ARP: Le ministre de l’Agriculture défend la transparence de son département et détaille les chantiers en cours

Lors de la séance plénière tenue mardi à l’Assemblée des représentants du peuple, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzedine Ben Cheikh, a affirmé que son ministère œuvre sur la base de données précises et vérifiables, rejetant catégoriquement toute accusation de corruption ou de malversations. « Chaque autorisation de forage est délivrée selon des critères scientifiques et des normes rigoureuses », a-t-il déclaré, appelant quiconque dispose de preuves à les présenter, tout en réaffirmant que le département ne couvre aucun acte illégal.
Concernant l’exportation d’huile d’olive, le ministre a reconnu une baisse de 25 % durant le premier semestre 2025. Néanmoins, il a souligné que le solde commercial alimentaire s’est nettement amélioré, affichant une progression de 125 %, malgré les pressions climatiques et économiques.
Sur le dossier de l’eau, Ezzedine Ben Cheikh a fait état d’un taux de remplissage des barrages qui ne dépasse pas 36 %, un chiffre jugé insuffisant au regard des besoins croissants. Cette situation a engendré des perturbations dans l’approvisionnement de plusieurs régions, même si l’année hydrologique en cours reste globalement meilleure qu’au démarrage.
Plusieurs projets hydrauliques ont été lancés, parmi lesquels le projet de Bir Ennakhla, le renforcement de la nappe de Sidi Khiyar, et le système d’alimentation de Jelissa, sans oublier le raccordement des habitants de Zouwaria à l’eau potable. Un comité central a également été dépêché à Tozeur à partir du 15 juillet pour proposer des solutions concrètes aux problèmes locaux.
Des initiatives sont également en cours pour améliorer l’approvisionnement en eau dans le sud de Sfax, notamment dans les localités de Skhira, Bir Ali Ben Khalifa et Menzel Chaker, ainsi que pour la réhabilitation du réseau de distribution dans le gouvernorat de l’Ariana.
Dans le secteur des zones irriguées, le ministre a annoncé un programme d’aménagement de 21 000 hectares supplémentaires, en parallèle avec des projets de réutilisation des eaux usées traitées dans les pôles de production de Tunis, Sousse et Sfax.
S’agissant des fourrages, le ministre a évoqué une baisse dans la production d’aliments composés et grossiers, en raison des conditions climatiques, malgré la stabilité du marché mondial. Il a précisé que l’Office national des fourrages, récemment créé, a entamé ses activités et monte progressivement en puissance pour réguler le marché et maîtriser les prix.
Pour ce qui est du secteur de la pêche, l’État consacre chaque année quelque 95 millions de dinars pour subventionner le carburant marin, sur la base de critères techniques spécifiques. Il est également envisagé d’inclure les femmes travaillant dans la collecte de coquillages parmi les bénéficiaires des périodes de repos biologique. Des efforts sont aussi déployés pour la modernisation et l’extension des ports de pêche, les études techniques étant déjà finalisées, en attendant les financements.
Le ministre a par ailleurs insisté sur la nécessité d’améliorer la capacité nationale de stockage des céréales. De nouveaux entrepôts sont en cours de construction et les silos existants sont en cours de réhabilitation. Une étude a également été lancée en vue de restructurer l’Office des céréales pour en renforcer l’efficacité.
Enfin, concernant la préparation de la prochaine campagne oléicole, le ministre a indiqué que des mesures anticipées ont été prises pour corriger les failles précédentes, améliorer les conditions de stockage, et appuyer les producteurs et les huileries. Un projet de restructuration de l’Office national de l’huile est également en cours.
Quant à la lutte contre la cochenille, il a précisé que l’utilisation de la coccinelle comme solution biologique est en phase de reproduction, invitant les agriculteurs à en assurer le bon entretien. Cette méthode est combinée à la technique de taille sélective pour limiter la propagation.
Clôturant les travaux, le président de l’ARP, Ibrahim Bouderbala, a insisté sur l’importance stratégique du secteur agricole et hydraulique, pilier de la sécurité alimentaire et de la souveraineté nationale. Il a appelé à repenser les politiques agricoles, à moderniser les techniques d’irrigation, à mobiliser les financements et à encourager les jeunes à investir dans un secteur agricole moderne, durable et résilient face aux enjeux climatiques.
Gnetnews