Le haut conseil tuniso-libyen des hommes d’affaires explore les domaines de coopération

23-01-2020

Suite à la déclaration de Tunis pour la paix en Libye, par laquelle le président de la république Kais Saied, a appelé au dialogue et a prôné une solution inter-libyenne, le haut conseil des hommes d’affaires tunisiens et libyens, a organisé ce jeudi une conférence de presse sur « le lancement de l’initiative tuniso-libyenne pour  une sortie de crise ».

Le président du conseil, Abdelhafidh Sakroufi a présenté un ensemble de recommandations pour renforcer les relations entre les deux pays.

Sakroufi a parlé de l’urgence de faire un jumelage entre les municipalités des deux pays. Il a appelé également à la réouverture des  postes frontaliers de Ras Jedir, de Dhhiba et celui de Machhed Salah, pour que les passagers tunisiens et libyens  puissent circuler de nouveau dans les deux sens…

« Le plus important c’est de résoudre les problèmes de résidence des libyens en Tunisie, récupérer les dettes des cliniques tunisiennes de l’Etat libyen, et penser à faciliter les soins et les services de santé aux ressortissants, grâce à la création un établissement commun de santé, qui sera fondé par les deux Etats… »

Au sujet des échanges commerciaux, le président du haut conseil a proposé la mise en place d’une première ligne maritime pour transporter la marchandise vers le port de Benghazi et d’une deuxième ligne touristique.

 « Ces deux mesures contribueront aussi à mettre fin à la contrebande, et à limiter le trafic illégal des produits », ajoute-t-il.

Le président du conseil a par ailleurs souligné « que grâce aux efforts du conseil,  il y a eu la création d’une banque tuniso-libyenne,  « ABIR », (Arab African Bank for Investment and Reinvestiment).  Malgré cela, la coopération entre les deux parties reste limitée, et plusieurs domaines ne sont pas encore exploités, comme le secteur de l’énergie, le pétrole et l’intégration des compétences libyennes dans la vie active en Tunisie ».

A ce sujet, l’expert tunisien en pétrole, Ghazi Ben Jomaâ, a insisté sur l’investissement dans le secteur de l’énergie et des services pétroliers.

L’expert a révélé également que la Tunisie possède des sociétés de maintenance qualifiées, et peut produire des équipements de raffinage de pétrole, ce qui n’est pas le cas de la Libye.

« On dispose aussi  de stations reconnues sur le plan international, de production de CO2, de propane et de butane, permettant d’alimenter le marché local en gaz liquéfié, et dont les produits peuvent être exploités par les sociétés pétrolières libyennes », ajoute-t-il.

Khaled Kadiki a indiqué également que « la Tunisie peut effectuer pour la Libye des études environnementales  concernant la production de l’hydrocarbure non conventionnel, qui exige des forages plus complexes que celles requises par les puits pétroliers traditionnels ».

Concernant l’avancement des travaux du conseil, Eya Saif, membre du comité d’organisation tuniso-libyenne, a conclu que « le conseil est en train de présenter des solutions. Il est en phase d’activation des mesures qui concernent notamment  les secteurs précaires, dans les deux pays, comme la santé, l’éducation et les services.»

Emna Bhira