Kamel Maddouri expose la vision du gouvernement pour 2025 : Priorités économiques, sociales et réformes sectorielles
Lors d’une session plénière conjointe entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national des régions, le chef du gouvernement tunisien, Kamel Maddouri, a présenté, le 8 novembre 2024, les grandes lignes du projet de budget de l’État et du budget économique pour l’année 2025. Cette intervention, la première de Maddouri depuis sa nomination en août, a mis en lumière la stratégie du gouvernement pour renforcer la justice sociale, lutter contre la précarité, et améliorer l’efficacité des services publics
Une économie au service de l’inclusion et de l’innovation
Maddouri a rappelé que la présidence de la République vise à « bâtir une économie créatrice de valeur ajoutée et d’emplois dignes ». Cette orientation se traduit notamment par des mesures de soutien aux classes défavorisées, une lutte accrue contre la contrebande et l’économie parallèle, ainsi que des réformes dans l’éducation pour garantir l’égalité des chances et réactiver l’ascenseur social.
L’accent a également été mis sur la réforme du système de santé et la révision du système de sécurité sociale, avec pour objectif de renforcer la protection sociale et de favoriser une croissance inclusive. Le gouvernement souhaite aussi moderniser le secteur de l’emploi en encourageant les compétences vers des domaines innovants.
Priorité à l’infrastructure et au développement régional
Pour Maddouri, l’investissement est un moteur essentiel de la relance économique. Le projet de budget de 2025 consacre ainsi 10,6 milliards de dinars au développement régional, afin de réduire les disparités entre les régions. Dans le domaine de la santé, de nouvelles infrastructures, telles que l’hôpital du Roi Salman et la cité médicale des Aghlabides à Kairouan, devraient renforcer l’accès aux soins pour tous les Tunisiens.
Dans le secteur des transports, le gouvernement s’engage dans un vaste programme d’amélioration des infrastructures, notamment par l’acquisition de 300 nouveaux bus et la modernisation des réseaux de métro et de transport suburbain.
Une stratégie pour l’agriculture et l’industrie
Le gouvernement prévoit des mesures de soutien pour le secteur agricole, notamment pour le développement des cheptels bovins et la production de produits de première nécessité. Des réformes spécifiques sont également envisagées dans les secteurs pharmaceutique, de la maroquinerie, des pièces électriques, et de l’aéronautique, tandis que des efforts seront déployés pour valoriser l’huile d’olive tunisienne sur les marchés internationaux.
Transition énergétique et développement durable
La transition énergétique est également au cœur des priorités, avec une feuille de route pour l’adoption des énergies renouvelables et une exploitation plus efficace des ressources hydrauliques. Le gouvernement finalise actuellement le projet de loi sur les énergies renouvelables pour attirer les investissements et garantir la sécurité énergétique.
Promotion de l’investissement et soutien aux entreprises
Parallèlement, Kamel Maddouri a évoqué les efforts pour améliorer le climat des affaires. Le gouvernement travaille à l’instauration d’une législation visant à faciliter la création d’entreprises et à encourager l’innovation, tout en renforçant la compétitivité des entreprises tunisiennes. Dans ce cadre, le décret 497 de 2024, facilitant les investissements sans obligation d’appel d’offres, constitue un cadre stratégique favorable à l’attractivité du pays.
Résilience économique et ambition de croissance
Maddouri a souligné la résilience de l’économie tunisienne face aux crises mondiales. Grâce à des choix stratégiques, la Tunisie prévoit une croissance de 1,6 % pour 2024 et de 3,2 % pour 2025, avec des prévisions basées sur une augmentation de l’investissement privé et une réduction du déficit budgétaire. Ce cadre financier vise également à maîtriser l’inflation et à maintenir la stabilité macroéconomique, essentielle pour soutenir les objectifs du gouvernement.
En conclusion, le chef du gouvernement a affirmé la détermination de l’État à concrétiser cette vision de développement global en 2025, tout en appelant à la mobilisation des acteurs économiques pour relever les défis sociaux et économiques.
Gnetnews