Tunisie : Le PDG de la pharmacie centrale fait le point sur la disponibilité des médicaments

04-03-2024

Le Président-Directeur Général de la Pharmacie centrale de Tunisie, Mehdi Dridi, a déclaré, ce lundi 04 Mars, que la situation de la pharmacie centrale est inconfortable, difficile, voire asphyxiante, mais l’on est pas dans une situation de crise. « L’on oeuvre à parvenir à des solutions pour surmonter cette situation », a-t-il dit

Intervenu sur Mosaïque, le PDG de la PCT a évoqué « un équilibre fragile » dû notamment, aux crédits envers les laboratoires pharmaceutiques internationaux s’élevant à 600 millions de dinars, ainsi qu’à la dette des hôpitaux et la CNAM envers la P.C.T estimée à 1100 millions de dinars, mettant néanmoins un bémol lié à la situation de 2022 et de 2023 qui est en règle.

Il encore, fait savoir que les délais contractuels pour la pharmacie centrale sont de 180 jours, les délais, aujourd’hui, sont entre 270 et 300 jours, les laboratoires sont compréhensifs, mais parfois, ils exigent des délais de paiement de 120 jours.

Il a expliqué que dans cette situation d’exception, l’on priorise nos achats, selon que le médicament est vital, essentiel, ou  de confort, signalant que les stocks stratégiques pour ce qui est des médicaments vitaux couvrent, dans une proportion de 95 %, les besoins de trois, six mois, voire une année.

Le responsable a ajouté que 60% des dépenses des caisses sociales sont allouées aux médicaments liés aux maladies cancéreuses lesquelles sont chères et alourdissent les charges des caisses, faisant état de l’orientation vers la levée de la subvention sur les produits médicamenteux ayant un similaire localement, et l’encouragement du générique, citant certains pays dont le Danemark  où le taux de pénétration du générique est élevé.

Le PDG de la PCT a regretté qu’aucun médicament biologique ne soit fabriqué en Tunisie, alors que la tendance dans le monde est vers l’encouragement de ce type de produits, « un médicament sur deux fabriqué dans le monde est biologique ».

Medhi Dridi a déclaré, en préambule, que la pharmacie centrale est un organisme qui fonctionne selon un règlement rigoureux, a des succursales dans toutes les régions et n’a pas de problème de gouvernance, le seul problème est du à des équilibres financiers.

Ce faisant, la pharmacie centrale alloue une enveloppe de 200 millions de dinars pour préserver les prix des médicaments sur le marché, et supporte ainsi, seule, la baisse du dinar, afin que le prix du médicament n’augmente pas.

A noter que 70 % des médicaments des hôpitaux sont importés, alors que 70% des médicaments des officines sont fabriqués localement.

Gnetnews