirs ».
Dans un communiqué rendu public en ce milieu d’après-midi, au lendemain de la réunion de son bureau exécutif consacrée à ce sujet, le mouvement pointe « une propension vers un pouvoir despotique absolu et une putsch contre la légalité démocratique, les principes et valeurs de la révolution tunisienne ».
« Cette démarche est inconstitutionnelle et ajoute aux crises complexes du pays, une crise de la légalité du pouvoir, ce qui menace l’Etat, son unité, et pousse le pays dans une zone de danger élevé, sans précédent dans l’histoire de la Tunisie ».
Le mouvement rejette, avec fermeté, que « la situation exceptionnelle s’éternise, que tous les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire soient accaparés par Kaïs Saïed, et que ce dernier impose des choix et mesures inconstitutionnelles, supprimant les institutions politiques de contrôle en place, y compris le parlement et l’instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, et l’instance anti-corruption ».
« Cette orientation unilatérale du président ne réussira pas à régler les problèmes économiques et sociaux, mais va les approfondir à l’intérieur, et consacrera un isolement international destructeur pour l’économie du pays, et son image rayonnante à l’étranger, comme modèle démocratique », avertit le mouvement.
Ennahdha appelle toutes les forces vives et les personnalités nationales indépendantes « à unifier les rangs, transcender les différends pour défendre les valeurs de la république et de la démocratie, et protéger le pays des dangers de cette démarche, qui approfondit la division au sein de la société, menace la paix civile et torpille l’unité nationale autour de la constitution ».
Le mouvement appelle « à s’attacher à l’unité nationale et à s’inscrire dans des mouvements militants pacifiques afin de remettre la Tunisie sur la voie de la démocratie ».
Gnetnews