Le spirituel et le normatif dans le Coran

08-05-2019

Le Coran appelé aussi al-Furqane الفرقان, du nom d’une sourate (discernement entre le vrai et le faux), comporte 114 versets. Il a été révélé au prophète à la Mecque et à Médine.

L’étape mecquoise a commencé lorsque le prophète avait 40 ans et a duré 13 ans (610 à 622).

La période médinoise a débuté avec l’hégire date de l’émigration (la hijra) du prophète vers Médine en 622.

Les versets mecquois qui sont les plus nombreux, sont plutôt de portée spirituelle, eschatologique, ils visent à renforcer la foi et la croyance en Dieu. La première révélation faite au prophète alors qu’il était dans sa retraite spirituelle à la grotte Hira (Ghar hira), était Iqraa  اقْرَأْ بِاسْمِ رَبِّكَ الَّذِي خَلَقَ : « Lis », preuve de la place primordiale accordée par le Coran au savoir, et à la connaissance.

Les versets médinois sont à dominance normative, c’est-à-dire qu’ils insistent sur les prescriptions et les normes auxquelles les serviteurs de Dieu devront se plier, pour être de bons croyants, qui promeuvent les bons comportements, et les bonnes pratiques, œuvrent à faire régner l’harmonie et la bonne entente dans leur communauté et être au service des autres.

Bahgat Elnadi, un écrivain égyptien qui vit en France, décrit le Coran comme étant « un dialogue entre le ciel et la terre ». La descente du Coran n’en a pas altéré la nature céleste, il s’agit d’une mise à disposition de cette parole par le langage humain, dit l’islamologue français Taïeb Chouiref, en citant el-Ghazali, selon une vidéo mise en ligne.

Pour nombre d’exégèses, plus des 2/3 du Coran concernent le volet eschatologique, cette dimension mystique qui incite à la réflexion sur l’unicité de Dieu, l’au-delà, la résurrection (el-baâth), la quête d’absolu, le sens de la vie…, la dimension spirituelle est source de transcendance, et donne lieu à un détachement de l’aspect matériel de la vie, éphémère et factice, pour se rapprocher de l’infini et aspirer à l’éternel

La spiritualité est une nourriture du cœur, de l’âme et de l’esprit, apaise le cœur الَّذِينَ آمَنُوا وَتَطْمَئِنُّ قُلُوبُهُم بِذِكْرِ اللَّهِ ۗ أَلَا بِذِكْرِ اللَّهِ تَطْمَئِنُّ الْقُلُوبُ الرعد (28) 
 et renforce notre résilience devant les épreuves.

La spiritualité est ce lien intime avec le créateur, en termes de foi, de soumission et de loyauté. Le croyant est tenu de nourrir l’attachement à Dieu et d’en multiplier l’invocation dans son for intérieur وَالذَّاكِرِينَ اللَّهَ كَثِيرًا وَالذَّاكِرَاتِ أَعَدَّ اللَّهُ لَهُم مَّغْفِرَةً  وَأَجْرًا عَظِيمًا(35) آلأحزاب ce qui induit amour, peur et aspiration. Cette relation du croyant avec Dieu, procure sérénité, réconciliation avec soi-même et apaise nos relations avec les autres.

Le Croyant ne peut se soumettre aux prescriptions divines, que s’il a une forte relation avec Dieu, qu’il devra entretenir en permanence.

La Rédaction