Ambiance morose et pouvoir d’achat en berne au Marché Central de Tunis pendant le Ramadan

12-03-2025

Alors que le Ramadan bat son plein, le Marché Central de Tunis affiche une ambiance bien différente de celle d’antan. Malgré l’arrivée de produits frais en ce début de semaine, la frénésie d’achat se fait cruellement sentir par l’augmentation des prix, surtout pour certains légumes et les produits de la mer.

Des prix en hausse malgré une inflation en recul

Les clients peuvent désormais s’attendre à payer :

Légumes : pomme de terre 2,5 DT/kg, épinard 800 millimes la botte, persil 700 millimes la botte, citron 1,3 DT/kg, laitue 2 DT la pièce, artichaut 2,5 DT pour trois têtes, oignons verts 2 DT la botte, piments 3,7 DT/kg, tomates 2,5 DT/kg, carottes 1,8 DT/kg.

Fruits : fraises 5 DT/500g, oranges 1,8 DT/kg, pommes 7 DT/kg, bananes égyptiennes 5 DT/kg (de qualité médiocre) contre 7,5 DT/kg pour les bananes d’Amérique du Sud, bien meilleures.

Dattes : 14 DT/kg en grappes et 8 DT/kg en vrac.

Viandes : l’agneau est désormais vendu à 38,2 DT/kg et le bœuf à 35,5 DT/kg, des prix fixés par les autorités, tandis que le poulet et les escalopes de poulet ou de dinde sont cotés à 8,5 et 16 DT respectivement.

Poissons et fruits de mer : crevette royal à 45 DT, sardine 5,6 DT, dorade d’élevage 21,5 DT, loup d’élevage 22,5 DT, crevettes standard 30 DT, seiche 26 DT, chevrette 15 DT, et merlan 13 DT.

Un marché déserté par les clients

Malgré la fraîcheur des produits, l’ambiance laisse à désirer. « Avant, on achetait en grande quantité. Aujourd’hui, on opte pour l’achat à la pièce, car notre budget ne le permet plus », déplore une cliente de longue date. Un autre acheteur confie : « La hausse des prix me met mal à l’aise, mon pouvoir d’achat a vraiment chuté. Avec 50DT on achète presque plus rien ou du moins se contenter des produits de base »

Du côté des commerçants, la situation est tout aussi préoccupante. « Les allées, surtout celles de la viande rouge, sont quasiment désertées. Les clients se tournent vers la volaille, qui reste moins chère, mais cela ne suffit pas à compenser la baisse globale de la demande », explique un marchand de viande. Même le secteur du poisson, pourtant garni d’étals bien fournis, peine à attirer la foule. Plusieurs clients affirment que « le poisson est désormais un véritable luxe ».

Un Ramadan marqué par les difficultés économiques

Ce mardi au Marché Central de Tunis, l’ambiance est lourde et les sourires se font rares. Le Ramadan, période habituellement synonyme de partage et de convivialité, se teinte aujourd’hui de la dure réalité d’un pouvoir d’achat en berne et d’une consommation réduite. Les témoignages des clients et commerçants montrent bien la détresse ressentie par une population confrontée à des prix en hausse, malgré une inflation en recul, et à des attentes déçues quant à l’accessibilité de produits essentiels.

En ces temps difficiles, le marché, jadis lieu d’échanges animés et festifs, se transforme en un espace où chaque transaction rappelle la précarité du quotidien. Le Ramadan, célébré en famille et dans la solidarité, se doit de trouver des solutions pour alléger le fardeau des Tunisiens, afin que la lumière de ce mois sacré puisse encore briller malgré les ombres de l’incertitude économique.

Wissal Ayadi