Tunisie: Lueur d’espoir pour l’agriculture, les pluies redonnent vie aux cultures

18-12-2023

Les pluies récentes en Tunisie ont apporté une bouffée d’air bienvenue pour le secteur agricole, après une année de sécheresse intense, sans parler des 4 dernières années également sèches. Alors que la période d’ensemencement dans les grandes cultures se prolonge jusqu’au 30 décembre, ces précipitations sont accueillies favorablement par les agriculteurs, qu’ils aient déjà entamé le processus ou qu’ils s’apprêtent à le faire.

Pour ceux ayant semé en novembre, les pluies ont permis le début précoce de l’utilisation des herbicides, donnant ainsi le coup d’envoi prometteur de la saison. Imed Ouadhour, céréalier et président de la section de Bizerte du Syndicat des agriculteurs Tunisiens (SYNAGRI), la pluie s’avère cruciale pour la germination, offrant 150 mm sur les 450 mm nécessaires. Cette contribution précoce suscite des espoirs parmi les agriculteurs, qui anticipent la présence bienvenue de pluies aux différentes étapes de la saison des grandes cultures. « Ces quantités importantes de pluies ont soulagé les agriculteurs », nous indique-t-il.

Cependant, l’optimisme est atténué par un défi majeur, celui du manque de disponibilité en semences. L’extension forcée des parcelles destinées aux grandes cultures, en raison de l’indisponibilité d’eau dans les périmètres agricoles irrigués, crée une tension. « Les semences récoltées lors de la saison précédente ne peuvent répondre à la demande croissante », nous dit Ouadhour.

Les pluies ont constitué une source d’irrigation naturelle bienvenue pour les cultures maraîchères. Cette approvisionnement en eau, souvent crucial pour le développement des légumes et des fruits, permet aux agriculteurs de réduire leur dépendance à l’irrigation artificielle, surtout que la culture des légumes s’est trouvé menacée en raison des restrictions récentes dans les périmètres agricoles irrigués.

En dépit de ces opportunités, des nuances doivent être considérées. Si les pluies sont bénéfiques également pour les agrumes, comme dont la saison bat son plein, des effets indésirables sont à noter. Selon Imed Ouadhour elles peuvent contribuer à une augmentation du taux de margines dans l’huile, suscitant des préoccupations parmi les acteurs de l’industrie oléicole.

Ainsi, les agriculteurs demeurent vigilants face à ces conséquences inattendues, soulignant la complexité des facteurs météorologiques sur l’agriculture. En dépit des défis, les bienfaits de la pluie sur la germination, l’utilisation des herbicides et les grandes cultures en général sont salués, illustrant la nécessité d’une gestion adaptative et résiliente dans le secteur agricole tunisien. Pour autant, Imed Ouadhou indique enfin que les autorités compétentes doivent mettre à disposition des agriculteurs les quantités suffisantes d’engrais, notamment de DAP, afin de favoriser la réussite de la saison agricole.

Wissal Ayadi