« Ben Brik a incité à la violence, la haine et au port des armes » (association des magistrats)

25-07-2020

L’Association des magistrats tunisiens revient ce samedi 25 juillet dans un long communiqué de son bureau exécutif sur les circonstances des poursuites engagées contre Taoufik Ben Brik, signalant que ce dernier a reproduit en octobre 2019 « un discours dangereux » sur la chaîne Nesma, « d’incitation à la violence et à la haine, au port des armes, de dénigrement, calomnie, et d’atteinte aux personnes et aux institutions, dont l’institution judiciaire ».

L’AMT accuse Ben Brik d’avoir prononcé un discours à même « de semer la discorde, et d’attiser la tension au sein l’opinion publique, c’est ce qui a été directement révélé par le parquet, et par la HAICA dans trois fiches liées à trois émissions diffusées sur ladite chaîne ».

Le BE de l’association des magistrats se dit « choqué » que « le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) transforme les graves violations de la loi et de l’éthique journalistique, attentatoires à la paix civile, en liberté d’expression et le commentateur d’accusé en victime ».

L’association met en garde contre « le mélange délibéré entre le discours de violence, d’incitation au port des armes et à la guerre civile, et la liberté d’expression, ce qui encourage les non-journalistes à opter pour ce style ».

Le syndicat national des journalistes tunisiens avait dénoncé hier le jugement émis à l’encontre de Taoufik Ben Brik, le considérant comme « une dérive dangereuse du traitement judiciaire d’un dossier, qui entre dans le cadre de la liberté d’expression » et avait appelé à « sa libération immédiate ».

Le SNJT avait, par ailleurs, rappelé que « Ben Brik était l’un des symboles de lutte contre le despotisme sous l’ancien régime et est une personnalité médiatique et littéraire, qui a un style distingué basé sur la métaphore, et n’a pas appelé à l’extrémisme, au terrorisme et au chaos ».

Taoufik Ben Brik est condamné à une année de prison ferme.

Gnetnews