Le manque de visibilité politique impacte la note souveraine de la Tunisie (Abassi)

07-02-2020

Le gouverneur de la banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, a mis en garde ce vendredi 07 février, contre le manque de visibilité politique, qui aura des répercussions sur la note souveraine de la Tunisie.

Lors d’une plénière de dialogue à l’Assemblée des représentants du peuple, Abassi a annoncé que les agences de notation Moody’s et Fitch procèderont en ce mois de février à la notation de la Tunisie. « La question politique est primordiale pour les agences de notation, et représente 50 % en termes de classement pour Fitch », a-t-il souligné.

« On ne peut pas entrer dans des élections depuis juin, et rester jusqu’à février sans visibilité politique pour la période à venir », a-t-il déploré.

Le chef de l’Institut d’émission a encore souligné que « la BCT travaille sous le programme du FMI, et que jusque-là l’institution financière n’a pas imposé à la Tunisie des conditions dites difficiles ».

Il a dit être prêt à discuter de l’indépendance de la banque centrale, affirmant que « la BCT travaille au quotidien avec le gouvernement et le ministère des Finances. »

Le patron de la banque des banques a fait état de l’amélioration sensible des avoirs en devise, par rapport à 2018. Les réserves en devises se montent actuellement à 19 milliards alors qu’elles étaient de 13,9 milliards en 2018. « Nous sommes passés de 84 jours d’importation à 112 jours d’importation, et réussi à avoir 5 milliards de plus en une année », a-t-il positivé.

Les recettes touristiques se sont nettement améliorées et ont enregistré une hausse de 35,7 %, soit 1916 million de dollars, mais cela reste en deçà du niveau de 2010, a-t-il ajouté.

Il a dit être d’accord pour la réforme de la réglementation des changes, « mais nous ne pouvons parler d’une refonte réelle du code des changes, sans que les prérequis de l’économie (investissement et exportations) ne soient rétablis ». Il a encore fait savoir que « plusieurs mesures sont prises pour permettre l’ouverture de compte en devises », signalant que le problème se pose pour les résidents.

Le gouverneur de la BCT a encore indiqué que le déficit commercial a baissé à 8,8 % en 2019, contre 11,1 % en 2018. La dette extérieure a baissé à 66 % en 2019 contre 72,5 % en 2018, « chose qui est due à la détente du dinar. »

Il a déploré que certaines entreprises aient enregistré en 2018 une importante augmentation des importations estimée à 30 % (en dollar), par rapport aux niveaux ordinaires, lesquelles ont concerné les matières premières et les produits semi-finis.

Il a par ailleurs fait état de « la faiblesse de l’investissement et de l’épargne en Tunisie, par rapport à la région MENA ».

Gnetnews