Salaire minimum, temps de travail, médias confisqués…au cœur de la journée de colère des journalistes

26-11-2020

Les journalistes tunisiens ont démarré un mouvement de protestation depuis le lundi 23 novembre, réclamant une amélioration de leur situation économique et professionnelle. 

Entamée par le port d’un  brassard rouge au bras, la contestation est montée d’un cran ce jeudi 26 novembre, décrétée journée de colère par le Syndicat national des journalistes tunisiens. Des journalistes se sont rassemblées, par centaines, à la place de la Kasbah. Après quelques échauffourées avec les forces de l’ordre, ils ont pu rejoindre la place du gouvernement.

Comme ils l’ont déjà souligné, la principale revendications des journalistes porte sur les atermoiements du gouvernement en matière de publication dans le JORT de la convention-cadre signée depuis le 9 janvier 2019. D’autant que le Tribunal administratif en a exigé la publication immédiate le 11 novembre dernier.

Cette convention a pour but de réglementer le secteur des médias à travers, notamment, l’instauration d’un salaire minimum de 1400 dinars, l’encadrement des primes, et du temps de travail devant être fixé à 40 heures par semaine. Elle prévoit de faire bénéficier au journalistes de la couverture sociale et de 30 à 40 jours de congé par an, selon l’ancienneté.

D’après le Président du SNJT, Mohamed Yassine Jelassi, de nombreux journalistes sont rémunérés en deçà du SMIG et vivent dans des conditions très précaires.

Amira Mohamed, vice-présidente du Syndicat a accusé le gouvernement de mensonges à l’égard des journalistes. Elle a déploré que le syndicat n’a pas pu rencontrer les pouvoirs publics afin de leur faire part de cette situation. « Malgré la décision du Tribunal administratif, le gouvernement veut revenir sur les termes de la convention-cadre. Ainsi, il viole la loi et la décision de justice », s’est-elle élevée.

Les journalistes portent également les revendications suivantes :

Paiement des salaires des personnes qui travaillent dans les médias confisqués,

Régularisation de la situation précaire des médias publics,

Recrutement des diplômés chômeurs de l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI)

Activation des mesures de soutien en faveurs des médias qui ont connu des difficultés suite à la pandémie.

Accélération des procédures d’intégration de radio Zitouna aux médias publics

Création d’une instance nationale pour la publicité

A noter que le SNJT a prévu une grève générale le 10 décembre prochain si le gouvernement n’accède pas à leurs revendications.

Retrouvez dans la vidéo ci-dessus, notre reportage consacré à la journée de colère des journalistes.

    

Wissal Ayadi