France : Macron maintient sa réforme des retraites, et accorde toujours sa confiance à Elisabeth Borne

22-03-2023

Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré ce mercredi 22 Mars, que « la réforme des retraites n’est pas un luxe, ce n’est pas un plaisir, c’est une nécessité pour le pays ».

Dans une interview accordée en ce début d’après-midi à France 2 et TF1, retransmise en direct, Macron a indiqué que « le texte sur la réforme des retraites va poursuivre son chemin démocratique, il est aujourd’hui devant le Conseil constitutionnel, et il faudrait attendre qu’il se prononce et c’est à l’issue de sa décision, que j’aurais à promulguer ce texte », souhaitant qu’il puisse entrer en vigueur avant la fin de l’année.

« Je n’ai pas réussi à convaincre »

Le locataire de l’Elysée a ajouté  ne pas craindre d’endosser un risque d’impopularité, en menant cette réforme, largement rejetée par les Français et ayant suscité une large contestation sociale partout dans l’Hexagone.

Il a martelé que ça ne lui faisait pas plaisir de mener cette réforme, « j’ aurais pu mettre la poussière sous le tapis », mais « cette réforme est nécessaire »

« Lorsque je suis entré dans la vie active il y avait 10 millions de retraités, aujourd’hui, il y en a 17 millions et seront 20 millions en 2030 », a-t-il souligné.

Et de poursuivre : « Dans le système par répartition, ce sont les actifs qui financent les retraités, il n’y a pas 36 mille solutions pour que le régime soit équilibré, la réforme est nécessaire, je l’ai engagé par sens de la responsabilité et de l’intérêt général ».

Macron a reconnu « ne pas avoir réussi à convaincre », pointant « un problème des démocraties de vouloir s’abstraire des réalités ».

« Rebâtir le rapport au travail »

Invité à réagir au large mouvement social découlant de l’hostilité à cette réforme, il a rétorqué : « La France est une grande nation et un vieux peuple, il y a le président et le parlement qui ont une légitimité, les syndicats ont une légitimité, ils défendent leur point de vue, et c’est garanti par la constitution ».

Il a néanmoins, condamné « les groupes qui utilisent l’extrême violence », souhaitant « un retour de l’ordre républicain ».

« On ne tolère aucun débordement, et on tentera de rétablir une vie normale, face à ceux qui bloquent la société », a-t-il souligné, affirmant « écouter la colère légitime qui s’est exprimée pendant cette contestation ».

Macron a appelé « à rebâtir le rapport au travail, car après le Covid, il n’est plus le même, et c’est là une crise de plusieurs pays occidentaux, où les gens ne veulent plus travailler ».

« La réforme est difficile et impopulaire, j’assume ce moment »

Ce faisant, le président français a confirmé le maintien d’Elisabeth Borne à Matignon. « J’ai nommé Elisabeth Borne et elle a toujours ma confiance ».

« La Première ministre a choisi d’engager la responsabilité de son gouvernement, et a eu recours à l’article 49/ 03 (Article 49, aliéna 03 de la constitution française), en suggérant au parlement de trouver une majorité alternative, cette majorité n’y était pas et la motion de censure s’est soldée par un échec ».

La motion de censure contre Elisabeth Borne, votée lundi dernier à l’Assemblée nationale française, n’a pas recueilli la majorité requise et a été rejetée à 9 voix près.

« Elisabeth Borne a ma confiance pur conduire cette équipe gouvernementale », a-t-il dit, signalant qu »’il faudrait qu’elle agisse au service des priorités de nos compatriotes, le mandat que je lui ai donné est de continuer à élargir autant qu’elle le pourra la majorité parlementaire d’ici les semaines à venir, mais tout ne passe pas par la loi », a-t-il indiqué.

« Macron a reconnu que cette réforme est difficile, on demande des efforts aux gens, ce n’est pas populaire, et j’assume ce moment », (…) Je suis sûr que l’on saura s’unir et se réunir pour l’avenir du pays, a-t-il conclu.

Gnetnews